tag:blogger.com,1999:blog-40494833763496462062024-03-27T07:36:16.284+01:00Par la bandeBlog culturel consacré à la bande dessinée, la littérature, le cinéma ou tout autre sujet me traversant l'esprit...sebsohttp://www.blogger.com/profile/03339038672229794493noreply@blogger.comBlogger366125tag:blogger.com,1999:blog-4049483376349646206.post-38311168076895014822024-01-22T21:42:00.003+01:002024-01-22T21:42:58.038+01:00Chumbo, de Matthias Lehmann (2023)<div class="separator" style="clear: both;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi3sgOb21wK-6x9NGViRjVQVMGsdXzCr1xxw319nrOTpPfFvZ81BXhRGrPP7LdmGJoFU5otkg6tQDx_UbYKi6dSQhXjGxdcufFIsBaFKDZy5SM9I8mtDOkvGfY4RYnwBvP1r9UZDdWiLvsRpkpCWifUlxla4-WpJfZvsAdDTWaPRzWrUURkZANZIE1lpUK8/s1000/chumbo-couv.jpg" style="display: block; padding: 1em 0; text-align: center; clear: left; float: left;"><img alt="" border="0" height="320" data-original-height="1000" data-original-width="704" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi3sgOb21wK-6x9NGViRjVQVMGsdXzCr1xxw319nrOTpPfFvZ81BXhRGrPP7LdmGJoFU5otkg6tQDx_UbYKi6dSQhXjGxdcufFIsBaFKDZy5SM9I8mtDOkvGfY4RYnwBvP1r9UZDdWiLvsRpkpCWifUlxla4-WpJfZvsAdDTWaPRzWrUURkZANZIE1lpUK8/s320/chumbo-couv.jpg"/></a></div><p align="justify">J’avais déjà lu quelques ouvrages de Matthias Lehmann (l'excellente <i>La Favorite</i> entre autres) dont j’avais beaucoup apprécié, notamment, le dessin richement hachuré. Mais je connaissais globalement assez mal son œuvre.</p>
<p align="justify">Voyant que Jean-Christophe Menu, entre autres, recommandait très chaudement son dernier ouvrage, <i>Chumbo</i>, j’ai fini par l’acheter. Je viens de le lire avec beaucoup d’intérêt et énormément de plaisir.</p>
<p align="justify">Cet ouvrage massif (360 pages, parfois très denses, avec de nombreux personnages) relate la vie compliquée d’une famille brésilienne entre 1937 et 2003. La postface de l’auteur suggère qu’il s’est assez largement inspiré de la famille de sa mère.</p>
<div class="separator" style="clear: both;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgheCrHea65ty-VpsPsWZbvXjHdIlV4NYqkZ9LyZX1HD3Wk0fNAo7boeQBfEc-9ubwnJ6uZ5fUBBTZiFIwM_j6gi-PyxSsHBi-vi8fMzhQYk4fQFma5VAqTwLj6HXV_zSzvQqPe4p1F6NldOPgpc5EqfQzj6A1k-HhyphenhyphenmCgKiHspc6rxLuTSoUMtmPI7QkJC/s1000/chumbo-1.jpg" style="display: block; padding: 1em 0; text-align: center; "><img alt="" border="0" height="320" data-original-height="1000" data-original-width="732" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgheCrHea65ty-VpsPsWZbvXjHdIlV4NYqkZ9LyZX1HD3Wk0fNAo7boeQBfEc-9ubwnJ6uZ5fUBBTZiFIwM_j6gi-PyxSsHBi-vi8fMzhQYk4fQFma5VAqTwLj6HXV_zSzvQqPe4p1F6NldOPgpc5EqfQzj6A1k-HhyphenhyphenmCgKiHspc6rxLuTSoUMtmPI7QkJC/s320/chumbo-1.jpg"/></a></div><p align="justify">Nous suivons donc les mésaventures d’Oswaldo Wallace, riche industriel de Belo Horizonte, dans le Minas Gerais, de sa femme, et de leurs enfants, deux garçons, Severino et Ramires, et trois filles, Adélia, Ursula et Berenice. Dès les années 1930, ces enfants croisent d’autres personnages, l’associé de leur père, l'un de ses hommes à tout faire, une famille de ses ouvriers, qu’ils recroiseront tout au long de leurs vies, dans des circonstances extrêmement variées. Les choix politiques des deux aînés, à deux opposés du spectre politique, leur feront vivre des situations très contrastées.</p>
<div class="separator" style="clear: both;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhoCusiKxglBbm30_rIyEMSzvJWNo9jzocHH0dKRRRD3AGhONH5IE38W50HO_ImAgma_wt3QVsNEcP5N8zECEv-r7szEONYraXryVqGaZIV8XP4s75tg2x0tu7czjJDWJpIVE9MBF2uR9XX73zN8_y9ATr0aHy2NID-GKCKi7vggq7fUPL6BEfOJkXa08F6/s1696/chumbo-rue.jpg" style="display: block; padding: 1em 0; text-align: center; "><img alt="" border="0" height="320" data-original-height="1696" data-original-width="1200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhoCusiKxglBbm30_rIyEMSzvJWNo9jzocHH0dKRRRD3AGhONH5IE38W50HO_ImAgma_wt3QVsNEcP5N8zECEv-r7szEONYraXryVqGaZIV8XP4s75tg2x0tu7czjJDWJpIVE9MBF2uR9XX73zN8_y9ATr0aHy2NID-GKCKi7vggq7fUPL6BEfOJkXa08F6/s320/chumbo-rue.jpg"/></a></div><p align="justify">La diversité des personnages, la variété des choix de vie effectués par ceux-ci, permettent de dresser un tableau très riche de l’Histoire du Brésil pendant plus de 60 ans, avec une attention particulière sur la période de la dictature militaire qui a sévi au Brésil entre 1964 et 1983.</p>
<p align="justify">Matthias Lehmann nous offre ainsi un récit historique particulièrement réussi, dans lequel la petite histoire se mêle à la grande, pour en mettre en lumière certains aspects ; dans lequel l’humanité et la variété des personnes viennent faire prendre conscience de la complexité des événements historiques.</p>
<p align="justify">Pour conduire efficacement ce récit assez dense, l’auteur multiplie les modes de narration et les compositions, alternant dessins en pleine page et planches découpées en de nombreuses cases, passages muets et pages au texte bien fourni, événements tragiques et épisodes grotesques, etc. Le tout dans un noir et blanc sobre et élégant aux hachures rappelant la gravure sur bois, si caractéristiques de son style.</p>
<div class="separator" style="clear: both;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg5hvnpBkdnORGxtlpVyRPklGo4WSHZNLYwv8CJhPgbibkWD2OAA6ATyJs3WFKqauwF3DZY5TO2dqUFK1S0qvOEfrWUOf5b_6VPdy-peYYnsF9RO9DDx4H2PaK4iTljzcNyhRW-OLMwqefvp9VCu5hhsf8Ub-PJ97qp1AaZLxxGEV_llj7891uo3xXSf8uj/s1000/chumbo-6.jpg" style="display: block; padding: 1em 0; text-align: center; "><img alt="" border="0" height="320" data-original-height="1000" data-original-width="684" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg5hvnpBkdnORGxtlpVyRPklGo4WSHZNLYwv8CJhPgbibkWD2OAA6ATyJs3WFKqauwF3DZY5TO2dqUFK1S0qvOEfrWUOf5b_6VPdy-peYYnsF9RO9DDx4H2PaK4iTljzcNyhRW-OLMwqefvp9VCu5hhsf8Ub-PJ97qp1AaZLxxGEV_llj7891uo3xXSf8uj/s320/chumbo-6.jpg"/></a></div>sebsohttp://www.blogger.com/profile/03339038672229794493noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-4049483376349646206.post-47436543254546794812023-11-27T23:38:00.003+01:002023-11-28T00:07:44.543+01:00Le Dernier Sergent (1) - Les Guerres Immobiles, de Fabrice Neaud (2023)<div class="separator" style="clear: both;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhaLDCuxytEUb_a2pOGp4o78J9ByIlxJUf_uCh3bp68-FcGBTFQE3NjPMMcZs5KFd9SxRs1bR4JGuP7kv9wBylTgPipuFu2Bc9c3Fk8gj9JiZqrQt5BGsiCT3QFgMmatfZ_kdjZD0NkmGcm30AWWgDVAMeimUzM0SxGSx1K7Nwa5GGk2o1zbF6YCXmS2dDQ/s361/dernier-sergent.jpeg" style="display: block; padding: 1em 0; text-align: center; clear: left; float: left;"><img alt="" border="0" height="320" data-original-height="361" data-original-width="265" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhaLDCuxytEUb_a2pOGp4o78J9ByIlxJUf_uCh3bp68-FcGBTFQE3NjPMMcZs5KFd9SxRs1bR4JGuP7kv9wBylTgPipuFu2Bc9c3Fk8gj9JiZqrQt5BGsiCT3QFgMmatfZ_kdjZD0NkmGcm30AWWgDVAMeimUzM0SxGSx1K7Nwa5GGk2o1zbF6YCXmS2dDQ/s320/dernier-sergent.jpeg"/></a></div><p align="justify"><b>Attention, Fabrice Neaud, cela secoue. Amateurs d'eau tiède et de consensus mou, s'abstenir.</b></p>
<p align="justify">(Commençons par un petit rappel, que les amateurs de l’auteur peuvent passer : Fabrice Neaud est un pionnier de l’autobiographie en bande dessinée. Il a publié aux éditions Ego comme x (malheureusement disparues depuis) quatre volumes de son <i>Journal</i> entre 1996 et 2002. <a href="https://par-la-bande.blogspot.com/2022/07/journal-1-2-et-journal-3-de-fabrice.html" target="blank">Ceux-ci ont été réédités en trois volumes aux éditions Delcourt en 2022</a>. Il commence aujourd’hui un nouveau cycle autobiographique, prévu en quatre livres, intitulé <i>Le Dernier Sergent</i>. <i>Les Guerres Immobiles</i> en est le premier tome.)</p>
<p align="justify">Reprenons. Comme je l’écrivais plus haut, l’œuvre de Fabrice Neaud secoue, ne ménage pas son lecteur.</p>
<div class="separator" style="clear: both;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgbv3G9sGYk3mmBQzo_m19EkqJyViwBA4s46ingo93SE36t3ZMi6yDV3BBt2bU1x2UnsSiX45-bm-F4BMds99fht-3RFT_nWVPcmENoHXl57VMnxWIHekUyG3sgXUAU5tGxEHEEajMbhBOBS2q5ml8hDP9ovyTFJbWQTfryYM4Uymr-YIFAijJRv6HZwRQC/s2048/326876897_1472357159958868_5593517159604822352_n.jpg" style="display: block; padding: 1em 0; text-align: center; "><img alt="" border="0" height="320" data-original-height="2048" data-original-width="1530" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgbv3G9sGYk3mmBQzo_m19EkqJyViwBA4s46ingo93SE36t3ZMi6yDV3BBt2bU1x2UnsSiX45-bm-F4BMds99fht-3RFT_nWVPcmENoHXl57VMnxWIHekUyG3sgXUAU5tGxEHEEajMbhBOBS2q5ml8hDP9ovyTFJbWQTfryYM4Uymr-YIFAijJRv6HZwRQC/s320/326876897_1472357159958868_5593517159604822352_n.jpg"/></a></div>
<p align="justify">Certes, l’autobiographie en bande dessinée, nous commençons à y être habitués. Depuis quelques œuvres pionnières dans l’espace francophone, dans les années 1990, c’est devenu un « genre » très courant. On ne compte plus les volumes où des dessinatrices et dessinateurs relatent un événement marquant de leur existence (ou de celle de leurs parents ou grands-parents) avec un dessin stylisé. Les témoignages à vocation pédagogique ou sensibilisatrice, comme les récits de vie amusants ou émouvants, se multiplient sur l’étal des librairies.</p>
<p align="justify">Fabrice Neaud, ce n’est pas cela. </p>
<p align="justify">Nous sommes loin d'une autobiographie aux dessins stylisés (qui, selon certains poncifs, permettrait une identification plus facile du lecteur) et au discours bien-pensant. Fabrice Neaud bouscule les habitudes, gratte là où cela fait mal, creuse derrière la bonne conscience. </p>
<p align="justify"><b>Par rapport au <i>Journal</i>, il aborde nouvellement, ou au moins approfondit significativement, plusieurs thèmes : sa famille et sa prise de conscience politique de l'homophobie.</b> Ces deux sujets viennent nous bousculer au cœur de nos bonnes consciences. Il représente souvent la famille comme un lieu d’agression psychologique, volontaire ou non. Et l’appréhension nouvelle de l’homophobie qu’il subit depuis des dizaines d’années, sans jusque-là avoir pu la nommer (ce qu'il parvient enfin à faire, notamment grâce à la découverte de Guillaume Dustan), lui permet d’interroger nos comportements au-delà de cette vague tolérance tant vantée (et qui avait déjà donné lieu à un passage grandiose du troisième volume du <i>Journal</i>, dans une anticipation de cette prise de conscience politique qui s’exprime maintenant ouvertement dans <i>Les Guerres Immobiles</i>). Il chahute son lecteur, même le plus bien-pensant, en lui montrant à quel point de nombreux comportements, généralement considérés comme anodins, voire comme bienveillants, s’ancrent en fait dans une fréquente homophobie intériorisée.</p>
<p align="justify">Ces deux sujets, s’ils prennent davantage d’importance dans <i>Les Guerres Immobiles</i> que dans le <i>Journal</i>, sont loin d’en épuiser le propos. Fabrice Neaud reprend et enrichit de multiples autres thèmes, de l’analyse des lieux de drague homosexuelle à la littérature contemporaine (avec notamment de longs passages sur Houllebecq), de l’amitié à la musique de Mahler… Tout cela passe par la description de multiples anecdotes, presque insignifiantes pour certaines, au moins prises individuellement. Mais, au fil des pages, dans leur singularité, elles concourent à construire un discours, esthétique, sociologique, politique, d’une rare pertinence.</p>
<p align="justify">Il ne faudrait pas croire, cependant, à la lecture des lignes qui précèdent, que Fabrice Neaud serait l’auteur de discours engagés un peu abstraits. Bien au contraire, toutes ses pages sont ancrées dans l’humanité la plus singulière de l’ensemble des personnages dépeints, qu’ils reviennent d’un épisode à l’autre, ou qu’ils fassent office de figurants, pour certains très hauts en couleurs, à l’occasion d’une scène unique.</p>
<div class="separator" style="clear: both;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi6ygt201ia3LPxk6Howh4f0CpC0blwOMM2WCOpjXx9Lmzjho5bc28DGtquiaupzHtAYv_YODaT6C8PTyePwbAOJXCLS9wCs19wWagEzFDcAwdxmZnrVJ-3ABiAd3UXZdSBMK9MiIoeLJCJLh1YfUuXh4TOOG9vbXzsEKOVkmrYjYgFY5p-GEnvylqNQmUn/s930/dernier-sergent-festival.jpg" style="display: block; padding: 1em 0; text-align: center; "><img alt="" border="0" width="320" data-original-height="428" data-original-width="930" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi6ygt201ia3LPxk6Howh4f0CpC0blwOMM2WCOpjXx9Lmzjho5bc28DGtquiaupzHtAYv_YODaT6C8PTyePwbAOJXCLS9wCs19wWagEzFDcAwdxmZnrVJ-3ABiAd3UXZdSBMK9MiIoeLJCJLh1YfUuXh4TOOG9vbXzsEKOVkmrYjYgFY5p-GEnvylqNQmUn/s320/dernier-sergent-festival.jpg"/></a></div>
<p align="justify"><b>Cette singularité de chaque individu passe notamment par un art du portrait sans guère d'équivalent en bande dessinée</b> (que met très justement en avant Didier Lestrade dans sa préface). Fabrice Neaud ne cherche nullement à styliser son dessin pour chercher à rendre son propos plus « générique ». Bien au contraire, il met en œuvre tout son talent d'observateur et de dessinateur pour rendre compte au mieux des plus subtiles particularités de ses personnages. </p>
<div class="separator" style="clear: both;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjvY82B3qNywC51Aq65yjOT1H9JsIGlbETFbxlBcwvObhRCRFw-CugpNiejbQzZQl9TMIX69oK8tgS0rv5NzyBH9UIih2LpMUh9XiLIHZ7Vsm7ZnlkcoFMfhV-Jzp24f3NFNkpi3wyON-UZJpBh8Hmu1_iDlkJh4ehzwvP6UInhxSh1YQgjtIk77_k39bd5/s926/dernier-sergent-amis.jpg" style="display: block; padding: 1em 0; text-align: center; "><img alt="" border="0" width="320" data-original-height="521" data-original-width="926" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjvY82B3qNywC51Aq65yjOT1H9JsIGlbETFbxlBcwvObhRCRFw-CugpNiejbQzZQl9TMIX69oK8tgS0rv5NzyBH9UIih2LpMUh9XiLIHZ7Vsm7ZnlkcoFMfhV-Jzp24f3NFNkpi3wyON-UZJpBh8Hmu1_iDlkJh4ehzwvP6UInhxSh1YQgjtIk77_k39bd5/s320/dernier-sergent-amis.jpg"/></a></div>
<p align="justify">C'est particulièrement le cas pour ses amis. Il est impressionnant de voir à quel point il parvient à rendre la ressemblance de ceux-ci, bien au-delà de quelques « caractéristiques » facilement identifiables. La ressemblance en elle-même n’est bien entendu pas le plus important ici ; après tout, le lecteur n’est pas censé croiser ces personnages dans la rue et les reconnaître. Ce qu’il y a d’intéressant dans cette ressemblance est qu’elle provient d’une observation très fine des spécificités de chaque individu. Dans ses portraits comme dans son récit, Fabrice Neaud va au plus spécifique pour élever son propos à quelque chose d’éminemment générique. La justesse de son propos tient notamment à la précision et à la spécificité des personnages et des faits qu’il observe.</p>
<div class="separator" style="clear: both;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhQUnTc51IWiZb4NKoe4WcDa9QMzHuSVGNrRa1HRnX4EtSmXSAnVDQOSfpLf1OE3XMvVRQnNyvSEsD6lmJL0ZSpkKKHuVzvkKCACCe44eqK25VNu5Ykbebcgnl6tk8pu1hP55XpP_ZRg1DApV5WteLZHmKxdOoXcaSiEJHuX_Dx_gx2ru0TkfFOPfc9w4NV/s1304/335128351_219702247216800_2755826581871421478_n.jpg" style="display: block; padding: 1em 0; text-align: center; "><img alt="" border="0" width="320" data-original-height="878" data-original-width="1304" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhQUnTc51IWiZb4NKoe4WcDa9QMzHuSVGNrRa1HRnX4EtSmXSAnVDQOSfpLf1OE3XMvVRQnNyvSEsD6lmJL0ZSpkKKHuVzvkKCACCe44eqK25VNu5Ykbebcgnl6tk8pu1hP55XpP_ZRg1DApV5WteLZHmKxdOoXcaSiEJHuX_Dx_gx2ru0TkfFOPfc9w4NV/s320/335128351_219702247216800_2755826581871421478_n.jpg"/></a></div>
<p align="justify">Son art du portrait est peut-être encore plus élevé quand Fabrice Neaud dessine les garçons dont il est amoureux. Nous avions eu le droit à de magnifiques portraits de Stéphane et de Dominique, respectivement dans les tomes 1 et 3 du <i>Journal</i>. Fabrice Neaud se dépasse encore avec Antoine, au cœur de ce nouveau cycle. Celui-ci apparaît progressivement au fil des pages. Il semble en prendre peu à peu possession, que ce soit par d’époustouflantes pleines pages ou par des successions de cases à la disposition identique, dans lesquelles l’auteur détaille les plus subtiles de ses expressions corporelles et faciales.</p>
<div class="separator" style="clear: both;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjRGqHjl8QUbRbw4XPjzmmLMZxeXujCaGyRaf97Jf3V8SKJblHQkqZ-7zd7MBnsvNfoX2AfV6A_UqBUIqm7UqTrw60Ve1LZd0oNRUvrFWDi5m-jYKX7P0ZJuXE2Z1KCyHfdOEJQIeSv2yPUXCGZdkxnfe7LRBhvY_KmF9Eo8r0IOH2KUex52CS6mr9IdMpM/s926/dernier-sergent-antoine-voiture.jpg" style="display: block; padding: 1em 0; text-align: center; "><img alt="" border="0" width="320" data-original-height="521" data-original-width="926" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjRGqHjl8QUbRbw4XPjzmmLMZxeXujCaGyRaf97Jf3V8SKJblHQkqZ-7zd7MBnsvNfoX2AfV6A_UqBUIqm7UqTrw60Ve1LZd0oNRUvrFWDi5m-jYKX7P0ZJuXE2Z1KCyHfdOEJQIeSv2yPUXCGZdkxnfe7LRBhvY_KmF9Eo8r0IOH2KUex52CS6mr9IdMpM/s320/dernier-sergent-antoine-voiture.jpg"/></a></div>
<p align="justify">Voici donc un « dernier sergent » que nous aurons un immense plaisir à suivre pendant les quatre albums que Fabrice Neaud a prévu de lui consacrer…</p>sebsohttp://www.blogger.com/profile/03339038672229794493noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-4049483376349646206.post-13522097780647553922023-11-12T17:18:00.001+01:002023-11-12T17:28:10.760+01:00Oeuvres IV, de Buzzelli - HP (2023)<div class="separator" style="clear: both;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiV77tiSOPJhRXdIYRe1kkWUHRI90SQZOf0K7r5RXYB11cywVtqJb8EKXibqZOj5LIjM6936sWY2iNpUWSM8CtL3ZW8JCA2t3Y7mpvyun_LZGsMAbysZ3_9NP67u8dt3FuZ6Pv7PelpuD0QQZDZZsnAlBndHCaLrf5ZKCwQLy0CQ4pm1yM_Mp6if5vwcpna/s650/buzzelli4.jpg" style="display: block; padding: 1em 0; text-align: center; clear: left; float: left;"><img alt="" border="0" height="320" data-original-height="650" data-original-width="520" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiV77tiSOPJhRXdIYRe1kkWUHRI90SQZOf0K7r5RXYB11cywVtqJb8EKXibqZOj5LIjM6936sWY2iNpUWSM8CtL3ZW8JCA2t3Y7mpvyun_LZGsMAbysZ3_9NP67u8dt3FuZ6Pv7PelpuD0QQZDZZsnAlBndHCaLrf5ZKCwQLy0CQ4pm1yM_Mp6if5vwcpna/s320/buzzelli4.jpg"/></a></div><p align="justify"></p>
<p align="justify">Guido Buzzelli (1927-1992) est un auteur italien de bande dessinée trop méconnu. C'est pourtant probablement en France qu'il obtint le plus de reconnaissance, lorsqu'il fut publié dans les années 1970 dans quelques revues de référence comme <i>Charlie Mensuel</i>, <i>À Suivre</i>, <i>Pilote</i>, <i>Circus</i>, <i>Métal Hurlant</i>, etc. Ses oeuvres furent longtemps très difficiles à trouver en album. Heureusement, depuis 2018, Les Cahiers Dessinés ont eu l'excellente idée de rééditer ses réalisations majeures. Les deux premiers volumes compilaient certaines de ses bandes dessinées les plus célèbres (<i>Le Labyrinthe</i>, <i>Zil Zelub</i>, <i>L'Agnion</i>, <i>La révolte des ratés</i>...) et le troisième rassemblait essentiellement des illustrations. Le quatrième tome, qui vient de sortir, ne comprend qu'un seul long récit de 102 pages dessinées entre 1973 et 1974, sur un scénario de Kostandi : <i>HP</i>.</p>
<div class="separator" style="clear: both;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhXpT00yAkJjmoXZquhaE9FNDzYc6Rovyh6P5NndMH63MgF1jGalAxrgYOfn1a_BgOW9wlsy-6DpIHxLeX7e2JUlldljo3O387yDgemwCsdDTh2JYRbSEnZGUTGZRbOjYI1OpmCHeWFhjsELLorD_PsFjo8-53-Wi7O3fYybYA6fDhqvM9AIqoQmjIG5bMI/s747/buzzelli4-3.jpg" style="display: block; padding: 1em 0; text-align: center; "><img alt="" border="0" width="320" data-original-height="500" data-original-width="747" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhXpT00yAkJjmoXZquhaE9FNDzYc6Rovyh6P5NndMH63MgF1jGalAxrgYOfn1a_BgOW9wlsy-6DpIHxLeX7e2JUlldljo3O387yDgemwCsdDTh2JYRbSEnZGUTGZRbOjYI1OpmCHeWFhjsELLorD_PsFjo8-53-Wi7O3fYybYA6fDhqvM9AIqoQmjIG5bMI/s320/buzzelli4-3.jpg"/></a></div>
<p align="justify">Comme les volumes précédents, ce livre est un éblouissement graphique. Le scénario, sans être médiocre, n'est pas non plus exceptionnel. Il est en tout cas bien de son époque : le récit se passe dans un avenir post-apocapylptique. La vie en ville est trop contrainte, ce qui pousse de nombreux habitants à partir mener une existence frustre et semi-nomade dans les campagnes : la liberté plutôt que le confort ; c'est la fable du <i>Loup et l'Agneau</i> encore revisitée. Le prétexte du récit est l'envoi par la ville d'un cheval mécanique, HP (pour "Horse Power"), dans les campagnes pour en observer les habitants. Ceux-ci, pensant qu'HP est un vrai cheval, pourvu de qualités exceptionnelles, cherchent à le capturer, connvaincus qu'il leur facilitera la vie. S'en suivent scènes de poursuite à cheval, affrontements entre gens des villes et des campagnes, allers et retours entre l'environnement ultramoderne des cités et les landes dévastées hors des murs. </p>
<div class="separator" style="clear: both;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgDqbh9pqYqJWp5-MaiDspKUqwigkdm6-e10tdkBdfxCJcoUKgHlAzprztrOVEmdlRQ_S7M3QGM40ikJ6ii76wznZMsJiei2sWwBp20e40g6auif7JBoauwCOl0yJEC2rduyEPyfy6sRMAp_9OM3O_55BIeiNfYfhcbf39ltcWqaRVJZkz7nuyzqvhTuCfx/s1000/buzzelli4-2.jpg" style="display: block; padding: 1em 0; text-align: center; "><img alt="" border="0" height="320" data-original-height="1000" data-original-width="774" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgDqbh9pqYqJWp5-MaiDspKUqwigkdm6-e10tdkBdfxCJcoUKgHlAzprztrOVEmdlRQ_S7M3QGM40ikJ6ii76wznZMsJiei2sWwBp20e40g6auif7JBoauwCOl0yJEC2rduyEPyfy6sRMAp_9OM3O_55BIeiNfYfhcbf39ltcWqaRVJZkz7nuyzqvhTuCfx/s320/buzzelli4-2.jpg"/></a></div>
<p align="justify">Cela permet à Buzzelli de mettre en valeur tout son immense talent graphique. Corps en mouvement, rocailles et, surtout, chevaux en action : le dessinateur est dans son élément et son dessin hachuré est à son zénith. Page après page, case après case, les morceaux de bravoure s'enchaînent.</p>
<div class="separator" style="clear: both;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjgIlTrJwSHM8AWt1IZ88Zgha3q4y44TolPjfLmE3iZWVn4y-Vn31-fdAYiytobY5KDGokogo4B-nVo4_cPVKaEqh08FKv1CQCcsIK0WzZa6bAxb50hYQr_vvHPUJ6YR0v2yOJovAb4-vCNJfDPK9DyWavLSFpQJgyz2yvJVydHCQexzYn9FK-zPvrzTYuF/s654/buzzelli4-4.jpg" style="display: block; padding: 1em 0; text-align: center; "><img alt="" border="0" height="320" data-original-height="654" data-original-width="490" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjgIlTrJwSHM8AWt1IZ88Zgha3q4y44TolPjfLmE3iZWVn4y-Vn31-fdAYiytobY5KDGokogo4B-nVo4_cPVKaEqh08FKv1CQCcsIK0WzZa6bAxb50hYQr_vvHPUJ6YR0v2yOJovAb4-vCNJfDPK9DyWavLSFpQJgyz2yvJVydHCQexzYn9FK-zPvrzTYuF/s320/buzzelli4-4.jpg"/></a></div>
<p align="justify">Pendant plus de 100 pages, le lecteur est emporté dans une cavalcade effrénée, à la poursuite de cet HP insaisissable...</p>
<div class="separator" style="clear: both;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgS7a9f_ttCcTXZY_CHP4bmFf_brAEmmMN9_cWHxgNi6QIC2df4Sx0lArFlMt6bPr0y2mpOd_YhPyYzwUGmqF0Csewt0SYn3tO6ECNEcQNwQj3FUu-6WbeaJFhA9-E01O9xgbE2RihPqb9XvutzJ01yOTyaDTa_bRlqffswz1tfJJ5IXrZTdhMp_e0iRocD/s1280/buzzelli4-1.jpg" style="display: block; padding: 1em 0; text-align: center; "><img alt="" border="0" width="320" data-original-height="1248" data-original-width="1280" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgS7a9f_ttCcTXZY_CHP4bmFf_brAEmmMN9_cWHxgNi6QIC2df4Sx0lArFlMt6bPr0y2mpOd_YhPyYzwUGmqF0Csewt0SYn3tO6ECNEcQNwQj3FUu-6WbeaJFhA9-E01O9xgbE2RihPqb9XvutzJ01yOTyaDTa_bRlqffswz1tfJJ5IXrZTdhMp_e0iRocD/s320/buzzelli4-1.jpg"/></a></div>sebsohttp://www.blogger.com/profile/03339038672229794493noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-4049483376349646206.post-9332025322212781162023-10-01T12:14:00.005+02:002023-10-01T12:21:42.184+02:00Fabrice Neaud : Publication de son nouvel ouvrage autobiographique et mise en ligne d'un entretien à propos de la réédition du Journal<div class="separator" style="clear: both;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjaWDrp9dzeWQDaX6kyRRgkq7-jQklDO5N7PtxMNGGih4vHJYbFxabaJvq3oyudtIhAue246AyXOAfxIiHwoJW1hUFqahEboAq4xzouCNe8N4DstSg7SUYxPseSiPI5SAmBvJDoDeZkOT6xOhjqopgt97tGFU2n6NjqKGK-1HApIDZbO5rcyXZc2l6fTCOt/s361/dernier-sergent.jpeg" style="display: block; padding: 1em 0; text-align: center; clear: left; float: left;"><img alt="" border="0" height="320" data-original-height="361" data-original-width="265" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjaWDrp9dzeWQDaX6kyRRgkq7-jQklDO5N7PtxMNGGih4vHJYbFxabaJvq3oyudtIhAue246AyXOAfxIiHwoJW1hUFqahEboAq4xzouCNe8N4DstSg7SUYxPseSiPI5SAmBvJDoDeZkOT6xOhjqopgt97tGFU2n6NjqKGK-1HApIDZbO5rcyXZc2l6fTCOt/s320/dernier-sergent.jpeg"/></a></div><p align="justify">Ca y est ! Après plus de deux décennies d'attente, le nouvel ouvrage autobiographique de Fabrice Neaud vient enfin de sortir ! <i>Les riches heures</i>, le quatrième et dernier volume du <i>Journal</i> de Fabrice Neaud, date de 2002. Et le 27 septembre 2023 viennent de sortir <i>Les guerres immobiles</i>, premier volume d'une nouvelle tétralogie autobiographique, <i>Le dernier sergent</i>. Ce "dernier sergent", c'est Antoine/Émile, personnage déjà évoqué depuis longtemps, notamment dans le récit, chef-d'oeuvre d'émotion, de 32 pages « Émile – du printemps 1998 à aujourd'hui (histoire en cours) » publié en 2000 dans la défunte revue Ego comme x. </p>
<p align="justify">Pour être honnête, je n'ai pas encore pris le temps de savourer ce livre en intégralité. J'en connais déjà un certain nombre de pages. En le feuilletant, je peux dresser quelques conclusions très rapides : il est copieux (416 planches ; comme Marcel Proust, Fabrice Neaud construit son oeuvre par accumulation, en ajoutant sans cesse de nouveaux passages ; encore une fois pour ce volume, il a dû se limiter pour ne pas publier un livre démesurément volumineux) et de très nombreuses pages sont magnifiques... </p>
<p align="justify">J'ai seulement lu pour l'instant la préface de Didier Lestrade. Celui-ci n'est pas un spécialiste de la bande dessinée ; il n'en écrit pas moins quelques paragraphes extrêmement pertinents sur l'oeuvre de Fabrice Neaud, notamment sur son décalage par rapport à ses contemporains et sur l'importance du portrait (c'est effectivement peut-être dans les portraits des êtres aimés que son oeuvre atteint ses plus hauts sommets...).</p>
<p align="justify">En tout cas, je vous en reparlerai quand j'aurai lu tout cela avec attention...</p>
<p align="justify"><b>En attendant, je viens de mettre en ligne sur le site qui lui est consacré un long entretien avec Fabrice Neaud à propos de la réédition du Journal aux éditions Delcourt. C'est disponible <a href="http://soleille.neaud.com/auteur/entretien-b.htm" target="blank">ici</a> et c'est l'occasion de se replonger dans ces livres magistraux, avant de découvrir <i>Les guerres immobiles</i>...</b></p>sebsohttp://www.blogger.com/profile/03339038672229794493noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-4049483376349646206.post-42195969474215334042023-07-30T10:48:00.003+02:002023-07-30T10:49:45.571+02:00Phénix - L'Oiseau de feu, d'Osamu Tezuka (1968-1988, réédition 2022-2023)<div class="separator" style="clear: both;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEit6dVWvsPlMY0ihckIafZM-oexuETWGqjaOtG5aW-kz24M_DyknCU5zQ9Ojkb1jJERCOYp9G951D3pkq0AHHgvd_zv-RvVm4jJT17ArQ5gDMQ4zSIHdOj1Iv7QDTRmiEhB3U2_ohqJBwI5erxvKnQh1sQZwXdX13koVEqzG46YRFPYGnLcpPsjmSQKSk-C/s340/phenix1-couv.jpg" style="display: block; padding: 1em 0; text-align: center; clear: left; float: left;"><img alt="" border="0" width="320" data-original-height="340" data-original-width="340" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEit6dVWvsPlMY0ihckIafZM-oexuETWGqjaOtG5aW-kz24M_DyknCU5zQ9Ojkb1jJERCOYp9G951D3pkq0AHHgvd_zv-RvVm4jJT17ArQ5gDMQ4zSIHdOj1Iv7QDTRmiEhB3U2_ohqJBwI5erxvKnQh1sQZwXdX13koVEqzG46YRFPYGnLcpPsjmSQKSk-C/s320/phenix1-couv.jpg"/></a></div><p align="justify"><i>Phénix - L'Oiseau de feu</i>, œuvre phare d'Osamu Tezuka (surnommé le "dieu des mangas" pour l'importance qu'il eut dans le domaine de la bande dessinée japonaise) avait été publié intégralement en français une première fois en 11 volumes aux éditions Tonkam entre 2000 et 2002. Malgré quelques retirages et rééditions chez cet éditeur, tous les volumes en étaient épuisés depuis longtemps. C'est donc une excellente chose que les éditions Delcourt (qui ont repris les éditions Tonkam il y a quelques années) les rééditent (en cinq volumes seulement cette fois-ci, dont trois sont déjà publiés depuis 2022) dans l'édition "prestige" qu'ils appliquent aux grands classiques du maître japonais.</p>
<p align="justify"><i>Phénix</i> est souvent qualifié de chef-d’œuvre de Tezuka, ce qui est un peu intimidant : en effet, comment peut-on ainsi distinguer un "chef-d’œuvre" dans un corpus si riche et si varié ? Si on me demande quel est le meilleur livre ou la meilleure série de cet auteur, j'aurais personnellement bien du mal à choisir. <i>L'Arbre au soleil</i>, <i>Bouddha</i>, <i>Black Jack</i>, <i>L'Histoire des 3 Adolf</i> me viendraient notamment à l'esprit. Et <i>Phénix</i> bien sûr. Ce qui distingue particulièrement cette série des autres œuvres majeures de Tezuka est son ambition, démesurée en un sens.</p>
<p align="justify">En effet, avec <i>Pnéix</i>, série composée d'histoires relativement indépendantes que Tezuka a dessinées tout au long de plusieurs décennies, en parallèle du reste de son œuvre, l'auteur s'est fixé un objectif qui pourrait sembler excessif : décrire le sens de la vie et de la mort, en racontant des histoires sur un temps incroyablement long, allant bien au-delà de l'existence de l'espèce humaine. Cela peut sembler toucher au ridicule ; décrire en bande dessinée un système métaphysique, fondé sur la permanence d'un principe vital dépassant l'existence particulière des individus, et montrer comment cela sous-tend la vie et la mort de chaque personne, est-ce bien raisonnable ? Or il se trouve que cela passe. Le lecteur n'est bien entendu nullement tenu d'adhérer au système philosophique proposé par Tezuka (et je gage que peu, voire aucun, ne le feront) mais cela ne l'empêche nullement de s'attacher aux récits et de partager les angoisses et les joies des nombreux personnages. </p>
<p align="justify">Pour illustrer cette trame philosophique, Tezuka adopte des angles extrêmement différents : récits historiques (tirés de différentes époques de l'histoire du Japon, de la Préhistoire à nos jours) ou de science-fiction, épisodes très courts ou au long cours, histoires chorales ou centrées sur un nombre très réduit de personnages... Le fil conducteur reliant ces différents chapitres entre eux est double : de façon implicite, il s'agit pour Tezuka de transcrire en récit sa vision de l'existence humaine ; de façon explicite, dans chaque récit apparaît le Phénix, oiseau surnaturel, dont le sang donne l'immortalité à celui qui le boit. On retrouve en outre quelques personnages, ou familles de personnages, d'une génération à l'autre, dans certains épisodes.</p>
<div class="separator" style="clear: both;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiZxqdnpvuTg7uYe84nCbevzTWwIQ5PxwNAnz9p_s7eoBDARQEa7ezSIYn6De5Nna_3mXpfQM-Qhp-CUd8w_qoyiMqscEb1IqRjSqU3hrnITwKzJ5Q6GtCP6gjcjn3NVz6MwwJfnCsDLzT_bJKCDyl0qNDxKqxw08yZsiP4nkeR4twT4GCwCnCPrNXoW-cu/s709/phenix2-1.jpg" style="display: block; padding: 1em 0; text-align: center; "><img alt="" border="0" height="320" data-original-height="709" data-original-width="500" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiZxqdnpvuTg7uYe84nCbevzTWwIQ5PxwNAnz9p_s7eoBDARQEa7ezSIYn6De5Nna_3mXpfQM-Qhp-CUd8w_qoyiMqscEb1IqRjSqU3hrnITwKzJ5Q6GtCP6gjcjn3NVz6MwwJfnCsDLzT_bJKCDyl0qNDxKqxw08yZsiP4nkeR4twT4GCwCnCPrNXoW-cu/s320/phenix2-1.jpg"/></a></div>
<p align="justify">Autour de ce fil conducteur, relativement tenu d'une certaine manière, Tezuka nous propose des récits d'une grande diversité et d'une grande richesse, dans lequel nous retrouvons l'humanité et les grands thèmes chers à l'auteur : amour et mort, devoir et trahison, volonté de se surpasser, limites floues entre la conscience humaine et celle des robots (thème plus que jamais d'actualité à l'heure où le développement de l'intelligence artificielle ne cesse de faire la une), etc. Il traite tout cela avec sa maestria habituelle : les péripéties s'enchaînent, les personnages sont attachants, quelles que soient leurs faiblesses, jamais la routine ne s'installe.</p>
<div class="separator" style="clear: both;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgkw3JbnXr-31NYZ2cFm4BxkR5GONW5RH_szQKbNU5JUgClWqaRgz6whe2zqYFPKRQIF7sj22iD4_pcdFCGWFF2HZS17Tjun_oDrhadY_2RFIWkwoWoUXWPObrx0_FpBbO5sBPFZYaq40022oA6RTotVV11tgXEYnt_ZdjJyD2A2tlzmDHEhPWKAoKIHQNQ/s800/phenix3-1.jpg" style="display: block; padding: 1em 0; text-align: center; "><img alt="" border="0" height="320" data-original-height="800" data-original-width="570" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgkw3JbnXr-31NYZ2cFm4BxkR5GONW5RH_szQKbNU5JUgClWqaRgz6whe2zqYFPKRQIF7sj22iD4_pcdFCGWFF2HZS17Tjun_oDrhadY_2RFIWkwoWoUXWPObrx0_FpBbO5sBPFZYaq40022oA6RTotVV11tgXEYnt_ZdjJyD2A2tlzmDHEhPWKAoKIHQNQ/s320/phenix3-1.jpg"/></a></div>
<p align="justify">Et le travail sur la forme est éblouissant : mises en page extrêmement inventives, compositions des planches sans cesse renouvelées, le lecteur assiste à un feu d'artifice permanent d'invention graphique. Généralement imaginatif dans le domaine de la narration, Tezuka se surpasse dans cette série, cherchant à rester constamment à la pointe de l'innovation, notamment quand de nouveaux auteurs introduisent dans les années 1960 et 1970 une nouvelle forme de manga, plus mature, le "gekiga". Tezuka n'a de cesse de montrer qu'il est capable de s'adapter à tout et de ne jamais se laisser distancer par d'autres auteurs, aussi jeunes et talentueux soient-ils.</p>
<div class="separator" style="clear: both;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgk_Bz9I413wC-3RI3OGcZC-SbU5TudDFw5oEJCnk74BhgdAlhqfa3p4tRH_gGGTQMEiDQArNXhle4uG1jlXJIG-ukfq_TrmJuFhLPazmsqZay_Kg-ttGfARm3_t9xaqPGFyslL96fhm7ftZ-PhJzL31FwLXYbgWG8_01dVP8H-m2SEIGwIE46xE7MndcnO/s560/phenix3-2.jpg" style="display: block; padding: 1em 0; text-align: center; "><img alt="" border="0" height="320" data-original-height="560" data-original-width="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgk_Bz9I413wC-3RI3OGcZC-SbU5TudDFw5oEJCnk74BhgdAlhqfa3p4tRH_gGGTQMEiDQArNXhle4uG1jlXJIG-ukfq_TrmJuFhLPazmsqZay_Kg-ttGfARm3_t9xaqPGFyslL96fhm7ftZ-PhJzL31FwLXYbgWG8_01dVP8H-m2SEIGwIE46xE7MndcnO/s320/phenix3-2.jpg"/></a></div>
<p align="justify">Il faut également dire un mot de cette édition Prestige. Le format des planches, tout d'abord, est légèrement plus grand que celui des anciennes rééditions, et un grand soin a été apporté à la qualité de l'impression. Enfin, des cahiers critiques accompagnent chaque volume de cette réédition, ce qui est trop rare dans le monde francophone du manga. Ils contiennent des entretiens avec Tezuka, une analyse de ses œuvres en général et de <i>Phénix</i> en particulier, ce qui permet de resituer cette série au sein de l'ensemble des livres de l'auteur, des analyses de planches (publiées dans le volume ou inédites en album) ainsi que les couvertures des publications originelles en japonais. Cela permet de mieux comprendre les objectifs et le processus créatif de Tezuka.</p>
<p align="justify">Pour toutes ces raisons, et bien d'autres encore, <i>Phénix</i> est bien un chef-d'oeuvre de l'histoire de la bande dessinée mondiale que cette réédition soignée permet de (re)découvrir dans d'excellentes conditions</p>
<div class="separator" style="clear: both;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi-46j0cUt8aoblNHhe6H63AbM4AW3vEY6f2htHRZq5ORbfRFX8y6NI_nHKvVluQoZqhLgYSDkOdSX3sQV-I79KIjsx5ZvWaFPUWE636JT6ReU9QJKd4hXWKZfXsLpUzmPQ7puZECxz2wmNd8UXlmkwd-Nhq5fgHisDlKsnu8PxWgAOOyjuqbtSwZDT2_Qi/s706/phenix1-1.jpg" style="display: block; padding: 1em 0; text-align: center; "><img alt="" border="0" height="320" data-original-height="706" data-original-width="500" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi-46j0cUt8aoblNHhe6H63AbM4AW3vEY6f2htHRZq5ORbfRFX8y6NI_nHKvVluQoZqhLgYSDkOdSX3sQV-I79KIjsx5ZvWaFPUWE636JT6ReU9QJKd4hXWKZfXsLpUzmPQ7puZECxz2wmNd8UXlmkwd-Nhq5fgHisDlKsnu8PxWgAOOyjuqbtSwZDT2_Qi/s320/phenix1-1.jpg"/></a></div>sebsohttp://www.blogger.com/profile/03339038672229794493noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-4049483376349646206.post-6449727838270987772023-04-10T22:01:00.002+02:002023-04-10T22:01:55.226+02:00Tropikal Mambo, de Carlos Nine (2016)<div class="separator" style="clear: both;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiVSmk8N_vmqH9jeo2kqNWuzT52-bnXICnKZPMd6vlTziycHrk_WnDD7QUtrt--c7uTSyrZy4gJIB7tNH0BTeygeKtZeFK9nAbiEjRQfwIAjWWVQNin6-NjQT-9SMM0cvvyvVsSvqvHhusDBQr7ntQ0PQ7HKokCGQir5wCt5jKtL80Pf19P_f2JAFGx3A/s712/tropikal-mambo-couv.jpg" style="display: block; padding: 1em 0; text-align: center; clear: left; float: left;"><img alt="" border="0" height="320" data-original-height="712" data-original-width="513" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiVSmk8N_vmqH9jeo2kqNWuzT52-bnXICnKZPMd6vlTziycHrk_WnDD7QUtrt--c7uTSyrZy4gJIB7tNH0BTeygeKtZeFK9nAbiEjRQfwIAjWWVQNin6-NjQT-9SMM0cvvyvVsSvqvHhusDBQr7ntQ0PQ7HKokCGQir5wCt5jKtL80Pf19P_f2JAFGx3A/s320/tropikal-mambo-couv.jpg"/></a></div><p align="justify">Carlos Nine était un auteur de bande dessinée relativement rare et assez méconnu. Auteur argentin, né en 1944 et mort en 2016, il était surtout connu dans son pays comme illustrateur. En parallèle de sa carrière d'illustrateur, il a publié une douzaine d'albums de bande dessinée. L'un de ses albums, <i>Le Canard qui aimait les poules</i> a reçu le Fauve d'Or au festival d'Angoulême en 2001 et il a publié en 2004 un tome de la série <i>Donjon</i>, <i>Crève Cœur</i>, sur un scénario de Lewis Trondheim et Joann Sfar. Mais ce ne fut pas suffisant pour lui apporter une notoriété au-delà d'un petit cercle d'initiés. Heureusement les éditions Les Rêveurs publient en France ses différents ouvrages avec beaucoup de soin. Merci à elles ! </p>
<p align="justify"><i>Tropikal Mambo</i>, publié en version originale un an avant sa mort, est, à ma connaissance, son dernier album de bande dessinée terminé de son vivant. Il s'agissait de sa première création originale en bande dessinée depuis <i>Siboney</i> en 2007 (je vous ai bien dit qu'il s'agissait d'un auteur rare...). Et il conclut son œuvre en beauté. Non seulement, il synthétise et rassemble magnifiquement les traits les plus caractéristiques de son travail, mais c'est également un chef-d’œuvre de plein droit.</p>
<div class="separator" style="clear: both;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgceEA1MSlDZ96nUl4HPba4f3bfDHY6B6BZEDxKjwwN-CAFbKpIgq9vaSpK7wvrRWuG1aOY2q_vPntdYWkWNaIDdsCmnb6i77CjrRY00estlmm-jmEKdCs8Ul4aUijoo0jWlC4xgjr8-FPvauVpw_5Du1cfHz3_XSngeLttu-_kRhxoczHTxoMMG2CB5Q/s800/tropikal-mambo-pl.jpg" style="display: block; padding: 1em 0; text-align: center; "><img alt="" border="0" height="320" data-original-height="800" data-original-width="562" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgceEA1MSlDZ96nUl4HPba4f3bfDHY6B6BZEDxKjwwN-CAFbKpIgq9vaSpK7wvrRWuG1aOY2q_vPntdYWkWNaIDdsCmnb6i77CjrRY00estlmm-jmEKdCs8Ul4aUijoo0jWlC4xgjr8-FPvauVpw_5Du1cfHz3_XSngeLttu-_kRhxoczHTxoMMG2CB5Q/s320/tropikal-mambo-pl.jpg"/></a></div><p align="justify">L'album est constitué d'histoires courtes mettant en scène le même personnage de détective privé. Ces différents récits se déroulent à Panama et sont reliés entre eux de façon relativement lâche. Carlos Nine a toujours aimé ces pastiches de roman noir, avec détective privé un peu louche, femmes fatales, belles voitures, juges corrompus, danseuses de charme officiant dans des bars interlopes, ambiances enfumées et morts suspectes. Ici, il s'en donne à cœur joie, reprend ces poncifs du roman noir et les étire à l'extrême. Le protagoniste passe de drame familial en meurtre passionnel, empochant un salaire ici et un baiser là. Le récit se joue des codes : le personnage principal interpelle le dessinateur et le lecteur (souvent for impoliment) et finit par s'en prendre violemment à l'auteur.</p>
<p align="justify">Graphiquement, Carlos Nine réussit également à rassembler un merveilleux collage de différents moyens d'expression graphiques : superbes dessins en couleurs directes, illustrations au crayon, photographies de sculptures surréalistes... On ne s'ennuie pas. D'autant plus qu'on retrouve l'outrance visuelle propre à l'auteur : les paysages évoluent sans cesse et n'ont en commun que leur aspect délirant, les femmes fatales ont des proportions démesurées, les grosses voitures ont la hauteur d'immeubles de plusieurs étages alors que le véhicule du détective ressemble à une boîte à chaussures... Je ne trouve guère d'équivalent à ces délires graphiques envahissant tout (à part bien sûr dans <i>Krazy Kat</i> de George Herriman, édité en français soit dit en passant, par la même maison d'édition...).</p>
<p align="justify"><i>Tropikal Mambo</i> nous offre donc, comme d'autres livres de Carlos Nine, mais sans doute de façon exacerbé, un festival de trouvailles graphiques toujours renouvelées, d'une grande beauté et d'une fantastique imagination, le tout pour illustrer des récits délirants et fort réjouissants. À lire et à relire sans modération. </p>
<div class="separator" style="clear: both;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgAZfUALjvrHtEo42ky6TcoAZbGAkv-sPx9DcaSIhucGke1W2cM75NPH67ZG9FnZ_4fOmx8OIngjExr1dqgf4SM7P1dxOoGSjwYnsY85YRgsheAV1kJteMiWE3lJEKFaCHh9U1gel22Tb6DCxXCrYXPKKY76AeEfV8ExoKBZyiv6LMH_aH9dgm5QmAInA/s764/tropikal-mambo-pl2.jpg" style="display: block; padding: 1em 0; text-align: center; "><img alt="" border="0" height="320" data-original-height="764" data-original-width="550" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgAZfUALjvrHtEo42ky6TcoAZbGAkv-sPx9DcaSIhucGke1W2cM75NPH67ZG9FnZ_4fOmx8OIngjExr1dqgf4SM7P1dxOoGSjwYnsY85YRgsheAV1kJteMiWE3lJEKFaCHh9U1gel22Tb6DCxXCrYXPKKY76AeEfV8ExoKBZyiv6LMH_aH9dgm5QmAInA/s320/tropikal-mambo-pl2.jpg"/></a></div>
sebsohttp://www.blogger.com/profile/03339038672229794493noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-4049483376349646206.post-66910372652056462022022-09-18T11:43:00.005+02:002023-01-31T20:57:16.752+01:00Réinventer le roman. Entretiens inédits (Alain Robbe-Grillet et Benoît Peeters, 2022) et Robbe-Grillet. L’aventure du Nouveau Roman (Benoît Peeters, 2022)<div class="separator" style="clear: both;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgDR6nmJPU8ZcDLAOVk8970I0nxa8cCHOQvgNym4g20IXHribH9oSjGf2K__qVncCjsukvei07RKlJAhSxTejTNyHl30lrlx-DoSvb9hE8p3Rle9NY8VuTyNqiFp5kx7ieQgcTxl13p9-d5BvCNfWyJdDXzC1aZJUEfvnsuF75mq3SKWsKVW79SEtnX1Q/s992/ARG-bio.jpg" style="display: block; padding: 1em 0; text-align: center; clear: left; float: left;"><img alt="" border="0" height="320" data-original-height="992" data-original-width="650" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgDR6nmJPU8ZcDLAOVk8970I0nxa8cCHOQvgNym4g20IXHribH9oSjGf2K__qVncCjsukvei07RKlJAhSxTejTNyHl30lrlx-DoSvb9hE8p3Rle9NY8VuTyNqiFp5kx7ieQgcTxl13p9-d5BvCNfWyJdDXzC1aZJUEfvnsuF75mq3SKWsKVW79SEtnX1Q/s320/ARG-bio.jpg"/></a></div><p align="justify"></p>
<p align="justify">Alain Robbe-Grillet (1922-2008) n'est plus vraiment un auteur à la mode. Le Nouveau Roman dans son ensemble, et les romans de Robbe-Grillet en particulier, n'ont plus l'aura médiatique et critique dont ils ont bénéficié notamment dans les années 1960 et 1970 (parfois davantage à l'étranger qu'en France, mais ceci est un autre sujet). Notre époque est probablement encline à mettre en avant des oeuvres à la construction plus simple et se rattachant directement à des témoignages vécus en lien avec certaines problématiques sociétales. La construction non linéaire, l'approche formaliste et le détachement des sujets sociétaux d'actualité éloignent très probablement les romans d'Alain Robbe-Grillet des goûts actuels. En outre, le goût du romancier pour la provocation et la teneur fantasmatique de certains de ses écrits l'éloignent du consensus politiquement correct actuel. </p>
<p align="justify">Si ses romans sont moins cités qu'il y a quelques décennies, ses films, eux, sont quasiment oubliés et invisibles. Ils avaient pourtant rassemblé des acteurs célèbres (Jean-Louis Trintignant à plusieurs reprises, Philippe Noiret, Marie-France Pisier, Arielle Dombasle...) et gagné quelques prix prestigieux. On peut d'ailleurs noter qu'Alain Robbe-Grillet fut très peu cité dans les nombreuses notices nécrologiques consacrées à Jean-Louis Trintignant il y a quelques mois. Celui-ci a pourtant tourné, avec beaucoup de talent, dans quatre films du romancier (<i>Trans-Europe-Express</i>, <i>L'Homme qui ment</i>, <i>Glissements Progressifs du plaisir</i> et <i>Le Jeu avec le feu</i> (l'acteur n'est pas crédité dans ce film, car il avait accepté de jouer gratuitement pour ne pas en plomber le budget)). C'est même grâce à sa superbe prestation dans <i>L'Homme qui ment</i> qu'il reçut le premier prix important de sa carrière, l'Ours d'argent du meilleur acteur au festival de Berlin de 1968. </p>
<p align="justify">Fort heureusement, ce relatif oubli n'a pas freiné Benoît Peeters (oui, le scénariste des <i>Cités Obscures</i> et l'exégète de Hergé ; celui-ci a bien d'autres cordes à son arc : il a commencé sa carrière avec un roman hommage à Claude Simon et au Nouveau Roman, <i>Omnibus</i>, et a écrit plusieurs biographies de grands hommes de lettres) qui vient de publier simultanément deux ouvrages consacrés à Alain Robbe-Grillet, qu'il a bien connu. Il s'agit d'une biographie, <i>Robbe-Grillet. L’aventure du Nouveau Roman</i>, et de la transcription d'entretiens datant de 2001, <i>Réinventer le roman. Entretiens inédits</i>. </p>
<p align="justify">Alain Robbe-Grillet avait déjà largement parlé de lui et évoqué son travail, notamment dans les trois volumes de sa géniale et paradoxale pseudo-autobiographie (<i>Les Romanesques</i> : <i>Le Miroir qui revient</i> (1985), <i>Angélique ou l'Enchantement</i> (1988) et <i>Les Derniers Jours de Corinthe</i> (1994)) ainsi que dans plusieurs recueils d'entretiens, fort riches et intéressants : <i>Le Voyageur</i> en 2001 et <i>Préface à une vie d'écrivain</i> en 2005. Benoît Peeters parvient néanmoins, avec ces deux nouveaux ouvrages, à apporter des éléments nouveaux. </p>
<p align="justify">Dans <i>Robbe-Grillet. L’aventure du Nouveau Roman</i>, l'approche biographique permet de replacer l'ensemble des oeuvres et des prises de position de l'écrivain dans un déroulé chronologique clair. Benoît Peeters apporte également des éclairages complémentaires à celui qu'Alain Robbe-Grillet a mis en avant tout au long de sa vie. C'est particulièrement intéressant, notamment, lorsqu'existent des incohérences (le plus souvent assumées) entre les romans de Robbe-Grillet et ses textes critiques contemporains. L'un des exemples les plus flagrants est celui de l'usage de la métaphore : Alain Robbe-Grillet a publié presque en même temps des articles dans lesquels il critiquait violemment son usage (repris plus tard dans <i>Pour un nouveau roman</i>) et un roman, <i>La Jalousie</i>, dans lequel les métaphores ont une place significative. L'analyse des débats théoriques sur le Nouveau Roman est également bien mise en lumière, avec notamment la tentative de prise de pouvoir intellectuel sur ce mouvement par Jean Ricardou dans les années 1970, puis la relative et progressive mise à l'écart de ce théoricien jusqu'a-boutiste par la majeure partie des écrivains rassemblés sous cette enseigne. On voit ainsi comment la formalisation de certains concepts par Jean Ricardou a dans un premier temps donné lieu à des débats intéressants au sein des nouveaux romanciers et de leurs critiques, avant que la sécheresse de plus en plus grande de ces concepts ne vienne à être considérée comme stérilisante ; Jean Ricardou semblait vouloir enfermer dans un cadre très contraint des écrivains que rassemblaient avant l'amour de la liberté et la quête de nouvelles formes.</p>
<p align="justify">Dans <i>Réinventer le roman. Entretiens inédits</i>, Benoît Peeters, qui connaissait bien les différents entretiens et textes critiques déjà publiés à l'époque par et sur Robbe-Grillet, cherche à pousser l'écrivain plus loin, à lui faire dire des choses nouvelles, à approfondir certains points clés de sa démarche. Et cette tentative est très souvent couronnée de succès ; même pour un lecteur assidu des oeuvres (littéraires et critiques) du romancier, cet ouvrage permet d'apporter de nouveaux éléments.</p>
<p align="justify">Ces deux ouvrages ont le grand mérite de remettre sur le devant de la scène un auteur majeur du 20ème siècle et devraient permettre aux néophytes de le découvrir simplement et aux amateurs d'aller plus loin dans leur connaissance de l'oeuvre si riche d'Alain Robbe-Grillet.</p>
<div class="separator" style="clear: both;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEigRmiupUDnqtfGKZBooUuwpxR2JvVqoDElm9PA3hNhi3GnUibatXA8GhySBVDcHJdAjQJmkiR8jFaiY11WdwGVdfxu1JGCZQBemyaEQJfAJ_rJKoqfVXE8SYDcfO9Xpw37JuMGgvosrgwZbzs1wgeeJ-5YmZ4qAsAcb5U3SvtShwh68ZL5BdUlt9NgKA/s1089/ARG-entretiens.jpg" style="display: block; padding: 1em 0; text-align: center; "><img alt="" border="0" height="320" data-original-height="1089" data-original-width="650" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEigRmiupUDnqtfGKZBooUuwpxR2JvVqoDElm9PA3hNhi3GnUibatXA8GhySBVDcHJdAjQJmkiR8jFaiY11WdwGVdfxu1JGCZQBemyaEQJfAJ_rJKoqfVXE8SYDcfO9Xpw37JuMGgvosrgwZbzs1wgeeJ-5YmZ4qAsAcb5U3SvtShwh68ZL5BdUlt9NgKA/s320/ARG-entretiens.jpg"/></a></div>sebsohttp://www.blogger.com/profile/03339038672229794493noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-4049483376349646206.post-67833002673716175472022-09-11T18:53:00.001+02:002023-01-31T20:58:52.671+01:00Exposition Chris Ware à la BPI (Centre Pompidou)<div class="separator" style="clear: both;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgKqKMUxruKvmDWoeLFsWaiZ7mzJXpW4NR0yjFwEdhOfvToXwu7pkOQpEuqD1QXUDbHI5nnp2zz25zkjHJJGbHgZG5qHjZpeYwDiMZTwMKbUxLtkDlswROL4FjO3WUb-zzF-Ba6WuWnvAKxdQHR6DOSDY93Dgbpsr7iM7BWCYeLfZRtuqRx4uhuwjMdQA/s4160/IMG_20220731_172123.jpg" style="display: block; padding: 1em 0; text-align: center; clear: left; float: left;"><img alt="" border="0" width="320" data-original-height="3120" data-original-width="4160" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgKqKMUxruKvmDWoeLFsWaiZ7mzJXpW4NR0yjFwEdhOfvToXwu7pkOQpEuqD1QXUDbHI5nnp2zz25zkjHJJGbHgZG5qHjZpeYwDiMZTwMKbUxLtkDlswROL4FjO3WUb-zzF-Ba6WuWnvAKxdQHR6DOSDY93Dgbpsr7iM7BWCYeLfZRtuqRx4uhuwjMdQA/s320/IMG_20220731_172123.jpg"/></a></div><p align="justify">Il n'est pas forcément simple d'imaginer une exposition pertinente sur la bande dessinée. En accrochant des planches au mur, on les prive forcément de l'enchaînement séquentiel pour lequel elles ont été conçues. Prises individuellement, ou par petits groupes, elles perdent forcément une partie de leur sens (ce qui peut être nuancé dans le cas de gags en une planche, notamment). En outre, dans bien des cas, les planches originales permettent de voir des détails de réalisation (restes de gommage, reprises du dessin, etc.) qui leur donnent plus de vie, mais que leur auteur a cherché à éliminer de la version finale, il s'agit donc en quelque sorte de documents de travail plus que d'oeuvres achevées. Bien entendu, il arrive parfois que voir une planche originale permette de découvrir une richesse de couleurs, notamment, à laquelle les techniques actuelles de reproduction industrielle ne permettent pas de rendre pleinement justice ; je me souviens ainsi d'une belle exposition à la Bibliothèque nationale, dans laquelle j'avais admiré de superbes pages de <i>Trait de craie</i>, de Prado, avec une magnificence de couleurs directes, dont l'album imprimé ne donnait qu'un pâle reflet.</p>
<p align="justify">Une difficulté supplémentaire s'ajoute dans le cas d'un auteur qui, comme Chris Ware, ne dessine pas de planche originale finalisée : avant l'étape finale effectuée par ordinateur, ses pages ne comportent qu'un dessin au trait, sans couleurs, bien loin du rendu imprimé. De façon plus générale, pour Chris Ware l'oeuvre finale, celle qui correspond pleinement à son dessein créateur, est uniquement le livre imprimé, avec l'ensemble des planches coloriées, mais également la maquette, les couvertures et pages de garde, jusqu'à l'ensemble des textes de teneur administrative apparaissant sur ces dernières. Dans ces conditions, quelle est la pertinence de monter une exposition sur Chris Ware ? Son oeuvre n'est-elle pas avant tout à découvrir en feuilletant et lisant ses livres, dans une bibliothèque ou chez soi ? (Il est d'ailleurs intéressant de noter que l'exposition dont je souhaite vous parler aujourd'hui est justement organisée dans quelques salles au coeur d'une bibliothèque, la BPI du centre Pompidou, à Paris ; à la sortie de l'espace d'exposition, la bibliothèque propose d'ailleurs à la lecture du visiteur intéressé la plupart des ouvrages de Chris Ware.)</p>
<p align="justify">Ces questionnements liminaires étant posés, ai-je apprécié la visite de cette exposition dédiée à Chris Ware, initialement imaginée pour le festival d'Angoulême, suite à l'attribution de son Grand Prix à Chris Ware, et maintenant présentée, apparemment sous une forme un peu différente, à la bibliothèque publique d'information (BPI) du centre Pompidou à Paris ? Et bien oui, beaucoup. Les commissaires ont réussi à surmonter les difficultés intrinsèques à ce genre d'exercice pour présenter au visiteur, qu'il soit familier de l'oeuvre de l'auteur américain ou bien complètement néophyte, un parcours instructif et plaisant. </p>
<p align="justify">L'exposition est suffisamment complète pour présenter succinctement les différentes facettes de l'oeuvre, mais pas trop longue pour ne pas lasser. Elle met en avant chronologiquement les livres phares de Chris Ware, des oeuvres de jeunesse à <a href="https://par-la-bande.blogspot.com/2020/11/rusty-brown-de-chris-ware-2019.html" target="blank"><i>Rusty Brown</i></a>, en passant par <i>Jimmy Corrigan</i> et <a href="https://par-la-bande.blogspot.com/2012/11/building-stories-de-chris-ware-2012.html" target="blank"><i>Building Stories</i></a>. Ses livres sont mis en valeur de différentes façons, complémentaires : quelques planches originales, les planches finalisées et publiées (dans leur version française), ainsi que les livres eux-mêmes. On peut également découvrir quelques pages plus rares, publiées notamment dans divers périodiques, et d'autres illustrations, comme <a href="http://comicsfrenchside.blogspot.com/2012/09/new-yorker-covers-by-chris-ware-2009_21.html" target="blank">les superbes couvertures qu'il concocte régulièrement pour le <i>New Yorker</i></a>.</p>
<p align="justify">Enfin, et c'est là que cette exposition apporte le plus de valeur ajoutée par rapport aux livres imprimés pour un lecteur familier de cette oeuvre protéiforme, on peut également découvrir d'autres pans du travail créatif de Chris Ware : quelques-uns des nombreux objets qu'il se plaît à fabriquer, ainsi que plusieurs dessins animés qu'il a co-conçus. Si on cite également un entretien vidéo très intéressant, on aura donné une petite idée de la variété de cette exposition. Elle est prévue jusqu'au 10 octobre 2022, il est encore temps d'en profiter !</p>
<div class="separator" style="clear: both;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiAG6C7unlhPfaL57Zvac9lnytZuN1BnAm9RvKrEm2L03hTcJHl2gexEgf7VEJG7cC_Bj6SB7PxbuH_dDPH3lZgn-wU7I-7fA743D5SqLgf2R1tmGx5BEivKbmY-mf5YQrlQsvoOjUn944KiXzdRM06qsi_2c5NTcpssozrsrA12Yx_FliIEpJcysTVqw/s4160/IMG_20220731_182934.jpg" style="display: block; padding: 1em 0; text-align: center; "><img alt="" border="0" width="320" data-original-height="3120" data-original-width="4160" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiAG6C7unlhPfaL57Zvac9lnytZuN1BnAm9RvKrEm2L03hTcJHl2gexEgf7VEJG7cC_Bj6SB7PxbuH_dDPH3lZgn-wU7I-7fA743D5SqLgf2R1tmGx5BEivKbmY-mf5YQrlQsvoOjUn944KiXzdRM06qsi_2c5NTcpssozrsrA12Yx_FliIEpJcysTVqw/s320/IMG_20220731_182934.jpg"/></a></div>
<div class="separator" style="clear: both;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiBe1QEsx_GmN1MQQmXHa4C8Eo6DmAPQ42jeKDRRXhjvv6aCNOi_QPbqO0EMova-Y2TN9ScNaKKeVdx18y8sbtC_yBbViaFHQ_sB1keDWpI3GP6Uh7Mm2t81sKy9ABgdUQXx_O2sQXqyG53SI8klv8Ft6baOnTpfmSA9tl5a0tGcVQayUyUjFsoE887Gw/s4160/IMG_20220731_173719.jpg" style="display: block; padding: 1em 0; text-align: center; "><img alt="" border="0" height="320" data-original-height="4160" data-original-width="3120" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiBe1QEsx_GmN1MQQmXHa4C8Eo6DmAPQ42jeKDRRXhjvv6aCNOi_QPbqO0EMova-Y2TN9ScNaKKeVdx18y8sbtC_yBbViaFHQ_sB1keDWpI3GP6Uh7Mm2t81sKy9ABgdUQXx_O2sQXqyG53SI8klv8Ft6baOnTpfmSA9tl5a0tGcVQayUyUjFsoE887Gw/s320/IMG_20220731_173719.jpg"/></a></div><div class="separator" style="clear: both;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh4KyX1UGwooCGt2kiOpjO811Z4a85urNgNCfmCsR582PeboUGAMSdGdpBfDhrA6z16IE1ME8Xr_pOXS4VTZ7uA1w20Bc8qXwFSagF9og1O_G4SVWgP7weq6ITDmNNEz8YyMJsftllKM57UE066DIKmkPF6Y4ZaTuDQx76bQh1LYmQTUnsfwuEb4zsQLg/s4160/IMG_20220731_173825.jpg" style="display: block; padding: 1em 0; text-align: center; "><img alt="" border="0" height="320" data-original-height="4160" data-original-width="3120" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh4KyX1UGwooCGt2kiOpjO811Z4a85urNgNCfmCsR582PeboUGAMSdGdpBfDhrA6z16IE1ME8Xr_pOXS4VTZ7uA1w20Bc8qXwFSagF9og1O_G4SVWgP7weq6ITDmNNEz8YyMJsftllKM57UE066DIKmkPF6Y4ZaTuDQx76bQh1LYmQTUnsfwuEb4zsQLg/s320/IMG_20220731_173825.jpg"/></a></div><div class="separator" style="clear: both;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh1tzUe-n7xuHnOZBBbrWSOItA9syPV2v31Q6lwPC4oOzt_xEXJGJkYyN9NdeW9va4bt29J6sLNhwL7dD566xKlhES-UluFLBV9tEApKE_FMm0nyT9hLR5El-FbQmqJvJ46MX0dhYwMVbl0y2uISCeTof2KTpegXsQ_tIZg5z7zkVX8-B2MeI2p49ysKw/s4160/IMG_20220731_173926.jpg" style="display: block; padding: 1em 0; text-align: center; "><img alt="" border="0" height="320" data-original-height="4160" data-original-width="3120" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh1tzUe-n7xuHnOZBBbrWSOItA9syPV2v31Q6lwPC4oOzt_xEXJGJkYyN9NdeW9va4bt29J6sLNhwL7dD566xKlhES-UluFLBV9tEApKE_FMm0nyT9hLR5El-FbQmqJvJ46MX0dhYwMVbl0y2uISCeTof2KTpegXsQ_tIZg5z7zkVX8-B2MeI2p49ysKw/s320/IMG_20220731_173926.jpg"/></a></div>
<p align="center">La salle consacrée à <i>Jimmy Corrigan</i></p>
<div class="separator" style="clear: both;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjmchRIWL0Egu2NAqsEHJN6BjkUovSC1YHzyw3Mc2jPsccoIvbCUdvDG7ZH4RzJX-O_T1UMQotPF0z1DbrBSqsp-m1VJeWPMu960B18oVqdKNisy38kMIuf0MlejN9YVknz6cacmDosmC6kF4eEe2YUA3RzeXOriKVqwVcbyyiN8baYolNx5qfrm3Z7uA/s4160/IMG_20220731_175258.jpg" style="display: block; padding: 1em 0; text-align: center; "><img alt="" border="0" height="320" data-original-height="4160" data-original-width="3120" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjmchRIWL0Egu2NAqsEHJN6BjkUovSC1YHzyw3Mc2jPsccoIvbCUdvDG7ZH4RzJX-O_T1UMQotPF0z1DbrBSqsp-m1VJeWPMu960B18oVqdKNisy38kMIuf0MlejN9YVknz6cacmDosmC6kF4eEe2YUA3RzeXOriKVqwVcbyyiN8baYolNx5qfrm3Z7uA/s320/IMG_20220731_175258.jpg"/></a></div><div class="separator" style="clear: both;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhjF5XM-rlpxvE1qcUFFlOnEPbmiHPmFwROjLqmwXxNGZvOzERly_Jhk3MQiIi65yvebT_KtNCy-xbNNsYLsb03AYwSgObiviGFP0qtqwhmX-_7FKtbq3MDkySHlXaEy_-BLVghZnrybdMFUMnsaTCjKGFXj3KgXPq_2fCvRR2nrAU6pklyiR9Kb7Tlog/s4160/IMG_20220731_175809.jpg" style="display: block; padding: 1em 0; text-align: center; "><img alt="" border="0" width="320" data-original-height="3120" data-original-width="4160" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhjF5XM-rlpxvE1qcUFFlOnEPbmiHPmFwROjLqmwXxNGZvOzERly_Jhk3MQiIi65yvebT_KtNCy-xbNNsYLsb03AYwSgObiviGFP0qtqwhmX-_7FKtbq3MDkySHlXaEy_-BLVghZnrybdMFUMnsaTCjKGFXj3KgXPq_2fCvRR2nrAU6pklyiR9Kb7Tlog/s320/IMG_20220731_175809.jpg"/></a></div>
<p align="center">La salle consacrée à <i>Building Stories</i></p>
<div class="separator" style="clear: both;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjxSH_rzG2v3GZu2Bi2WWuUZwapWWlRcZJy3zt3VwxIeDUxodFsCWf3y2KkTNaJZRcj4-N0QxNtQTWp0VaeMEfXeILkqDV4J-5AVe7iQp5fUwN4PX43pspdIJxiNNiOLTLiGvSYTOjrf6XIWcZFEqFjU7QZhCRuCjcxFP8-F5wjcgk6od-YyE0_G8IfLw/s4160/IMG_20220731_180638_BURST002.jpg" style="display: block; padding: 1em 0; text-align: center; "><img alt="" border="0" width="320" data-original-height="3120" data-original-width="4160" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjxSH_rzG2v3GZu2Bi2WWuUZwapWWlRcZJy3zt3VwxIeDUxodFsCWf3y2KkTNaJZRcj4-N0QxNtQTWp0VaeMEfXeILkqDV4J-5AVe7iQp5fUwN4PX43pspdIJxiNNiOLTLiGvSYTOjrf6XIWcZFEqFjU7QZhCRuCjcxFP8-F5wjcgk6od-YyE0_G8IfLw/s320/IMG_20220731_180638_BURST002.jpg"/></a></div>
<p align="center">Un mur de planches originales de <i>Rusty Brown</i></p>
<div class="separator" style="clear: both;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh-cDJXkhp6qHOsKDNubh8QH-ebFZHq7hPUw1RwepOus6qPwh0dG1lFANPRvf8g__V_95ammGNKlc4LNRs2vAAOz92VoikW6ZihzL1VebkN5tG9dCKM15HlCV7tF6E5_X_uz6-FLlr_frFkwelmPXn46WdNOt9_GYxuL00Am-AdDeXgtqf71K1uqyJLCg/s4160/IMG_20220731_180853.jpg" style="display: block; padding: 1em 0; text-align: center; "><img alt="" border="0" height="320" data-original-height="4160" data-original-width="3120" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh-cDJXkhp6qHOsKDNubh8QH-ebFZHq7hPUw1RwepOus6qPwh0dG1lFANPRvf8g__V_95ammGNKlc4LNRs2vAAOz92VoikW6ZihzL1VebkN5tG9dCKM15HlCV7tF6E5_X_uz6-FLlr_frFkwelmPXn46WdNOt9_GYxuL00Am-AdDeXgtqf71K1uqyJLCg/s320/IMG_20220731_180853.jpg"/></a></div><div class="separator" style="clear: both;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj2YEW3FAoUno1vRf-t8moE_TNmQqCivNzx6HlPtgUGAmq1GoGLmW_5APTYzQ9IhcJI3aEZFX-wNEKIrvh2ZjrauhPYtFT2foJe5DiDkDM1SxMniQVfX7xkbEsZ3nB0oMnUV4E3f9-pE9lfF8ARSen9TW935BtB5C4v0A-bhl7PvwdJvKCpfMB99uVeXA/s4160/IMG_20220731_180914.jpg" style="display: block; padding: 1em 0; text-align: center; "><img alt="" border="0" height="320" data-original-height="4160" data-original-width="3120" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj2YEW3FAoUno1vRf-t8moE_TNmQqCivNzx6HlPtgUGAmq1GoGLmW_5APTYzQ9IhcJI3aEZFX-wNEKIrvh2ZjrauhPYtFT2foJe5DiDkDM1SxMniQVfX7xkbEsZ3nB0oMnUV4E3f9-pE9lfF8ARSen9TW935BtB5C4v0A-bhl7PvwdJvKCpfMB99uVeXA/s320/IMG_20220731_180914.jpg"/></a></div><div class="separator" style="clear: both;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhnRHoi7Jy_fLFoE3Uhf5weIo1972_gqvQguKbtpg01ruuIcdtmT0QxqBO3ME0j9F8plWA4qw5rFS3du_K85M5l6_6cTv-vqSovEzz-KPPaQG6RUvbZzmTDqkfb7JhrwJ9XqjVoHAl8L8Shq8oeEIWF5W39-DAH1nxvfOpom7PllTTfWrnH6dFkiYJmPg/s4160/IMG_20220731_181044.jpg" style="display: block; padding: 1em 0; text-align: center; "><img alt="" border="0" height="320" data-original-height="4160" data-original-width="3120" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhnRHoi7Jy_fLFoE3Uhf5weIo1972_gqvQguKbtpg01ruuIcdtmT0QxqBO3ME0j9F8plWA4qw5rFS3du_K85M5l6_6cTv-vqSovEzz-KPPaQG6RUvbZzmTDqkfb7JhrwJ9XqjVoHAl8L8Shq8oeEIWF5W39-DAH1nxvfOpom7PllTTfWrnH6dFkiYJmPg/s320/IMG_20220731_181044.jpg"/></a></div>
<p align="center">D'autres illustrations</p>sebsohttp://www.blogger.com/profile/03339038672229794493noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-4049483376349646206.post-27086318203616373572022-07-16T22:18:00.000+02:002022-07-16T22:18:17.665+02:00Journal 1 & 2 et Journal 3, de Fabrice Neaud (rééditions 2022)<div class="separator" style="clear: both;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiGHaXeplU-ARTu82EzE2t04VykJ9w9YApWU0gFIonQbuccy63W6HM12d1GhopyWL7xnqWh4_SrZtrJIbXrXrCGEZiReEGLtSFcIHY0EX2Usn-9tlXJdH34ZMIkdXWm6-B3kuM5WHPSSkPDLE8w8jFre5nw1IGVv92_kLnEveOozxgSkq14cTVoM8hKaA/s198/journal-1-2-delcourt_tr.jpg" style="display: block; padding: 1em 0; text-align: center; clear: left; float: left;"><img alt="" border="0" height="320" data-original-height="198" data-original-width="145" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiGHaXeplU-ARTu82EzE2t04VykJ9w9YApWU0gFIonQbuccy63W6HM12d1GhopyWL7xnqWh4_SrZtrJIbXrXrCGEZiReEGLtSFcIHY0EX2Usn-9tlXJdH34ZMIkdXWm6-B3kuM5WHPSSkPDLE8w8jFre5nw1IGVv92_kLnEveOozxgSkq14cTVoM8hKaA/s320/journal-1-2-delcourt_tr.jpg"/></a></div><p align="justify">Les éditions Delcourt viennent de rééditer <i>Journal 1 & 2</i> et <i>Journal 3</i>, de Fabrice Neaud (la réédition de <i>Journal 4, Les Riches Heures</i> est prévue pour septembre). <i>Journal 1 & 2</i> compile les deux premiers volumes du <i>Journal</i> d'abord publiés séparément en 1996 et 1998, puis regroupés en un seul volume chez Ego comme x. <i>Journal 3</i> reprend le 3ème volume du <i>Journal</i>, d'abord publié en 1999, puis dans une édition augmentée en 2010, toujours chez Ego comme x. Les deux volumes ont fait l'objet de quelques corrections, dans les textes et les dessins. Une postface dessinée a été ajoutée au <i>Journal 1 & 2</i>, dans laquelle l'auteur dresse un rapide bilan des 20 ans qui se sont déroulées depuis la sortie de <i>Journal 4</i>, à ce jour dernier volume du <i>Journal</i>, explique cette si longue interruption et annonce la publication prochaine de nouveaux tomes. (On peut noter en passant que l'ensemble de l'oeuvre autobiographique de Fabrice Neaud, le <i>Journal</i> mais aussi les prochains livres, est maintenant regroupée sous le titre général d' <i>Esthétique des Brutes</i>.)</p>
<p align="justify">J'ai profité de ces rééditions pour relire ces albums que j'avais lus de nombreuses fois, mais pas depuis quelques années (probablement depuis 2010 et la réédition augmentée pour <i>Journal 3</i>, et depuis encore plus longtemps pour <i>Journal 1 & 2</i>). Au moment de commencer ces relectures, je dois avouer que j'ai éprouvé une légère inquiétude : et si j'étais déçu, et si je ne trouvais pas ces albums aussi extraordinaires qu'auparavant ? Après tout, ces récits ont été publiés il y a plus de 20 ans (entre 26 et 23 ans) et relatent des faits advenus il y a presque 30 ans (entre 30 et 27 ans pour être précis). La société a évolué depuis cette époque (Internet et les smartphones n'avaient pas envahi notre quotidien, les appli de drague n'existaient pas encore, c'était à peine 11 ans après la dépénalisation de l'homosexualité en France (pour le début de <i>Journal 1& 2</i>) et bien avant les "péripéties" liées à la loi sur le "mariage pour tous", à une époque où les luttes LGBT+ n'avaient pas la même audience), le monde de la bande dessinée également (ces livres relatent notamment le tout début du mouvement de la bande dessinée "indépendante" des années 1990, au moment de la création de L'Association, de Cornélius et d'Ego comme x ; l'autobiographie en bande dessinée était encore un concept très nouveau, notamment de ce côté de l'Atlantique, où les pionniers du genre, tels Edmond Baudoin, étaient encore rares). Et, bien entendu, j'avais plus de 20 ans de moins, et autant de livres lus, de films vus, d'expériences accumulées.</p>
<div class="separator" style="clear: both;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjSLouEuyVtCv_lGSDQALNWeupBJnnoUXrbp5vpF0W55DdsnYwunGFLMTNchGp64fcazd7dm5IqfZpD7ORw_qt4zyagF-qm0-hoFaj3Q_sQ6oVQ8puo_i3gh98npb63MQTSP0_D374ruP2tWNEjRJ9VmSLhx7Jh_7vdnWPHXWFrPg9G0mbHo0yf_2wJAw/s803/fabrice-neaud-j1-st.jpg" style="display: block; padding: 1em 0; text-align: center; "><img alt="" border="0" height="320" data-original-height="803" data-original-width="560" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjSLouEuyVtCv_lGSDQALNWeupBJnnoUXrbp5vpF0W55DdsnYwunGFLMTNchGp64fcazd7dm5IqfZpD7ORw_qt4zyagF-qm0-hoFaj3Q_sQ6oVQ8puo_i3gh98npb63MQTSP0_D374ruP2tWNEjRJ9VmSLhx7Jh_7vdnWPHXWFrPg9G0mbHo0yf_2wJAw/s320/fabrice-neaud-j1-st.jpg"/></a></div>
<p align="justify">J'ai bien vite été rassuré : aucune déception à la relecture. Ces livres n'ont pas le même écho aujourd'hui, le temps a passé, mais il n'est nullement amoindri. On est passé d'un récit d'actualité à un témoignage d'une époque parfois révolue ; on peut observer a posteriori l'évolution du style de dessin de Fabrice Neaud. Mais l'immense talent de l'auteur, la fulgurance de certains portraits, la pertinence de la peinture sociologique et psychologique sont toujours là, bien présents, nullement fanés par les deux décennies qui se sont écoulées... </p>
<p align="justify">Dès <i>Journal 1 & 2</i> sont déjà présentes les caractéristiques qui donnent toute sa force et sa qualité unique à l'oeuvre autobiographique de Fabrice Neaud ; dans <i>Journal 3</i>, elles deviennent encore plus fortes et occasionnent de nombreuses pages superbes et bouleversantes : un dessin élégant qui parvient à mettre en avant les particularités les plus singulières des individus (nous sommes loin des caricatures réduisant les personnes à quelques traits marquants) ; un récit qui joint sans cesse les épisodes les plus personnels de la vie du narrateur à des considérations psychologiques et sociologiques beaucoup plus larges ; l'usage habile de métaphores iconiques et d'itérations visuelles, qui permet un constant et fructueux dialogue entre image et texte, même dans certains longs passages plus proches du commentaire social que du récit de vie... Bien sûr l'art de Fabrice Neaud continua à progresser dans les années qui suivirent : l'encrage, et notamment l'usage des hachures, a beaucoup évolué (comme on peut notamment s'en rendre compte dans les planches ajoutées en 2010 dans <i>Journal 3</i>), de superbes paysages naturels prendront plus de place que dans ces deux premiers volumes, essentiellement situés en milieu urbain. Toutefois, l'essentiel est déjà là, dès la fin des années 1990.</p>
<div class="separator" style="clear: both;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh6K12gBk-GmkWcDJnuWeWA2wtz-OTIgv824ej12mEOZ6xs0dH9zk1UI-K9dXU9m4WdzINw1TZzGxG1a9KQVckN4ED_yayJgMGxZPnZzQwyiKXfURDg3Li35MNIOpFUQrZ2mfWwmPt4uwt1JR2zRp-QlDRZScU_Z74G0fQNh5uJth7isYRjXSbYPn3trg/s609/fabrice-neaud-j3-ruines.gif" style="display: block; padding: 1em 0; text-align: center; "><img alt="" border="0" height="320" data-original-height="609" data-original-width="432" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh6K12gBk-GmkWcDJnuWeWA2wtz-OTIgv824ej12mEOZ6xs0dH9zk1UI-K9dXU9m4WdzINw1TZzGxG1a9KQVckN4ED_yayJgMGxZPnZzQwyiKXfURDg3Li35MNIOpFUQrZ2mfWwmPt4uwt1JR2zRp-QlDRZScU_Z74G0fQNh5uJth7isYRjXSbYPn3trg/s320/fabrice-neaud-j3-ruines.gif"/></a></div>
<p align="justify">Je ne vais pas commenter ici en détails ces deux livres ; je l'ai déjà fait longuement en d'autres lieux (à retrouver là pour <a href="http://soleille.neaud.com/biblio/journal1.html" target="blank"><i>Journal 1</i></a>, <a href="http://soleille.neaud.com/biblio/journal2.htm" target="blank"><i>Journal 2</i></a> et <a href="http://soleille.neaud.com/biblio/journal3.htm" target="blank"><i>Journal 3 </i></a>). En conclusion, est-ce que la relecture de ces oeuvres a changé la vision que j'en avais ? Oui et non. Non, puisque je suis toujours autant ébloui par la qualité littéraire et graphique de ces centaines de pages. Oui, parce que ces livres n'ont plus vraiment le même statut ; en 1996, 1998 et 1999, il s'agissait de livres avant-gardistes, à la pointe de ce qu'on appelait alors la "nouvelle bande dessinée", pionners de l'autobiographie en bande dessinée, dont le récit très contemporain était parfaitement ancré dans son époque ; aujourd'hui, il s'agit de classiques qui affrontent déjà avec succès l'épreuve du temps qui passe.</p>
<div class="separator" style="clear: both;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiu2hVMhHe-2heNuze-5Ag2Vbp_fPHPyJtq_T_VPNdP3wtZaX2JS7L8wRHffsNm1r8dQBYH7EBAjBolrV5ddxt1nlM7xorn_30zJxqtGPDdrW-VPzOW4fKX16IzHcggH4D455VWAUFlLrK0xi9UiBmzyE4DfOkDEQ3DJmYxDOgwLGppRkFbb_oyOZoXpg/s1950/fn-journal1-post.jpg" style="display: block; padding: 1em 0; text-align: center; "><img alt="" border="0" height="320" data-original-height="1950" data-original-width="1378" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiu2hVMhHe-2heNuze-5Ag2Vbp_fPHPyJtq_T_VPNdP3wtZaX2JS7L8wRHffsNm1r8dQBYH7EBAjBolrV5ddxt1nlM7xorn_30zJxqtGPDdrW-VPzOW4fKX16IzHcggH4D455VWAUFlLrK0xi9UiBmzyE4DfOkDEQ3DJmYxDOgwLGppRkFbb_oyOZoXpg/s320/fn-journal1-post.jpg"/></a></div>sebsohttp://www.blogger.com/profile/03339038672229794493noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-4049483376349646206.post-13764523906453336302022-07-12T21:55:00.008+02:002022-07-12T21:55:55.420+02:00Les Mystérieux Voyages de Cornelius Dark, d'Alberto Breccia et Carlos Trillo (1978-1980, 2022)<div class="separator" style="clear: both;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgzrb2H3FgmWnh6ZIq7GJhnA7C0oI1wpUbQqET2uPvtm0HeVhKgC2iDyT7wJx65Umv_CxijRAxjW5Rh5EMUiUzT93Mf-7ZFzKpGe93-n3vMYjyctXWweySlNlpwraOZ9uQtf3BNHVDVblVtbu0pHMpD-L3Nxlpwf7ht5MtVhGwAdUck0wlqVl3ahnpA-Q/s800/breccia-cd-couv.jpg" style="display: block; padding: 1em 0; text-align: center; clear: left; float: left;"><img alt="" border="0" height="320" data-original-height="800" data-original-width="599" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgzrb2H3FgmWnh6ZIq7GJhnA7C0oI1wpUbQqET2uPvtm0HeVhKgC2iDyT7wJx65Umv_CxijRAxjW5Rh5EMUiUzT93Mf-7ZFzKpGe93-n3vMYjyctXWweySlNlpwraOZ9uQtf3BNHVDVblVtbu0pHMpD-L3Nxlpwf7ht5MtVhGwAdUck0wlqVl3ahnpA-Q/s320/breccia-cd-couv.jpg"/></a></div><p align="justify"></p>
<p align="justify">Alberto Breccia est l'un des génies de la bande dessinée internationale les plus méconnus. Ses œuvres sont rééditées, voire simplement éditées en album, au compte-gouttes et elles sont rapidement épuisées. C'est pourquoi toute nouvelle édition d'un de ses ouvrages est toujours une excellente (et trop rare) nouvelle.</p>
<p align="justify">Les éditions Revival viennent d'éditer <i>El Viajero de Gris</i> <a href="http://par-la-bande.blogspot.com/2011/02/el-viajero-de-gris-dalberto-breccia.html" target="bank">(dont je regrettais d'ailleurs en 2011 sur ce blog l'absence d'une édition française...)</a>, sous le titre <i>Les Mystérieux Voyages de Cornelius Dark</i>. À l'époque, Breccia ne travaille plus avec le scénariste Hector German Oesterheld, avec qui il avvait donné le jour à de nombreux chefs-d'œuvre (<i>Mort Cinder</i>, bien entendu, mais aussi une nouvelle version de l'Éternaute, <a href="http://par-la-bande.blogspot.com/2015/09/sherlock-time-dalberto-breccia-et.html" target="blank"><i>Sherlock Time</i></a>, <i>La Vie du Che</i>, etc.) et qui mourut en 1977 aux mains de la dictature qui sévissait alors en Argentine. Alberto Breccia a néanmoins trouvé un nouveau partenaire scenaristique de long terme, Carlos Trillo (ils publieront ensemble <i>Qui a peur des contes de fées</i>, <i>Buscavidas</i>, <i>Nadie</i>...). Celui-ci se place clairement dans les traces du génial Oesterheld. Sans atteindre le talent de celui-ci, il n'en fournit pas moins des textes de très bonne facture au dessinateur uruguayen.</p>
<p align="justify"><i>El Viajero de Gris</i> est une œuvre dans lesquelles Alberto Breccia se sent libre, ose sortir des cadres rigides de la bande dessinée commerciale argentine. Vite las de travailler dans un format et un style stables, il s'en donne ici à cœur joie et ose passer d'un style à l'autre au sein d'un même récit, voire d'une même planche, tout en mettant toujours ses impressionnantes qualités graphiques au service du récit.</p><div class="separator" style="clear: both;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi0mSCl3xDTm2JNtKremuKsl6h0vHhkExQoYyQlSAA2lzzGnLm9PBbUJOFuyn6EJDCscHBENfb605dLPEhyVDHcDkoQeoKnCT5EHIjq9ltJowwL7RssHBbX0_2PGrGvAhZOL1jkMYQCDsJVeAtpBqfE5vVKPnk89rJz1w-7pav1pCX1e_EvpU0E6_82mA/s800/breccia-cd-2.jpg" style="display: block; padding: 1em 0; text-align: center; "><img alt="" border="0" height="320" data-original-height="800" data-original-width="600" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi0mSCl3xDTm2JNtKremuKsl6h0vHhkExQoYyQlSAA2lzzGnLm9PBbUJOFuyn6EJDCscHBENfb605dLPEhyVDHcDkoQeoKnCT5EHIjq9ltJowwL7RssHBbX0_2PGrGvAhZOL1jkMYQCDsJVeAtpBqfE5vVKPnk89rJz1w-7pav1pCX1e_EvpU0E6_82mA/s320/breccia-cd-2.jpg"/></a></div>
<p align="justify">Cornelius Dark est prisonnier, pour une raison que le lecteur ne connaît pas. Souvent isolé au cachot, il cherche son salut dans l'évasion par la pensée. En se concentrant sur un objet, il est capable de se projeter en pensée dans un tout autre lieu, une toute autre époque, des steppes mongoles médiévales à l'Auvers-sur-Oise de Van Gogh. En 6 récits de 12 pages chacun (14 pour le dernier), Cornelius Dark parcourt ainsi l'espace et le temps.</p><div class="separator" style="clear: both;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjIRffNq8chlxZrO-vfrcRO36C5sEBHn8FLaUE7sDWegoeebeGfVU98u0fmbvNqYGrxO-DO3rz8n4GDBybFi_Ie8L8GbbbgLOxRizw9pecIoPWhtN2V-FiqYT1QcrlgtuyGGytxgnmdItd0ljGS6_35ySHM6CAD05oyMopWWZ9qQZX6rv_owq19rSmV7A/s969/breccia-cd-3.jpg" style="display: block; padding: 1em 0; text-align: center; "><img alt="" border="0" height="320" data-original-height="969" data-original-width="700" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjIRffNq8chlxZrO-vfrcRO36C5sEBHn8FLaUE7sDWegoeebeGfVU98u0fmbvNqYGrxO-DO3rz8n4GDBybFi_Ie8L8GbbbgLOxRizw9pecIoPWhtN2V-FiqYT1QcrlgtuyGGytxgnmdItd0ljGS6_35ySHM6CAD05oyMopWWZ9qQZX6rv_owq19rSmV7A/s320/breccia-cd-3.jpg"/></a></div>
<p align="justify">Breccia utilise des styles différents pour le monde de la prison (un dessin au trait, avec des noirs en à-plat dominant les pages) et celui des rêves de Cornelius Dark (le dessin au trait laissant le plus souvent la place à un traitement en volumes, avec un lavis qui préfigure parfois celui de <i>Perramus</i>. (On peut d'ailleurs relever que le scènes de prison préfigurent les expérimentations graphiques de Frank Miller dans <i>Elektra lives again</i> ou <i>Sin City</i>. Influence ou coïncidence ? Je ne saurais dire avec certitude...). Chaque page est une merveille visuelle, dans des registres très variés. En outre cette variété porte magnifiquement ces courts récits, distrayants certes, mais manquant un peu de souffle. Un autre grand livre d'Alberto Breccia !</p><div class="separator" style="clear: both;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEisa2_v6W7Q-5x-yXLbMVt0hESt_w0V3upXHtEKXBoiZt51E2A3-ZPd1GDnzFRWgDuXWXwzfcBHU_4u-TtJm13AxTl9ryMgABCwmAGe3Lct8SZ_ZBdmOKfxs-kEHdUfZ3bGy_h9bijTbTbLc8STu2RVGrlgkuhBcHr6iT_ZOzx9ioS0xb97GPNirVJoMA/s1600/breccia-cd-fin.jpg" style="display: block; padding: 1em 0; text-align: center; "><img alt="" border="0" height="320" data-original-height="1600" data-original-width="1161" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEisa2_v6W7Q-5x-yXLbMVt0hESt_w0V3upXHtEKXBoiZt51E2A3-ZPd1GDnzFRWgDuXWXwzfcBHU_4u-TtJm13AxTl9ryMgABCwmAGe3Lct8SZ_ZBdmOKfxs-kEHdUfZ3bGy_h9bijTbTbLc8STu2RVGrlgkuhBcHr6iT_ZOzx9ioS0xb97GPNirVJoMA/s320/breccia-cd-fin.jpg"/></a></div>
<p align="justify">P.S. : On peut noter que des éditions hispanophones de <i>>Nadie</i>, un autre feuilleton de Breccia et Trillo, dessiné entre 1976 et 1978, donc juste avant <i>El Viajero de Gris</i>, sont sorties récemment également. Le ton n'est pas le même. Il s'agit d'un feuilleton beaucoup plus classique, mettant en scene Nadie, un agent secret britannique exceptionnellement doué, dans la lignée de James Bond, aux prises avec des méchants diaboliques, tout spécialement Fu Manchu, tout droit sorti de l'âge d'or des pulps. Pour satisfaire son éditeur et coller au classicisme du recit, Breccia se contraint à utiliser un style de dessin au trait beaucoup plus stable et classique que dans <i>El Viajero de Gris</i>. On sent tout de même à chaque page son souhait, encore inassouvi, d'explorer de nouveaux territoires, notamment dans la description des bas quartiers de la capitale britannique.</p>sebsohttp://www.blogger.com/profile/03339038672229794493noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-4049483376349646206.post-51450754053700033682022-02-27T16:11:00.006+01:002022-02-27T17:38:11.763+01:00Le Monde sans fin, de Jean-Marc Jancovici et Christophe Blain (2021)<div class="separator" style="clear: both;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEiaxgtJu8-h0yaPfMBAtnoV42JV15LgxvWaEOxozRruB_yKU8VOINAHymH6VGJU1ec38Yb6RQAmj9NsYebuWO7yyXwoCUvtkB3OFpQRBH8UJUECGa2RwMfFiogIA6QxNjXNeqWIJXy6HUmiNGrXoyAxOpJ-1n364QpVDZy-lA6jgBppTImSmnj_o7P1tQ=s380" style="display: block; padding: 1em 0; text-align: center; clear: left; float: left;"><img alt="" border="0" height="320" data-original-height="380" data-original-width="312" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEiaxgtJu8-h0yaPfMBAtnoV42JV15LgxvWaEOxozRruB_yKU8VOINAHymH6VGJU1ec38Yb6RQAmj9NsYebuWO7yyXwoCUvtkB3OFpQRBH8UJUECGa2RwMfFiogIA6QxNjXNeqWIJXy6HUmiNGrXoyAxOpJ-1n364QpVDZy-lA6jgBppTImSmnj_o7P1tQ=s320"/></a></div>
<p align="justify">C'est à mon avis quand Christophe Blain met en scène un dialogue avec quelqu'un à la forte personnalité et au verbe haut qu'il est le meilleur. Cela a donné <i><a href="https://par-la-bande.blogspot.com/2011/08/quai-dorsay-tome-2-de-blain-et-lanzac.html" target="blank">Quai d'Orsay</a></i> (dans lequel on reconnaissait aisément Patrick de Villepin, dans son "rôle" de ministre des affaires étrangères), <i>En cuisine avec Alain Passard</i>, dialogue entre Christophe Blain et le chef cuisinier. Cela donne aujourd'hui <i>Le Monde sans fin</i>, dialogue entre l'auteur et Jean-Marc Jancovici, grand spécialiste du dérèglement climatique. </p>
<p align="justify">Il faut bien admettre que Jean-Marc Jancovici se prête bien à ce type d'exercice : vulgarisateur d'un énorme talent, c'est également une forte personnalité, volontiers provocatrice et n'ayant pas la langue dans sa poche. Christophe Blain l'a compris et le dépeint avec beaucoup de réussite. En quelques traits, il brosse un "Janco" (comme l'appellent ses fans) plus vrai que nature. On le voit remuer, asséner ses arguments, faire un peu d'humour décalé, quelle que soit la gravité du thème de la discussion.</p>
<div class="separator" style="clear: both;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEgHx_QF1MdE4qq7r7K6_1hM-SEAlCg1OAEZ1O-yPN8VRKajmWaeVDxXRlr-TnqXcXaUnUjoi9pwQol_8szDV19C5tjIknGVkM_Wzgq6aTOO52anNybiOr8MywYkeWCnFim8mZq3S1wdCitZfiYTg_j2dvbdlNCZmbwsnt7kVAApEtu4AI7wjdtKGQX3gw=s380" style="display: block; padding: 1em 0; text-align: center; "><img alt="" border="0" height="320" data-original-height="380" data-original-width="294" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEgHx_QF1MdE4qq7r7K6_1hM-SEAlCg1OAEZ1O-yPN8VRKajmWaeVDxXRlr-TnqXcXaUnUjoi9pwQol_8szDV19C5tjIknGVkM_Wzgq6aTOO52anNybiOr8MywYkeWCnFim8mZq3S1wdCitZfiYTg_j2dvbdlNCZmbwsnt7kVAApEtu4AI7wjdtKGQX3gw=s320"/></a></div>
<p align="justify">Ce talent de Blain ne suffirait bien évidemment pas à faire de ce dialogue un succès. Il y faut également tout le talent de pédagogue de Jean-Marc Jancovici : en quelques pages, il résume de façon didactique, mais jamais simpliste, l'addiction de nos sociétés à l'énergie abondante et pas chère et les lourdes conséquences que cela implique, notamment en termes de dérèglement climatique. En repartant de la psychologie humaine d'une part, et de grands principes physiques d'autre part, il parvient à faire comprendre le coeur de la crise écologique majeure qui ne fait que croître depuis le début de l'ère industrielle, et qui s'agrave à un rythme alarmant, jour après jour, sous nos yeux. À l'heure où ce sujet est largement absent de la campagne présidentielle française (et ce, avant même l'invasion russe en Ukraine) malgré l'importance qu'il a pour notre futur, et la nécessité de prendre dès aujourd'hui des décisions majeures pour éviter la catastrophe environnementale qui ne fait que débuter.</p>
<div class="separator" style="clear: both;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEh5dc-GSCfRkqqIS1GNrPLpIrEwcRxS06l0EbCmA5nsovS9oeFZax8sEWLcV21cVeOLkT4kgyBlAYnI5shSwZYniFn3S4TVjpi83goB-E3gxcZGepA-Hxew9vzqdbNVvLS3bp2a59DGLp7Hjx5RpXAcs3ZZaE41nauPdqj0N9NfHhr65B3R7xomYQ8_Qw=s543" style="display: block; padding: 1em 0; text-align: center; "><img alt="" border="0" width="320" data-original-height="380" data-original-width="543" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEh5dc-GSCfRkqqIS1GNrPLpIrEwcRxS06l0EbCmA5nsovS9oeFZax8sEWLcV21cVeOLkT4kgyBlAYnI5shSwZYniFn3S4TVjpi83goB-E3gxcZGepA-Hxew9vzqdbNVvLS3bp2a59DGLp7Hjx5RpXAcs3ZZaE41nauPdqj0N9NfHhr65B3R7xomYQ8_Qw=s320"/></a></div>
<p align="justify">J'ai pu lire quelques critiques reprochant à Jean-Marc Jancovici de trop peu aborder certains sujets pourtant clés. Il n'évoque que très rapidement la question sociale et la répartition des richesses, notamment. Certes. Mais, malgré l'importance de ce sujet, en parler davantage ne changerait rien, ou presque, au fond, à l'ensemble des démonstrations du livre. Un élément que j'aurais aimé voir traiter un peu plus longuement est celui des solutions qu'il est possible et souhaitable de mettre en oeuvre pour surmonter cette crise climatique. Jancovici et Blain y consacrent quelques pages en fin d'ouvrage, donnent quelques exemples, mais c'est rapide. Pourtant des rapports existent sur ce sujet ; le lecteur curieux pourra notamment se référer au livre récent de l'association The Shift Project (dont Jancovici est le président), <i><a href="https://theshiftproject.org/crises-climat%e2%80%89-plan-de-transformation-de-leconomie-francaise/" target="blank">Le Plan de transformation de l’économie française (PTEF)</a></i>, qui vise à proposer des solutions pragmatiques pour décarboner l’économie tout en favorisant l’emploi. Je conseille aussi l'étude <i><a href="http://www.epe-asso.org/zen-2050-imaginer-et-construire-une-france-neutre-en-carbone-mai-2019/" target="blank">ZEN 2050 – Imaginer et construire une France neutre en carbone</a></i>, qui a le grand mérite de proposer notamment une réflexion sociologique sur les évolutions des modes de vie possibles des Français d’ici 2050, cohérentes avec cet objectif de neutralité carbone, qui prend en compte la diversité des habitants (cette étude a d'ailleurs été co-réalisée par Carbone 4, le cabinet de conseil créé par Jancovici... le monde est petit...). Il y a moins d'images dans ces deux longs rapports que dans <i>Le Monde sans fin</i>, il y a d'autres biais et d'autres angles morts, mais ils apportent des compléments qu'on pourra trouver utiles. </p>
<div class="separator" style="clear: both;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEjfPLJ8YeR06VG_e6vWtqO7AIeuyUEU3VZf2sSfzeAO6UUs1pM4io0w0aZ8vYcSa3ta7JOgS1LAY8_aA9Z0gDPy4smb0T5d1S0oCA7At_b9NHkjlfB23rCL1HSEMcm-bNiBWfG0gpk3nFxZpGodMqNkaDoz7YO6yK5XEUu8vxNg_c1MOF2pxLdaMf7fhA=s380" style="display: block; padding: 1em 0; text-align: center; "><img alt="" border="0" height="320" data-original-height="380" data-original-width="279" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEjfPLJ8YeR06VG_e6vWtqO7AIeuyUEU3VZf2sSfzeAO6UUs1pM4io0w0aZ8vYcSa3ta7JOgS1LAY8_aA9Z0gDPy4smb0T5d1S0oCA7At_b9NHkjlfB23rCL1HSEMcm-bNiBWfG0gpk3nFxZpGodMqNkaDoz7YO6yK5XEUu8vxNg_c1MOF2pxLdaMf7fhA=s320"/></a></div>sebsohttp://www.blogger.com/profile/03339038672229794493noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-4049483376349646206.post-74273513349031632602022-02-20T18:58:00.001+01:002022-02-20T18:58:39.314+01:00Belle exposition de la famille Crumb à Paris <p align="justify">Robert Crumb est habitué des bandes dessinées "familiales" : il publie depuis les années 1970 des comics à quatre mains, avec sa femme Aline Kominski-Crumb. Chacun d'entre eux y dessine son propre personnage, dans de courtes histoires relatant leur vie de couple avec beaucoup d'autodérision et sans concession. Ces récits ont fait l'objet d'une publication en intégrale (<i>Parle-moi d'amour !</i> chez Denoël en 2011), présentant ainsi presque quatre décennies d'histoire familiale. Dans ces planches, une troisième autrice-personnage faisait progressivement son apparition : leur fille Sophie se dessinait parfois au milieu de ses parents. Elle est devenue artiste également. Au fil des années, Robert Crumb a progressivement dessiné moins de bande dessinée. Son adaptation littérale de la <i>Genèse</i> a été une sorte de chant de cygnes en 2009, les planches sont de plus en plus rares depuis cette époque. Il ne dessine presque plus que des pages avec Aline. La part familiale de son oeuvre prend peu à peu le dessus sur le reste... </p>
<div class="separator" style="clear: both;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEgoXfuOBRWrbIvyfybTnm5GYHHKIOP_iHYhh4zW2R0KWUElJLslz7jgUHu0QQ8xyymXmCOkXkCDF7k__KNajSAYtKhnw1vbGEPnOGAnHx_OtGEhPmCQW5Ne735QGS-GTL4ms6ImZ1sSwSS4kHV012lz_1vPpyJ25DHt6lzaU2LbTrorLYwNjfcSPf9zYw=s4032" style="display: block; padding: 1em 0; text-align: center; "><img alt="" border="0" height="320" data-original-height="4032" data-original-width="3024" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEgoXfuOBRWrbIvyfybTnm5GYHHKIOP_iHYhh4zW2R0KWUElJLslz7jgUHu0QQ8xyymXmCOkXkCDF7k__KNajSAYtKhnw1vbGEPnOGAnHx_OtGEhPmCQW5Ne735QGS-GTL4ms6ImZ1sSwSS4kHV012lz_1vPpyJ25DHt6lzaU2LbTrorLYwNjfcSPf9zYw=s320"/></a></div>
<p align="justify">Cette exposition (à la galerie David Zwirner à Paris, jusqu'au 22 mars 2022) est l'aboutissement logique de cette évolution. Il s'agit en effet d'une présentation commune des oeuvres de Robert, Aline et Sophie, les trois auteurs étant mis sur un pied d'égalité.</p>
<div class="separator" style="clear: both;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEgKc6LH7M0K-PybGh0eqn-o0kyU0fpZjJDAm4j9R92vTFzhFOclXwWxnr01rL3aVDCH6ec3AEI2dv3Qait5T2wGpajBrXMgA4yI2HstdMOUs_nsivZ-ibEv49EFwXhH4bBd0QBNPJpWf3ir_KuXdzu76s05Mjp_4MbnB-YJ91bvLkXizg6R_OzZVJM9KA=s4032" style="display: block; padding: 1em 0; text-align: center; "><img alt="" border="0" width="320" data-original-height="3024" data-original-width="4032" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEgKc6LH7M0K-PybGh0eqn-o0kyU0fpZjJDAm4j9R92vTFzhFOclXwWxnr01rL3aVDCH6ec3AEI2dv3Qait5T2wGpajBrXMgA4yI2HstdMOUs_nsivZ-ibEv49EFwXhH4bBd0QBNPJpWf3ir_KuXdzu76s05Mjp_4MbnB-YJ91bvLkXizg6R_OzZVJM9KA=s320"/></a></div>
<p align="justify">On y découvre de nombreuses oeuvres de Robert Crumb (ne nous leurrons pas : c'est probablement d'abord pour lui que les visiteurs viendront). Quelques-unes, plus ou moins anciennes, donnent un très rapide aperçu de sa carrière. Les plus intéressantes sont à mon sens les oeuvres très récentes (2020-2022), encore inédites. Ses portraits ou ses saynètes mettant en avant l'angoisse de personnages face au monde actuel montrent que le vieux maître n'a clairement rien perdu de son immense talent...</p>
<div class="separator" style="clear: both;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEiLrrWzzD9Oa6atuhWBEomnqD2odqYVBc-oOn07OEoKUsALXdgaXpKaMR5eps23mCVuZ4JL0mfdwkKPXWAJAE82IC6eZOGtgrl4F0I7cWJO64ogR-xLVr7W6HaVKmdDQf9xciTwE1E3NmY9la_ujr7FsVnf7HqR4-BcjPrQ96jWziSYOvJ32xuYHe97IA=s4032" style="display: block; padding: 1em 0; text-align: center; "><img alt="" border="0" height="320" data-original-height="4032" data-original-width="3024" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEiLrrWzzD9Oa6atuhWBEomnqD2odqYVBc-oOn07OEoKUsALXdgaXpKaMR5eps23mCVuZ4JL0mfdwkKPXWAJAE82IC6eZOGtgrl4F0I7cWJO64ogR-xLVr7W6HaVKmdDQf9xciTwE1E3NmY9la_ujr7FsVnf7HqR4-BcjPrQ96jWziSYOvJ32xuYHe97IA=s320"/></a></div><div class="separator" style="clear: both;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEiTx6fmgglDujtOJhpPVYum3e53yD55IKW35ROSoEmTIUpYUj0Uz0Rn-j1R9ey3vgnsP9ju5TYzQja_ISZnDes2sThH1AzHNSfxM_HEH5gQr80nhpO_0h30VUQD6OJAAHy85Lw8ZJZS0mHq5EGtkW3_oGM9HH1GbEh3Mja1YWRwSvzheWFUmTLQ-AOfXQ=s4032" style="display: block; padding: 1em 0; text-align: center; "><img alt="" border="0" height="320" data-original-height="4032" data-original-width="3024" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEiTx6fmgglDujtOJhpPVYum3e53yD55IKW35ROSoEmTIUpYUj0Uz0Rn-j1R9ey3vgnsP9ju5TYzQja_ISZnDes2sThH1AzHNSfxM_HEH5gQr80nhpO_0h30VUQD6OJAAHy85Lw8ZJZS0mHq5EGtkW3_oGM9HH1GbEh3Mja1YWRwSvzheWFUmTLQ-AOfXQ=s320"/></a></div><div class="separator" style="clear: both;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEh1pV70BY6r0kNh1UZOOuKmr1dlRPQvlkVAKkseCVZ_Mkrmo7JDPAEhsm_dGKE5EVNo9HWfrbZBxs7WFWtCGr61dv92pyHMBpdKDicXA2L7b9nxGUNqPROW-H6dvxEpzlIxr4MLDFFsv0ra9Gey1vWRFMz1gpkQS0ejqfI5vUMRxtbf9gtL9qvqpsUo1w=s4032" style="display: block; padding: 1em 0; text-align: center; "><img alt="" border="0" height="320" data-original-height="4032" data-original-width="3024" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEh1pV70BY6r0kNh1UZOOuKmr1dlRPQvlkVAKkseCVZ_Mkrmo7JDPAEhsm_dGKE5EVNo9HWfrbZBxs7WFWtCGr61dv92pyHMBpdKDicXA2L7b9nxGUNqPROW-H6dvxEpzlIxr4MLDFFsv0ra9Gey1vWRFMz1gpkQS0ejqfI5vUMRxtbf9gtL9qvqpsUo1w=s320"/></a></div><div class="separator" style="clear: both;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEjpQInYX82Qe3TJAVUwiz9NJ5UIR39WAo9PQqvPbe4dCCIIMrreJf2p69arqdIYgcsjWfSCIyMdcfBBf10tG6pcIEMVjbz7vZb-PgF7PvFaT6REo_4uPKHQZfUaUpkjqN0Pv1BOMAQMjEiOKj8uwzmGsBNE18NOtOr_hb5quHbzRrQRGkOnC0Ihtt6z2A=s4032" style="display: block; padding: 1em 0; text-align: center; "><img alt="" border="0" height="320" data-original-height="4032" data-original-width="3024" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEjpQInYX82Qe3TJAVUwiz9NJ5UIR39WAo9PQqvPbe4dCCIIMrreJf2p69arqdIYgcsjWfSCIyMdcfBBf10tG6pcIEMVjbz7vZb-PgF7PvFaT6REo_4uPKHQZfUaUpkjqN0Pv1BOMAQMjEiOKj8uwzmGsBNE18NOtOr_hb5quHbzRrQRGkOnC0Ihtt6z2A=s320"/></a></div>
<p align="justify">Il serait dommage de ne profiter que des planches du créateur de Mr Natural. Sa femme et sa fille ont chacune su développer un style très personnel, et les oeuvres présentées ici sont également très intéressantes. Celles d'Aline ne surprendront pas les fidèles lecteurs des comics de son mari, puisqu'elle y a souvent participé. Son style est moins virtuose que celui de son célèbre époux ; mais il a une spontanéité et une vivacité très agréables ; ses (auto)portraits, au tracé parfois approximatif, sont d'une très grande vérité.</p>
<div class="separator" style="clear: both;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEg92wiqOMQ6ly5BnHI-f4nLuWy3ydO54OvTQhzjBnWL5d0eAk3-C3jZtjOWyeVJIXKLgAoLLLnOen_nPfx7kIzEAOUpf6MKo-l9e9RB-NTNjcRZoNTCth3qE3glR7XDak7v1NNFoAbn2Dv_n9Iswq2MtJLrpx_ObY5L4-huNRuW277CZzUCQYOugZk84w=s4032" style="display: block; padding: 1em 0; text-align: center; "><img alt="" border="0" height="320" data-original-height="4032" data-original-width="3024" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEg92wiqOMQ6ly5BnHI-f4nLuWy3ydO54OvTQhzjBnWL5d0eAk3-C3jZtjOWyeVJIXKLgAoLLLnOen_nPfx7kIzEAOUpf6MKo-l9e9RB-NTNjcRZoNTCth3qE3glR7XDak7v1NNFoAbn2Dv_n9Iswq2MtJLrpx_ObY5L4-huNRuW277CZzUCQYOugZk84w=s320"/></a></div>
<p align="justify">La plus grande découverte, pour moi, est celle des oeuvres de la fille de la famille, que je ne connaissais pas. Loin de se laisser écraser par les styles marqués de ses deux parents, elle a su développer le sien propre avec originalité et talent. Elle adopte un rendu plus réaliste, ce qui donne lieu à de beaux portraits ainsi qu'à des scènes plus surréalistes.</p>
<div class="separator" style="clear: both;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEjsGpSyMtQzFRpzUKHur8JnRm5VWUZbpHnfNmX2RJGnCWzXSQKUsoW6Q_KCrso9NXEU5aPKKHGiTj4SkYvCKHBqFLr2v-OockjhhiJ8yZOwrRzkyCzS2O9BONYrcLkUBbnLDotb0gfWqm32hdY67NnY_NFn24OTQbDqzogk-3jEs5UYwvyST7_DVdLJwA=s2142" style="display: block; padding: 1em 0; text-align: center; "><img alt="" border="0" height="320" data-original-height="2142" data-original-width="1543" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEjsGpSyMtQzFRpzUKHur8JnRm5VWUZbpHnfNmX2RJGnCWzXSQKUsoW6Q_KCrso9NXEU5aPKKHGiTj4SkYvCKHBqFLr2v-OockjhhiJ8yZOwrRzkyCzS2O9BONYrcLkUBbnLDotb0gfWqm32hdY67NnY_NFn24OTQbDqzogk-3jEs5UYwvyST7_DVdLJwA=s320"/></a></div>
<p align="justify">Un récit inédit de quelques pages dessinées à six mains est également présenté.</p>
<div class="separator" style="clear: both;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEjqQigE_cGmR1Y3csmuYOTn3s72zMsMrd6yoaSd7HAWGhYYCtBmSVLGBpsi8WEt1ZhgsdaoN3OjfzKC5GcDfo5b_bfhMkaOVny3nhWpGMi55WYn1iz2tv7GRfS5N5-ojxweMGghm64a8BgRdy-wQSI5bEW5CcGtrfuabvONBfGgJAbotbpQY-TxHOpo3w=s4032" style="display: block; padding: 1em 0; text-align: center; "><img alt="" border="0" height="320" data-original-height="4032" data-original-width="3024" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEjqQigE_cGmR1Y3csmuYOTn3s72zMsMrd6yoaSd7HAWGhYYCtBmSVLGBpsi8WEt1ZhgsdaoN3OjfzKC5GcDfo5b_bfhMkaOVny3nhWpGMi55WYn1iz2tv7GRfS5N5-ojxweMGghm64a8BgRdy-wQSI5bEW5CcGtrfuabvONBfGgJAbotbpQY-TxHOpo3w=s320"/></a></div>
<p align="justify">Ce récit, intitulé "Sauve-qui-peut" (Aline et Robert sont installés depuis les années 1990 dans le Sud de la France, dans un village qui s'appelle Sauve...), est compilé, ainsi que les autres oeuvres inédites de l'exposition dans un comics publié spécialement.</p>sebsohttp://www.blogger.com/profile/03339038672229794493noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-4049483376349646206.post-83350366155228185152021-12-08T23:13:00.002+01:002021-12-08T23:13:59.324+01:00Le retour de Fabrice Neaud à l'autobiographie (enfin !)<div class="separator" style="clear: both;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEgg4v7uJfQGiapIgfN027UOyWFS92k-AS4hu5zzrheu3DWIqvN--AbMWyqtMdEDjynQnhnDKDvYj6quBowLJydeIZu0A-GiEhNynufNh58DBFmAIZ-a6xzrg-ITQuI66HX7yLbhqgDj7YJRvzrxCLULBhFfy2dFs7vVWtJ9jM9-Ly8oVPP1VscXPdoZQQ=s1950" style="display: block; padding: 1em 0; text-align: center; clear: left; float: left;"><img alt="" border="0" height="320" data-original-height="1950" data-original-width="1378" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEgg4v7uJfQGiapIgfN027UOyWFS92k-AS4hu5zzrheu3DWIqvN--AbMWyqtMdEDjynQnhnDKDvYj6quBowLJydeIZu0A-GiEhNynufNh58DBFmAIZ-a6xzrg-ITQuI66HX7yLbhqgDj7YJRvzrxCLULBhFfy2dFs7vVWtJ9jM9-Ly8oVPP1VscXPdoZQQ=s320"/></a></div><p align="justify"><i>Les Riches Heures</i>, quatrième volume du <i>Journal</i> de Fabrice Neaud, est paru en 2002. Presque 20 ans déjà. Les quatre volumes de ce <i>Journal</i>, publiés entre 1996 et 2002, ont eu une très grande influence sur la bande dessinée francophone, de nombreux auteurs, notamment, en ont été profondément marqués. Depuis 2002, Fabrice Neaud a publié quelques pages autobiographiques (notamment dans l'album collectif <i>Japon</i> en 2005, ainsi que 58 pages supplémentaires incluses dans la réédition du volume 3 du <i>Journal</i> en 2010). Mais globalement, on pouvait craindre que les quatre volumes du <i>Journal</i> ne restent à jamais isolés.</p>
<p align="justify">Heureusement, cela ne devrait pas être le cas. Fabrice Neaud a en effet non seulement annoncé la réédition de ces quatres livres en trois volumes (les deux premiers volumes du <i>Journal</i> étant maintenant rassemblés en un seul livre) pour avril et la rentrée 2022, mais surtout la publication d'un nouveau cycle autobiographique, intitulé <i>Dernier Sergent</i>, qui tournera notamment autour du personnage d'Antoine, mis en scène (mais sans jamais y apparaître explicitement) dans "Émile – du printemps 1998 à aujourd'hui (histoire en cours)", superbe récit publié en 2000 dans la revue <i>Ego comme x</i>.</p>
<p align="justify">La réédition du <i>Journal</i> sera accompagnée d'une postface dessinée, qui replace l'oeuvre dans son contexte et explique certaines des raisons de ce silence éditorial d'une vingtaine d'années, qui touche heureusement à sa fin.</p>
<p align="justify">Si ces nouvelles oeuvres sont à la hauteur des premières pages apparues ça et là, nous serons sans aucun doute face à un nouveau chef-d'oeuvre de la bande dessinée francophone...</p>sebsohttp://www.blogger.com/profile/03339038672229794493noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-4049483376349646206.post-17417709718618139712021-11-20T18:10:00.001+01:002021-11-20T18:10:27.243+01:00Robert Crumb, un auteur majeur, aux oeuvres difficiles à trouver<div class="separator" style="clear: both;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhBpAUo9hRMVHEvTtueaOwlC2HVGnwpqcFs7Irh7VoZwnEgvvHvw7m0MYtMRtqP6Z5_p7gEriuTqn2tXY7kAz8b0ISmCiVDmQj2OAxz6reujrPK-5TZHYkloMGzFSRP4q7BZmzvVZUUjDMu/s1600/crumb-sp.jpg" style="display: block; padding: 1em 0; text-align: center; clear: left; float: left;"><img alt="" border="0" height="320" data-original-height="1600" data-original-width="1164" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhBpAUo9hRMVHEvTtueaOwlC2HVGnwpqcFs7Irh7VoZwnEgvvHvw7m0MYtMRtqP6Z5_p7gEriuTqn2tXY7kAz8b0ISmCiVDmQj2OAxz6reujrPK-5TZHYkloMGzFSRP4q7BZmzvVZUUjDMu/s320/crumb-sp.jpg"/></a></div><p align="justify">Robert Crumb est largement considéré, à juste titre à mon sens, comme l'un des auteurs de bande dessinée le plus importants des 50 dernières années, à la fois d'un pont de vue historique (il a marqué l'histoire de la bande dessinée américaine, voire mondiale, avec sa contribution à l'émergence des comics underground à la fin des années 1960) et artistique (son dessin est d'une qualité exceptionnelle, sa critique acerbe des États-Unis, notamment de la Côte Ouest, est particulièrement bien sentie). </p>
<p align="justify">Il est reconnu partout dans le monde, a profondément influencé d’innombrables auteurs. En France, il a reçu le grand prix de la ville d'Angoulême en 1999 (à une époque, pourtant, où la plupart des auteurs récompensés étaient des Français ayant travaillé pour <i>Pilote</i>).
</p>
<p align="justify">Il pourrait donc sembler logique que son œuvre soit largement accessible. Ce n'est malheureusement pas le cas.</p>
<div class="separator" style="clear: both;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjn1mhA5pfZPQkLvGLasC0vmSBOjIHu0pOIYlkJWj1zOuG1I8qde0Dc6ehSAmUFtOdYJiV3HtzTICs7LRX1YcGHge4k_nV6bvB_veqREvJ84owFCLF7v0zmowDxdvzlCpxo0AZ4aSuGNkf0/s1017/crumb-man.gif" style="display: block; padding: 1em 0; text-align: center; "><img alt="" border="0" height="320" data-original-height="1017" data-original-width="800" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjn1mhA5pfZPQkLvGLasC0vmSBOjIHu0pOIYlkJWj1zOuG1I8qde0Dc6ehSAmUFtOdYJiV3HtzTICs7LRX1YcGHge4k_nV6bvB_veqREvJ84owFCLF7v0zmowDxdvzlCpxo0AZ4aSuGNkf0/s320/crumb-man.gif"/></a></div>
<p align="justify">En France, les éditions Cornélius se sont attelées à la tâche d'éditer les œuvres de Crumb, après quelques tentatives méritoires, mais très fragmentaires, d'autres éditeurs. Comme d'habitude chez Cornélius, le papier est épais, la reproduction de qualité. Mais les différents recueils regroupent des récits par thématique, et pas du tout dans l'ordre chronologique, ce que je trouve dommage. On peut également regretter l'absence d'appareil critique, qui serait bienvenu vu l'importance historique de l’œuvre et son inscription dans des mouvements sociétaux très particuliers. En outre il est tout de même difficile de traduire de nombreuses expressions argotiques utilisées par Crumb. Et même quand Cornelius utilise le même titre qu'un recueil publié aux États-Unis (Mr. Sixties par exemple), méfiez-vous, le contenu des deux volumes n'a rien à voir...</p>
<div class="separator" style="clear: both;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh6qgEAOIew7h2EUn_GMJtyruUZ5FLonAwS2tWw1nM1KPHk4-7xjM8wXue_KDFZ_99kdSLPLx3G3q2k06sYdrbcfC8cZzPJ4tmylwx8PPemDnkB7DIREnTN-gZIqWMqWhErpLn2Jv_OSHWJ/s704/crumb-mrsixties.png" style="display: block; padding: 1em 0; text-align: center; "><img alt="" border="0" height="320" data-original-height="704" data-original-width="540" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh6qgEAOIew7h2EUn_GMJtyruUZ5FLonAwS2tWw1nM1KPHk4-7xjM8wXue_KDFZ_99kdSLPLx3G3q2k06sYdrbcfC8cZzPJ4tmylwx8PPemDnkB7DIREnTN-gZIqWMqWhErpLn2Jv_OSHWJ/s320/crumb-mrsixties.png"/></a></div>
<p align="justify">Ceux qui parlent anglais pourront donc être tentés de se tourner vers les éditions originales américaines. Mais je me suis rendu compte que, même avec les recueils américains, il n'est pas possible de se procurer l'ensemble de l'œuvre de ce grand auteur.</p>
<p align="justify">Petit rappel : en gros, on peut répartir l'œuvre de Crumb en trois grandes catégories : des récits courts, publiés initialement dans des comics (fascicules moyen format de quelques dizaines de pages), regroupant des pages de Crumb seul (<i>Mystic Funnies</i>, <i>Hup</i>) ou de plusieurs auteurs underground (comme le séminal <i>Zap</i>, référence de l’underground américain depuis 1968 jusqu’à 2014), de nombreuses pages de carnet de grands qualité et, plus récemment de quelques albums complets (<i>Kafka</i>, <i>La Genèse</i>).</p>
<p align="justify">Les albums complets sont encore disponibles. Les courts récits (ceux compilés en français un peu aléatoirement par Cornélius) ont fait l'objet d'une intégrale chez Fantagraphics. Celle-ci est chronologique, chaque volume est introduit par un texte souvent passionnant. Malheureusement la maquette de cette collection est datée et très laide. Et, surtout, la plupart des volumes sont épuisés depuis des années, sans aucune annonce de réédition. Enfin elle s'arrête inexplicablement à la fin des années 1980, laissant de côté plusieurs centaines de pages publiées depuis, dans les comics <i>Hup</i>, <i>ID</i> et <i>Mystic Funnies</i>. Ce n'est pas la peine de chercher ces comics isolément, à moins d'avoir du temps et de l'argent, ils sont épuisés depuis longtemps... Fantagraphics a également publié des recueils thématiques : un volume assez réussi sur Fritz the car, rassemblant toutes les mésaventures de l'un des premiers personnages de Crumb. Un autre sur Mr. Natural, qui regroupe au hasard une petite minorité des récits mettant en scène le personnage fétiche de l'auteur.</p>
<div class="separator" style="clear: both;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjUmuje-b7bZLXH45m7coQ8cNsNXLbzHC-ZIX3lYRUzm42DIstNaYNEq4K1eJIEZu9qsZfCjTQcrEFEVUM6xKnP257l543WnebBxaaG34rdLH9oNlTR1P_8nEVhohhyphenhyphenmA2W95AJgsU-apuX/s1600/crumb-cover09.jpg" style="display: block; padding: 1em 0; text-align: center; "><img alt="" border="0" height="320" data-original-height="1600" data-original-width="1235" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjUmuje-b7bZLXH45m7coQ8cNsNXLbzHC-ZIX3lYRUzm42DIstNaYNEq4K1eJIEZu9qsZfCjTQcrEFEVUM6xKnP257l543WnebBxaaG34rdLH9oNlTR1P_8nEVhohhyphenhyphenmA2W95AJgsU-apuX/s320/crumb-cover09.jpg"/></a></div>
<p align="justify">Les meilleures pages des carnets ont été compilées dans une intégrale chez Fantagraphics, presque entièrement épuisée, et dans une autre, plus récente, chez Taschen. Cette dernière est très réussie, avec une belle maquette et la moitié des volumes sont encore disponibles.</p>
<p align="justify">En conclusion, Robert Crumb est un auteur capital, dont les bandes dessinées et les carnets méritent d'être intégralement découverts (avec toutefois une baisse d'inspiration entre le milieu des années 1970 et le milieu des années 1980). Mais pour découvrir son œuvre, en anglais ou en français, il faudra vous armer de patience ou convaincre un éditeur de publier enfin une intégrale complète digne de ce nom...</p>
<div class="separator" style="clear: both;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEienL96CsrbrWnEsH3tUTF5OX_M8hck81m3Td5ogl02-pD2S4330mmAcrR61Q7GKwhs2GQffbj8S_ipWw_wdXO0_PpH8V7b6Ze8Y51qMZrxtykwQpMMTy1SJVB9f6eQCeCSG8yDGe-2Fdjy/s600/crumb-blues.jpg" style="display: block; padding: 1em 0; text-align: center; "><img alt="" border="0" width="320" data-original-height="600" data-original-width="600" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEienL96CsrbrWnEsH3tUTF5OX_M8hck81m3Td5ogl02-pD2S4330mmAcrR61Q7GKwhs2GQffbj8S_ipWw_wdXO0_PpH8V7b6Ze8Y51qMZrxtykwQpMMTy1SJVB9f6eQCeCSG8yDGe-2Fdjy/s320/crumb-blues.jpg"/></a></div>sebsohttp://www.blogger.com/profile/03339038672229794493noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-4049483376349646206.post-5630796466419048492021-06-30T13:46:00.000+02:002021-06-30T13:46:58.304+02:00Les Fleurs de cimetière, d’Edmond Baudoin (2021)<div class="separator" style="clear: both;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi9RnmphHEKBWXYgMSXHnxFSKBaJisuBe4MJb2Nrd-tVUr1gMpyYuGrHCk7W30b7zi0XwerSRZOR_7YBM4tRA__2vXCV8EHTmXXdVWGloZTL5HQIau8hWpyHw6uI7vzhnX11uYiBHxgnjED/s215/baudoin-fleurs-couv.jpg" style="display: block; padding: 1em 0; text-align: center; clear: left; float: left;"><img alt="" border="0" height="320" data-original-height="215" data-original-width="167" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi9RnmphHEKBWXYgMSXHnxFSKBaJisuBe4MJb2Nrd-tVUr1gMpyYuGrHCk7W30b7zi0XwerSRZOR_7YBM4tRA__2vXCV8EHTmXXdVWGloZTL5HQIau8hWpyHw6uI7vzhnX11uYiBHxgnjED/s320/baudoin-fleurs-couv.jpg"/></a></div><p align="justify"><i>Les Fleurs de cimetière</i> est un livre bien intimidant par certains aspects : pavé de presque 300 pages en grand format, il regroupe les pages autobiographiques sur lesquelles Edmond Baudoin, le « parrain » de l’autobiographie dans la bande dessinée francophone, travaille depuis plusieurs années.</p>
<p align="justify">Baudoin a toujours eu un rapport ambigu à l’autobiographie. Dans l’un de ses premiers albums, <i>Passe le temps</i>, il racontait sa jeunesse à Villars-sur-Var, village près de Nice. Tout au long de son œuvre, il a évoqué ses proches, sa mère dans <i>Éloge de la poussière</i>, son grand-père dans <i>Couma Acò</i>, son frère Piero dans l’album éponyme. Plus récemment, il a publié de nombreux récits de ses voyages autour du monde, seul (<i>Araucaria. Carnets du Chili</i>) ou en duo, notamment avec Troubs (<a href="https://par-la-bande.blogspot.com/2011/08/viva-la-vida-los-suenos-de-ciudad.html" target="blank"><i>Viva la vida. Los sueños de Ciudad Juarez</i></a>, <i>Le Goût de la terre</i>), avec son fils Hugues (<a href="https://par-la-bande.blogspot.com/2010/06/le-parfum-des-olives-de-hugues-et.html" target="bkank"><i>Le Parfum des olives</i></a>) ou d’autres complices. Il n’empêche que lorsqu’il abordait des sujets encore plus intimes, touchant à la création artistique ou aux relations amoureuses, il portait souvent un masque. Dans <a href="https://par-la-bande.blogspot.com/2010/10/le-portrait-dedmond-baudoin-1990.html" target="blank"><i>Le Portrait</i></a>, réalisé avec l’aide de son amie Carol Vanni, et dans lequel il abordait la création artistique et la porosité de celle-ci avec la complicité amoureuse, il donnait au personnage principal du livre les traits de l’un de ses amis peintres, non les siens propres. Dans <i>L’Arleri</i>, livre somme sur les relations amoureuses tout au long de la vie, il redonnait au personnage principal, pourtant très largement son porte-parole, les traits d’un autre.</p>
<div class="separator" style="clear: both;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh2ZoUxDRyb8jPw8ePsj-c_NBshtaiSaiG0fzHI762Isv3IWrFwr2QyC2P6pz9-s-n-NgV1SS-Ba8IQ3LNZwttBtEz__KYZ-5tRAq2DcxAqri_CBcnedlhn1WodxgrJlkT4eSfJjRwg8Was/s799/baudoin-fleurs-1.jpg" style="display: block; padding: 1em 0; text-align: center; "><img alt="" border="0" height="320" data-original-height="799" data-original-width="600" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh2ZoUxDRyb8jPw8ePsj-c_NBshtaiSaiG0fzHI762Isv3IWrFwr2QyC2P6pz9-s-n-NgV1SS-Ba8IQ3LNZwttBtEz__KYZ-5tRAq2DcxAqri_CBcnedlhn1WodxgrJlkT4eSfJjRwg8Was/s320/baudoin-fleurs-1.jpg"/></a></div>
<p align="justify">Dans <i>Les Fleurs de cimetière</i>, Baudoin a décidé cette fois d’aborder de façon plus directe les questions autobiographiques les plus intimes, notamment les relations avec les femmes de sa vie et avec les enfants qu’ils ont eus ensemble. Il conserve cependant quelques artefacts de fiction, principalement avec le personnage d’Aile, synthèse fictive de l’ensemble des femmes de sa vie, qui vient lui donner la réplique à de nombreuses reprises.</p>
<div class="separator" style="clear: both;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjm_KhCZMcr8nr3-HWav379Loap9UzsioHr40l97x71M6ISroN3T5m0OtDy4g-o9Gs0Ek2dPzHq0e_ruDj8P3vSDqxKbMD9rWWKnQiWa4bNt6gu_PKmV3CB0yactnTDayrforBUPMWMAO3g/s838/baudoin-fleurs-2.jpg" style="display: block; padding: 1em 0; text-align: center; "><img alt="" border="0" width="320" data-original-height="554" data-original-width="838" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjm_KhCZMcr8nr3-HWav379Loap9UzsioHr40l97x71M6ISroN3T5m0OtDy4g-o9Gs0Ek2dPzHq0e_ruDj8P3vSDqxKbMD9rWWKnQiWa4bNt6gu_PKmV3CB0yactnTDayrforBUPMWMAO3g/s320/baudoin-fleurs-2.jpg"/></a></div>
<p align="justify">Il ne faut toutefois pas s’attendre à un récit chronologique en bande dessinée classique. Ce serait mal connaître Baudoin. Il s’est lancé en bande dessinée à près de 40 ans, en quasi autodidacte. Cette ignorance des codes du médium lui a permet d’inventer ses propres techniques, avec la plus grande liberté. Dans <i>Les Fleurs de cimetière</i>, il mélange donc pages de bande dessinée presque traditionnelles, longs pavés de texte, écrits à l’ordinateur ou au pinceau, avec de nombreuses ratures, extraits de carnets, portraits, dessins d'arbres en pleine page, il alterne pages en couleurs et d’autres en noir et blanc… Et l’enchaînement des idées n’est guère chronologique, à peine thématique. Baudoin se confie, suit librement le fil de ses idées, bifurque de façon souvent inattendue, change de sujet quand il touche un sujet trop sensible, y revient néanmoins quelques pages plus loin. L’ombre de Piero, frère préféré et « meilleur dessinateur du monde », aux dires de Baudoin lui-même, plage sur l’ensemble du livre. L’auteur aborde ses relations amoureuses de façon plus libre et directe que jamais auparavant. Baudoin a toujours eu une approche très libre de l’amour, et il ne s’en cache pas, sans crainte des bien-pensants ou d’un certain féminisme.</p>
<div class="separator" style="clear: both;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhjOplyNRIs2TQ5O1QTBYCuR9QnKeTanQCq1IdQcVREXRInVSPAlRfVYySb7ddu_kUaXM5rXh0a74yH1aTsz-ud1rdmSLU087ciFmevDLj75HeT7da4hG_S5BlQhAxgyFMTMO3zfXlIseu-/s940/baudoin-fleurs-3.jpg" style="display: block; padding: 1em 0; text-align: center; "><img alt="" border="0" width="320" data-original-height="618" data-original-width="940" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhjOplyNRIs2TQ5O1QTBYCuR9QnKeTanQCq1IdQcVREXRInVSPAlRfVYySb7ddu_kUaXM5rXh0a74yH1aTsz-ud1rdmSLU087ciFmevDLj75HeT7da4hG_S5BlQhAxgyFMTMO3zfXlIseu-/s320/baudoin-fleurs-3.jpg"/></a></div>
<p align="justify">Un livre somme, qui ne ressemble à aucun autre ; une nouvelle preuve qu’à près de 80 ans, Baudoin peut encore nous surprendre. </p>
sebsohttp://www.blogger.com/profile/03339038672229794493noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-4049483376349646206.post-47569599271668123512021-06-28T14:22:00.000+02:002021-06-28T14:22:00.218+02:00Gallimard reprend les Éditions de Minuit<p align="justify">Les rapprochements dans le monde de l’édition ne sont pas rares. Mais celui qui vient d’être annoncé, entre Gallimard et les Éditions de Minuit, est très loin d’être anodin.</p>
<p align="justify">Gallimard, c’est l’héritier de la NRF fondée par André Gide et ses amis il y a plus d’un siècle. Il s’agit de l’éditeur au catalogue le plus prestigieux de l’édition française, et de très loin. Avec certaines collections exceptionnelles, La Pléiade bien entendu, meilleur catalogue de chefs-d’œuvre de la littérature mondiale en langue française, ou bien d’autres comme L’Imaginaire Gallimard, regroupant une multitude de titres souvent moins connus, mais toujours d’une folle inventivité.</p>
<p align="justify">Les Éditions de Minuit, c’est un double héritage de résistance et de grande exigence artistique. Fondées par le résistant Vercors pendant la Seconde guerre mondiale, elles ont ensuite été à la pointe de l’avant-garde littéraire et intellectuelle pendant des décennies, publiant de nombreuses œuvres phares du Nouveau Roman (Alain Robbe-Grillet, Claude Simon Marguerite Duras, Michel Butor ; on peut d’ailleurs noter que la plupart des autres romans majeurs du Nouveau Roman furent publiés chez Gallimard) et des sciences humaines (<i>L’Anti Œdipe</i> de Deleuze et Guattari). Elles firent connaître deux prix Nobel de littérature (Samuel Beckett et Claude Simon). Pendant de nombreuses années Jérôme Lindon, à leur tête à partir de 1948, et Alain Robbe-Grillet, alors directeur littéraire, considéraient qu’ils n’avaient pas besoin de donner une réponse rapide aux écrivains qui leur envoyaient leurs manuscrits : en effet, l’exigence artistique des Éditions de Minuit était telle qu’elles étaient les seules susceptibles d’accepter les livres qu’elles publiaient.</p>
<p align="justify">Les Éditions de Minuit étaient l’une des seules maisons littéraires prestigieuses à rester indépendante. L’actuelle présidente, Irène Lindon, âgée de 72 ans, fille de Jérôme Lindon, a décidé de confier l’entreprise au groupe Madrigall, maison mère de Gallimard, pour assurer l’avenir de la prestigieuse maison. Longue vit aux Éditions de Minuit !</p>
sebsohttp://www.blogger.com/profile/03339038672229794493noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-4049483376349646206.post-12602964935966284022020-11-25T08:59:00.003+01:002020-11-25T08:59:38.623+01:00Rusty Brown, de Chris Ware (2019)<div class="separator" style="clear: both;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhpAggag1h_bFYLARxK3F4gH-o4FlT5rCkcceMbaJnrkxKwbdnzPvrneenQz2Ed-zCsu5Lh2Mu6TDYf38FT_o9fjdrXrG3v7qcJoP0GWAN6utD1Yakc9bvdLBebwqCdx2sB4Pb23_TavX_Q/s250/rusty-brown-couv.jpg" style="display: block; padding: 1em 0; text-align: center; clear: left; float: left;"><img alt="" border="0" width="320" data-original-height="191" data-original-width="250" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhpAggag1h_bFYLARxK3F4gH-o4FlT5rCkcceMbaJnrkxKwbdnzPvrneenQz2Ed-zCsu5Lh2Mu6TDYf38FT_o9fjdrXrG3v7qcJoP0GWAN6utD1Yakc9bvdLBebwqCdx2sB4Pb23_TavX_Q/s320/rusty-brown-couv.jpg"/></a></div><p align="justify">Le processus d'élaboration des œuvres de Chris Ware est long et complexe, ce qui explique en partie la parcimonie avec laquelle paraissent ses chefs-d'oeuvre successifs : <i>Jimmy Corrigan</i> (2000), <a href="http://par-la-bande.blogspot.com/2012/11/building-stories-de-chris-ware-2012.html" target="blank"><i>Building Stories</i> (2012)</a> puis maintenant <i>Rusty Brown</i> (paru en anglais en 2019, traduit cette année en français) ; bien sût, il publie à côté de ces "sommes" d'autres ouvrages qui peuvent être tout aussi riches, comme sa magnifique autobiographie superbement illustrée, <a href="http://par-la-bande.blogspot.com/2017/12/monograph-de-chris-ware-2017.html" target="blank"><i>Monograph</i></a>, publiée en 2017. Mais revenons au processus d'élaboration de ses ouvrages : pour la majeure partie d'entre elles, les planches paraissent d'abord en feuilleton dans des journaux, puis sont collectées dans les livres de la série <i>Acme Novelty Library</i> qu'il publie depuis 1993, avant d'être enfin regroupées dans des livres comme <i>Rusty Brown</i> ; à chaque étape Chris Ware est suceptible de modifier, plus ou moins en profondeur, ses pages. <i>Rusty Brown</i> est ainsi l'agrégation de trois volumes d'<i>Acme Novetlty Library</i>, auxquels est ajouté un épisode complètement inédit. Les pages collectées dans <i>Rusty Brown</i> étaient ainsi publiées en parallèle de celles compilées dans <i>Building Stories</i>, dans les mêmes numéros de l'<i>Acme Novelty Library</i>, à partir du numéro 16 (le 14ème ayant conclu la saga de <i>Jimmy Corrigan</i> et le 15ème étant une compilation de saynètes en une planche ou plus courtes encore).</p>
<p align="justify">Avec le présent ouvrage, l'auteur est revenu à un format relativement classique : un long ouvrage (plus de 400 pages, souvent très denses) en format à l'italienne, comme pour <i>Jimmy Corrigan</i>. Nous sommes loin de l'exubérance des 14 fascicules aux formats divers contenus dans une boîte de <i>Building stories</i>. Cependant, il ne faut pas trop se fier à cette apparence de simplicité : Comme d'habitude avec Chris Ware, tout a été pensé et réalisé avec soin : couvertures, jaquettes, mentions légales, rien n'est laissé au hasard, le moindre centimètre carré de l'ouvrage fait partie intégrale de l'oeuvre artistique de Chris Ware. Et il suffit d'ouvrir le livre pour s'apercevoir de l'originalité de la composition : grande variété dans la taille et la disposiiton des cases, alternance de pages muettes et d'autres plutôt bavardes, densité parfois extrême de certaines planches (le nombre de cases par page pouvant atteindre la quarantaine...)... </p>
<div class="separator" style="clear: both;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh5MZIpLKSNazyQa23V-TgU4fKTMi8K9fv6vODiDUdU_S6mJ-kEyedAVYJtFdSSPlhi0X3G5EegfEy5GfN_oqY2Ym0xhQM4hgQ7IyFPFk2iIDZcr1q7NEeyqOPcwpubtrjDTzMdjkPHCpzP/s1263/rusty-brown-old.jpg" style="display: block; padding: 1em 0; text-align: center; "><img alt="" border="0" height="400" data-original-height="1263" data-original-width="750" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh5MZIpLKSNazyQa23V-TgU4fKTMi8K9fv6vODiDUdU_S6mJ-kEyedAVYJtFdSSPlhi0X3G5EegfEy5GfN_oqY2Ym0xhQM4hgQ7IyFPFk2iIDZcr1q7NEeyqOPcwpubtrjDTzMdjkPHCpzP/s400/rusty-brown-old.jpg"/></a></div><p align="justify">Les familiers de l'œuvre de Chris Ware connaissaient bien Rusty Brown. Il s'agit d'un des personnages fétiches de l'auteur, avec Jimmy Corrigan, Quimby the mouse, le cowboy Big Tex, l'astronaute Rocket Sam et quelques autres. Il est apparu dans quelques saynètes des <i>Acme Novelty Library</i>, au moins depuis les volumes 10 et 11 (publiés en 1998) ; ces deux livres étaient essentiellement consacrés à deux épisodes de la saga de <i>Jimmy Corrigan</i> mais contenaient également quelques "gags" mettant en scène Rusty Brown. Dans ces pages et dans de nombreuses autres qui ont suivi, il était dépeint comme un adulte célibataire, collectionneur compulsif de comics et de figurines, partageant cette passion avec son seul ami, Chalky White. Ce dernier semblait néanmoins plus équilibré que le malheureux Rusty, et avait même réussi à fonder une famille, apparemment normalement épanouie, alors que Rusty s'enfonçait dans la déchéance.</p>
<div class="separator" style="clear: both;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhKUARUV57KVBoBDUj8TpZMagvpMAWsGK0SjAzemD-0P9akXOAY-yWRGlUq5gYvHRPxNaBlVjPrWD4-WA_mSSeK2nAQh6KfGq52sYqFyK53PisY2uyT7uuHeKK5EK7ewLKXLVyi8IjZ7b5t/s1000/rusty-brown-supergirl.jpg" style="display: block; padding: 1em 0; text-align: center; "><img alt="" border="0" width="400" data-original-height="733" data-original-width="1000" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhKUARUV57KVBoBDUj8TpZMagvpMAWsGK0SjAzemD-0P9akXOAY-yWRGlUq5gYvHRPxNaBlVjPrWD4-WA_mSSeK2nAQh6KfGq52sYqFyK53PisY2uyT7uuHeKK5EK7ewLKXLVyi8IjZ7b5t/s400/rusty-brown-supergirl.jpg"/></a></div><p align="justify">Dans le pavé qui porte son nom, on découvre Rusty quelques années plus jeune, sous les traits d'un jeune garçon, souffre-douleur de ses camarades, passant déjà son temps à rêver de super héros, amoureux de Supergirl dont il garde précieusement une figurine, et partageant cette passion avec son copain Chalky. Le premier quart de l'ouvrage (repris des volumes 16 et 17 de l'<i>Acme Novelty Library</i>, publiés en 2005 et 2006) relate quelques heures de la vie de Rusty Brown, dans son collège. Autour de lui, Chris Ware dépeint plusieurs autres personnes : son père, William Brown, professeur dans le même établissement et écrivain de nouvelles de science-fiction à ses heures perdues, Chalky White et sa soeur Alison White, Jason Lint, un camarade d'Alison, voulant passer pour l'un des "cadors" du lycée, Joanne Cole, professeure noire... Parmi les personnages secondaires, on voit également apparaître un certain Mr Ware, professeur de dessin, qui a les traits de l'auteur, et qui semble aussi peu sûr de lui que celui-ci.</p>
<div class="separator" style="clear: both;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgaPU2J01I_0nV7fF7_aWzRXQGywChiLy-LiGNF_9VRkAOcQa666I2gysZlJIzV55ABlFHnNnz6P2nywScQDVDS0GorhMnZ-W9iaY7hSvTL0j-SmCVkWxJMzYy3iv-goIic_NQZE4I_lmMq/s899/rusty-brown-cw.jpg" style="display: block; padding: 1em 0; text-align: center; "><img alt="" border="0" width="400" data-original-height="586" data-original-width="899" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgaPU2J01I_0nV7fF7_aWzRXQGywChiLy-LiGNF_9VRkAOcQa666I2gysZlJIzV55ABlFHnNnz6P2nywScQDVDS0GorhMnZ-W9iaY7hSvTL0j-SmCVkWxJMzYy3iv-goIic_NQZE4I_lmMq/s400/rusty-brown-cw.jpg"/></a></div><p align="justify">Après cette première partie se déroulant sur quelques heures (avec parfois deux récits en parallèle, la bande du bas de la page suivant un autre personnage que le reste de la planche), qualifiée par l'auteur d'<i>Introduction</i>, le récit va suivre successivement trois des personnages sur des années : C'est d'abord le père de Rusty Brown, dont on découvre une nouvelle de science-fiction, ainsi que le terreau de la vie réelle dont elle est issue (récit publié en 2008 dans <i>Acme Novelty Library</i> 19), puis Jordan Lint, dont est dévoilée la vie entière, depuis sa naissance en 1958 à sa mort en 2023 (récit publié en 2010 dans <a href="http://par-la-bande.blogspot.com/2010/12/lint-acme-novelty-library-20-de-chris.html" target="blank"><i>Acme Novelty Library</i> 20</a>), et enfin Joanne Cole (dans des planches inédites). </p>
<p align="justify">De la journée racontée au début de l'ouvrage éclosent donc des récits s'étendant sur des années, avec des personnages qui se sont croisés et dont les destins ont divergé. Cela permet d'aborder une variété de personnages et de situations. Rusty Brown est le personnage du gamin souffre-douleur auquel nous a déjà habitué Chris Ware depuis Jimmy Corrigan. Son père, William Brown, est une personne à peine moins pathétique, mais il a une profession stable, a publié des nouvelles, a eu des aventures amoureuses, s'est marié et a eu un enfant. Avec Jordan Lint, nous découvrons en quelque sorte l'envers du décor : Jordan Lint n'est pas un souffre-douleur risible, bien au contraire ; il appartient au groupe des adolescents qui martyrisent leurs camarades les plus faibles, se moquent des professeurs et fument des joints en cachette. Cela ne changera finalement que peu de chose : il connaîtra autant de tristesse et de désillusions au fil de sa vie, en partie causées par ses faiblesses et ses lâchetés dans ses relations avec ses proches. La situation est encore différente pour Joanne Cole. Professeure noire, c'est une femme forte et volontaire qui a lutté toute sa vie pour s'imposer dans un milieu passablement mysogyne et historiquement raciste.</p>
<div class="separator" style="clear: both;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjk3wBBOLNHiSvb6uxaa40XZv1BgaIJiDXLRPeT1ZPaDnqHWbWY182RQMcY4wZSK9A7kcQ75_ZQf1TH_66PqzNLT6IbNyOW3wILhhgLuweX8hAV0n9hyHhBtP_gQLYHTGZ_L0caYv2jeE6d/s900/rusty-brown-cole.jpg" style="display: block; padding: 1em 0; text-align: center; "><img alt="" border="0" width="400" data-original-height="656" data-original-width="900" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjk3wBBOLNHiSvb6uxaa40XZv1BgaIJiDXLRPeT1ZPaDnqHWbWY182RQMcY4wZSK9A7kcQ75_ZQf1TH_66PqzNLT6IbNyOW3wILhhgLuweX8hAV0n9hyHhBtP_gQLYHTGZ_L0caYv2jeE6d/s400/rusty-brown-cole.jpg"/></a></div><p align="justify">Chris Ware manie donc le temps long, on suit la vie de Jason Lint du début à la fin, ainsi que de longues années dans l'existence de William Brown et de Joanne Cole, ainsi que le temps courts, l'instantané d'émotions fugitives, dans certains passages où le temps semble se dilater à l'infini, la chute d'un flocon de neige prenant un temps considérable. Pour jouer sur ces différentes temporalités, Chris Ware fait preuve de beaucoup d'imagination et fait appel à de nombreuses potentialité de la bande dessinée. Ainsi, dans <i>Jason Lint</i>, il mèle des cases de tailles très différentes, de grandes cases avec des personnages en gros plan ou au contraire des vues d'ensemble, comme des arrêts sur image, et des cases minuscules s'enchaînant très rapidement. Certains mots, certaines images très schématiques, s'intercalent entre les cases, servant de ponctuation, de rimes ou un comme moyen pour expliciter des sentiments. Chaque page représente un épisode, ou un moment, de la vie de Lint. En quelques dessins et quelques mots, Chris Ware nous dépeint les sentiments, les sensations, les désirs de Lint à l'occasion de la mort de sa mère, de son mariage, de la naissance de son fils, ou de ses derniers instants. Pour cela, il fait preuve d'une inventivité exceptionnelle et toujours renouvelée.</p>
<p align="justify">In fine, l'objectif est toujours le même, à la fois très simple et extrêmement ambitieux : Chris Ware cherche à rendre compte de l'accumulation de sensations fugitives, de moments souvent anodins, de sentiments diffus, qui peu à peu construisent une vie. Comment dépeindre les impressions fugaces qui poussent chaque individu à conduire sa vie comme il le fait, qui le rendront heureux ou malheureux. Comment rendre compte du temps qui passe, des moments fugitifs qui se transforment au fil des ans en souvenirs récurrents, blessures toujours ouvertes ou bien réminiscences de bonheurs disparus. S'il existe un auteur de bande desinée qui est à la recherche du temps perdu, c'est bien Chris Ware...</p>
<p align="justify">Tout ceci n'est pas purement abstrait, Chris Ware ne nous égare pas dans des considérations vagues sur la mémoire et le temps qui passe. La ville où se déroulent les récits est issue des souvenirs d'enfance de l'auteur, grandi à Omaha, une bourgade de province avec un fort passé ségrégationniste. Relations complexes entre adolescents, difficulté à enseigner, parcours du combattant d'une femme noire cherchant à mener une existence libre et indépendante... Les mésaventures des personnages sont fortement ancrées dans des problématiques très concrètes.</p>
<p align="justify">L'ouvrage s'achève sur un "intermission" laissant présager une suite à cet ouvrage déjà magistral (d'ailleurs répertorié comme <i>Rusty Brown, part I</i>, dans la bibliographie rédigée par Chris Ware à la fin de <i>Monograph</i>). Comme toujours avec Chris Ware, il va falloir nous armer de patience, mais cela envaut largement la peine...</p>sebsohttp://www.blogger.com/profile/03339038672229794493noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-4049483376349646206.post-44705308829125807572020-10-25T17:12:00.000+01:002020-10-25T17:12:00.279+01:00Inhumain, de Denis Bajram, Valérie Mangin et Thibaud de Rochebrune (2020)<div class="separator" style="clear: both;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjhS1c7ImK71U7iLzjssKbYth4xhtQ2RJUSRVKSLnwRpQlmrKUuWNAqDJdIW0KoySPAXHZ8LFdDQyKywC__VQ-x19l39-Go8TS05_imPPU7KJwL3pR8L-eBWco1bZtpin82OWlnckhBbKLa/s1200/inhumain-couv.jpg" style="display: block; padding: 1em 0; text-align: center; clear: left; float: left;"><img alt="" border="0" height="320" data-original-height="1200" data-original-width="917" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjhS1c7ImK71U7iLzjssKbYth4xhtQ2RJUSRVKSLnwRpQlmrKUuWNAqDJdIW0KoySPAXHZ8LFdDQyKywC__VQ-x19l39-Go8TS05_imPPU7KJwL3pR8L-eBWco1bZtpin82OWlnckhBbKLa/s320/inhumain-couv.jpg"/></a></div>
<p align="justify">Besoin d'évasion en une période troublée ? Regain d'inquiétude face à l'accélération du progrès technologique, et notamment le développement de l'intelligence artificielle ? Renouveau de la prise de conscience de la crise environnementale majeure qui nous attend (et qui a d'ailleurs déjà commecné) si nous ne changeons pas significativement nos modes de vie ? Je ne sais pas quelles en sont les raisons, mais j'ai l'impression que nous assistons actuellement à une multiplication d'oeuvres de science-fiction de qualité dans la bande dessinée francophone... (Et je n'ai aucune idée de l'ampleur réelle du phénomène, j'ai peut-être prêté plus d'attention à de tels livres récemment, sans que cela ne reflète en fait un mouvement significatif dans les publications.) J'ai en tout cas lu ces dernières années quelques bandes dessinées abordant des thèmes classiques de science-fiction avec imagination et talent : gouvernance politique dans <i>Shangri-La</i> de Mathieu Bablet, souffle épique dans <a href="http://par-la-bande.blogspot.com/2014/11/universal-war-two-tome-2-la-terre.html" target="blank"><i>Universal War Two</i> de Denis Bajram</a>, dont on attend la suite avec impatience depuis 2016, inquiétudes écologiques dans <i>Transperceneige - Extinctions</i> de Jean-Marc Rochette et Matz, visions grandioses de machines et d'espace dans <i>Labyrinthus</i> de Christophe Bec et Fabrice Neaud, etc. </p>
<div class="separator" style="clear: both;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhekSKsbfEGjhRpP1E_20IpcHQsL3hJQ250PW424qVbKEgReoFbbMkN4o0dGgiLx-S_1KPXXMKfTbLRsrGBt3-olASYusQQHUG8eRos5ltin9gC6VEIfb9BwfzmElm4niBpGWx2-ajLciDS/s1216/inhumain_P1.jpg" style="display: block; padding: 1em 0; text-align: center; "><img alt="" border="0" height="320" data-original-height="1216" data-original-width="926" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhekSKsbfEGjhRpP1E_20IpcHQsL3hJQ250PW424qVbKEgReoFbbMkN4o0dGgiLx-S_1KPXXMKfTbLRsrGBt3-olASYusQQHUG8eRos5ltin9gC6VEIfb9BwfzmElm4niBpGWx2-ajLciDS/s320/inhumain_P1.jpg"/></a></div>
<p align="justify">Je viens notamment de lire <i>Inhumain</i> sur un scénario de Denis Bajram et Valérie Mangin, qui ont déjà travaillé plusieurs fois ensemble, notamment sur <a href="http://par-la-bande.blogspot.com/2013/03/abymes-t-3-de-valerie-mangin-et-denis.html" target="blank">l'intriguant triptyque <i>Abymes</i></a>, et des dessins de Thibaud de Rochebrune. Un vaisseau spatial transporte cinq astronautes et un robot humanoïde. À l'approche d'une planète inconnue, l'équipage semble pris d'une heureuse inconscience, ce qui conduit à l'écrasement du vaisseau. Le robot et les quatre survivants vont explorer cette planète et iront de découverte en découverte : ils sont d'abord aidés par des pieuvres géantes qui les aident à gagner la surface de l'océan dans lequel ils sont arrivés. Parvenus sains et sauf sur le rivage, ils sont accueillis par une population d'humains qui parlent la même langue qu'eux. Mais ces habitants, vivant nus, à la conversation limitée, aux conditions de vie rudimentaires et aux habitudes ritualisées, ne semblent pas en mesure de répondre aux nombreuses questions qui assaillent les rescapés.</p>
<p align="justify">Les astronautes vont donc partir explorer cette planète étrange, pour mieux comprendre le mode de fonctionnement de ses habitants, humains et non humains, leur origine, leurs interactions mutuelles et leurs raisons d'être. Denis Bajram et Valérie Mangin ne nous déçoivent pas : comme on pouvait s'y attendre de leur part, ce récit de 94 pages mêle scènes grandioses, récit d'aventure et questionnement métaphysique.</p>
<p align="justify"><div class="separator" style="clear: both;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh7yvaRTvSSJ5Ctpru5PgtiuvTQGsIN35B9cG_ezIoxmAAc2My8P53hc6blc7BMv1iy4xczF5TSL9UTWnXhHv_XhW9QzzLW2F9lIlHdfZcrKoy3bv23vCjqA6lEMbpg9BxY1eggg-r9TM6u/s1216/inhumain_P20.jpg" style="display: block; padding: 1em 0; text-align: center; "><img alt="" border="0" height="320" data-original-height="1216" data-original-width="926" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh7yvaRTvSSJ5Ctpru5PgtiuvTQGsIN35B9cG_ezIoxmAAc2My8P53hc6blc7BMv1iy4xczF5TSL9UTWnXhHv_XhW9QzzLW2F9lIlHdfZcrKoy3bv23vCjqA6lEMbpg9BxY1eggg-r9TM6u/s320/inhumain_P20.jpg"/></a></div></p>
<p align="justify">Les dessins de Thibaud de Rochebrune mettent en scène très efficacement les différents paysages de cette planète, les machines en plus ou moins bon état et les mystérieuses créatures rencontrées. Son utilisation efficace des couleurs, privilégiant des teintes assez homogènes qui varient d'une scène à l'autre, permet de créer des ambiances variées en fonction des épisodes successifs de découverte.</p>
<p align="justify">Un excellent récit de science-fiction, riche en surprises et en questionnement...</p>sebsohttp://www.blogger.com/profile/03339038672229794493noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-4049483376349646206.post-68010978758413792342020-04-27T16:17:00.000+02:002020-04-27T16:17:58.070+02:00Chris Ware et le confinement<p align="justify">Les jours précédents, je vous parlais du <a href="http://par-la-bande.blogspot.com/2020/04/patin-couffin-un-beau-cadeau-de-jean.html" target="blank">cadeau de Jean-Christophe Menu</a> à l'occasion du confinement et d' <a href="http://par-la-bande.blogspot.com/2020/04/mise-jour-du-site-de-fabrice-neaud-et.html" target="blan">actualités récentes relatives à Fabrice Neaud</a>. Aujourd'hui, traversons l'Atlantique pour évoquer un auteur états-unien, Chris Ware.</p>
<p align="justify">J'avais prévu de vous parler de la sortie de son nouveau chef-d’œuvre, <i>Rusty Brown</i>, mais je n'ai pas encore pris le temps de le faire. Je vais rester plus succinct aujourd'hui et évoquer simplement deux de ses publications récentes, toutes deux liées à la pandémie et au confinement. </p>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjzgw2pWFDhE7FbKFz9UJlo_JOZOHBr58Tl5zj0M4cvrOvcx8_IJfUAwrM415iLr4NTgWbmmgoLZal6aCoj955NLkMi1l_jU9iZL6cVFLTR7xF81G-9AUWO1DGxXWrWA9YSlJyZaPHnrr6X/s1600/200330_r36079.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjzgw2pWFDhE7FbKFz9UJlo_JOZOHBr58Tl5zj0M4cvrOvcx8_IJfUAwrM415iLr4NTgWbmmgoLZal6aCoj955NLkMi1l_jU9iZL6cVFLTR7xF81G-9AUWO1DGxXWrWA9YSlJyZaPHnrr6X/s320/200330_r36079.jpg" width="234" height="320" data-original-width="1172" data-original-height="1600" /></a></div>
<p align="justify">La première est une planche dans laquelle il se représente, comme souvent, sous forme de plusieurs ronds. Il y donne des conseils humoristiques sur la meilleure façon de vivre en confinement, partant du principe que, en tant qu'auteur de bande dessinée, c'est un "professionnel" de ce mode de vie.</p>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg8H5ujDILrnLoWt3LomMDon0i0xkTdxtQZdP3X1bkeFjHvVKFilCWzIipUNSD8uXrULdUEJvOUHV56ANv2Ka05i2uEYVbP9pZBho5l8XhcrHzmZA_WBOQuhxu8q8BMArNY6-5ao03g_PS9/s1600/91397449_10223242110343621_2184650692956782592_o.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg8H5ujDILrnLoWt3LomMDon0i0xkTdxtQZdP3X1bkeFjHvVKFilCWzIipUNSD8uXrULdUEJvOUHV56ANv2Ka05i2uEYVbP9pZBho5l8XhcrHzmZA_WBOQuhxu8q8BMArNY6-5ao03g_PS9/s320/91397449_10223242110343621_2184650692956782592_o.jpg" width="236" height="320" data-original-width="707" data-original-height="960" /></a></div>
<p align="justify">La deuxième publication est une nouvelle couverture du <i>New Yorker</i>. Chris Ware en a déjà publié un certain nombre (voir par exemple <a href="http://par-la-bande.blogspot.com/2013/01/encore-une-superbe-couverture-de-chris.html" target="blank">ici</a> ou <a href="http://par-la-bande.blogspot.com/2014/10/nouvelles-couvertures-de-chris-ware.html" target="blank">là</a>), généralement très réussies. Celle-ci l'est aussi. Elle met en scène, avec une composition et un jeu de couleurs parfaitement adaptés, une femme personnel de santé dans un hôpital, communiquant par vidéo avec sa famille.</p>sebsohttp://www.blogger.com/profile/03339038672229794493noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-4049483376349646206.post-70008900206675683862020-04-26T16:45:00.004+02:002020-04-26T16:45:59.910+02:00Mise à jour du site de Fabrice Neaud et actualités<p align="justify">Cela faisait quelque temps que le <a href="http://soleille.neaud.com/" target="blank">site Internet de Fabrice Neaud</a> n'avait pas été mis à jour. Des actualités récentes, et un peu de loisir laissé par la période de confinement, m'ont permis de rattraper un peu de retard...</p>
<p align="juqtify"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiJ0IyvIuRn1LpwJLNvvrCW1ZsPsjmD5NmpCOMLAWANiu-y9ap_Llw76ykc70qmoyZOxzDTbbPLSmt43SgnaItDMvUuHzuLtF3NSg1nm9aQhXwjwIFj7egQAR7b1fS8c78Z93Zdf1aH6_Lu/s1600/94120112_2837142899687496_1455504141043367936_n.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiJ0IyvIuRn1LpwJLNvvrCW1ZsPsjmD5NmpCOMLAWANiu-y9ap_Llw76ykc70qmoyZOxzDTbbPLSmt43SgnaItDMvUuHzuLtF3NSg1nm9aQhXwjwIFj7egQAR7b1fS8c78Z93Zdf1aH6_Lu/s320/94120112_2837142899687496_1455504141043367936_n.jpg" width="239" height="320" data-original-width="450" data-original-height="603" /></a></div></p>
<p align="justify">Alors, quoi de neuf ? Fabrice Neaud travaillait depuis quelque temps sur un cycle de science-fiction en deux volumes scénarisés par Christophe Bec, <i>Labyrinthus</i>. En 2057, des cendres tombées du ciel sont à l'origine de destructives maladies respiratoires. La coïncidence peut être vue comme troublante, mais ceci a été imaginé il y a plusieurs années et donc n'a aucun lieu avec la pandémie actuelle... Bref, il semble s'agir d'une maladie d'origine extraterrestre destinée à décimer l'Humanité. Une équipe est envoyée sur un satellite de Mars pour mieux comprendre le phénomène.</p><p align="justify">Ce cycle comptera deux volumes, tous deux déjà terminés. La pandémie en a retardé la sortie mais de nouvelles dates ont été annoncées par l'éditeur, Glénat : 26 août 2020 pour le premier tome, <i>Cendres</i>, et 21 octobre 2020 pour le deuxième, <i>La Machine</i>.</p>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjqbBef4at_LXXHuTMEdeZMqx20sP3XzWaSD-TgVpzvJbWY7V61x1MkPvEtAgYizCKRzABl8ZOMm6wXOF6OIMAmTAU-V0xpEr8jhWVisTSQ8UJ1Fz73DiNFyUxX9QGfTo5RsREvOm8FRrry/s1600/94657143_2837143119687474_2099155421854957568_o.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjqbBef4at_LXXHuTMEdeZMqx20sP3XzWaSD-TgVpzvJbWY7V61x1MkPvEtAgYizCKRzABl8ZOMm6wXOF6OIMAmTAU-V0xpEr8jhWVisTSQ8UJ1Fz73DiNFyUxX9QGfTo5RsREvOm8FRrry/s320/94657143_2837143119687474_2099155421854957568_o.jpg" width="226" height="320" data-original-width="678" data-original-height="960" /></a></div>
<p align="justify">Et cette mise à jour a permis d'actualiser légèrement quelques autres aspects, dont l'avancée de Fabrice Neaud sur d'autres projets...</p>sebsohttp://www.blogger.com/profile/03339038672229794493noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-4049483376349646206.post-58008874081773951252020-04-26T09:24:00.000+02:002020-04-26T09:27:07.511+02:00Patin Couffin : Un beau cadeau de Jean-Christophe Menu en ces temps de confimenent<p align="justify">Les auteurs de bande dessinée sont bien évidemment confinés comme tout le monde. Ils réagissent à la situation de diverses manières. </p>
<p align="justify">Ainsi, jean-Christophe Menu vient de passer deux jours à réaliser la maquette d'un nouveau recueil d'un grand nombre de ses récits courts : au total 254 pages de bande dessinée... </p>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEicN-zFSybojB4Ekq7TmzuSGK2M6w6PYA7sVogoGjgTEIE2DBuK7uQ4ljQfO4UosIpyJfB8xc6mrd5wT0zXWFPZdnSbrW_X248410VJAk5EkrlAn36QyknzGnVWAgfNQbFfvfqx62jmu2Oz/s1600/jcm-pc.JPG" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEicN-zFSybojB4Ekq7TmzuSGK2M6w6PYA7sVogoGjgTEIE2DBuK7uQ4ljQfO4UosIpyJfB8xc6mrd5wT0zXWFPZdnSbrW_X248410VJAk5EkrlAn36QyknzGnVWAgfNQbFfvfqx62jmu2Oz/s320/jcm-pc.JPG" width="240" height="320" data-original-width="575" data-original-height="766" /></a></div>
<p align="justify">Il a appelé ce recueil <i> Patin Couffin</i> et l'a mis gracieusement en ligne sur son profil sur un réseau social bien connu. Un bien beau cadeau pour tous ceux qui ont un peu de temps libre en période de confinement !</p>
<p align="justify">Il ne s'agit bien entendu pas de pages inédites, ou très peu. Jean-Christophe Menu n'est pas un auteur très prolifique et plus de 250 pages de bande dessinée représentent un gros investissement. Certaines des pages les plus anciennes datent des années 1990 et ont été reprises dans <i>Livret de Phamille</i>. Les pages les plus récentes (2016-2017) sont notamment les quatre épisodes de <i>SOS Valises</i>, récits de rêves publiés dans la revue <i>Pandora</i>. On remarque aussi, dans ces pages récentes, une planche se déroulant au Mont-Vérité, le monde monacal imaginaire familier des lecteurs de Jean-Christophe Menu, ainsi que deux planches indépendantes dessinées en hommage à des pionniers de la bande dessinée : <i>Dreams of the Rarebit Frouze</i> fait référence à Winsor McCay (auteur de <i>Little Nemo</i> et, beaucoup moins connu, <i>Dream of the Rarebit Fiend</i>) et <i>En Direct de la Rédaction</i> (2019) fait référence aux textes écrits pour le journal de <i>Spirou</i> par Yvan Delporte, illustrés par André Franquin et narrant quelques méfaits de Gaston Lagaffe. À ma connaissance, ces trois planches sont inédites, au moins en album.</p>
<p align="justify">Entre ces récits du milieu des années 1990 et ceux de la fin des années 2010, Jean-Christophe Menu nous offre un florilège d'histoires diverses : on y retrouve bien entendu les moines du Mont-Vérité, des récits de la jeunesse de l'auteur (dont un ode à sa vieille 4L), des témoignages de son amour de la bande dessinée et de la musique (avec entre autres les Sex Pistols et d'autres groupes de punk), certains des récits intitulés <i>Chroquettes</i> et déjà rassemblés dans le recueil éponyme, etc.</p>
<p align="justify">Merci, Jean-Christophe Menu, pour ce beau cadeau !</p>sebsohttp://www.blogger.com/profile/03339038672229794493noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-4049483376349646206.post-61099284745727346732020-02-11T22:12:00.000+01:002020-02-11T22:12:08.012+01:00Décès de Claire Brétécher (1940-2020)<p align="justify">Claire Brétécher vient de mourir. C’était vraiment un personnage hors norme du monde de la bande dessinée francophone. Bien sûr, c’était une femme à une époque où les autrices étaient exceptionnelles dans le petit monde de la bande dessinée. Elle a réussi à s’élever à la hauteur des plus grands auteurs de son époque. Et certains de ses collègues masculins, Marcel Gotlib en tête, ne cessaient de vanter à la fois son talent et sa beauté...</p>
<p align="justify">Mais c’est d’abord par son talent, très grand et tout à fait original qu’elle a marqué son époque.</p>
<p align="justify">Son trait, d’apparence très spontané et peu généreux pour ses personnages, détonnait au milieu du dessin humoristique classique de ses collègues, qui s’inspiraient presque tous de Hergé ou de Franquin, voire d’Uderzo dans une moindre mesure. Elle débuta dans <i>Tintin</i> à partir de 1965 puis dans <i>Spirou</i> à partir de 1967. Elle fut ensuite invitée par René Goscinny, qui avait l’œil pour repérer les talents originaux, pour prendre part à l’aventure du journal Pilote de la grande époque. Elle en partit pour fonder en 1972, avec Nikita Mandryka et Marcel Gotlib, <i>L’Écho des savanes</i>, l’une des premières revues fondées par des auteurs iconoclastes qui allaient révolutionner la bande dessinée dans les années 1970. Elle fut également appelée par Franquin, l’un de ses très nombreux admirateurs, pour participer à l’expérience du <i>Trombone Illustré</i> en 1978.</p>
<p align="justify">Surtout, elle a insufflé dans la bande dessinée francophone un souffle de critique sociologique qui y était inconnu jusqu’alors. Ses <i>Frustrés</i> firent les beaux jours du <i>Nouvel Observateur</i> et proposaient chaque semaine à ses lecteurs le portrait d’une certaine bourgeoisie intellectuelle contemporaine (on ne parlait pas encore de « bobos » à l’époque) dans des saynètes très drôles et bien senties, avec un ton jamais vu dans les séries de ses collègues (l’œuvre la plus proche était probablement les tout aussi formidables <i>Explainers</i> de Jules Feiffer, de l’autre côté de l’Atlantique). Roland Barthes la considérait même comme « la plus grande sociologue de l’année 1975 ».</p>
<p align="justify">Il n’y eut pas que cela : la médiévale Cellulite, l’adolescente Agrippine, le « bobologue » docteur Ventouse étaient également très drôles et en phase avec leur époque.</p>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgUFaw5ozd4Zas0G14lJyc3hVmPixbTOiM0t5YUi6VRXSXr8jqPcxbGzObS4D8jvTCbLJ4Rr6lLYmW74N6ZVn4lR75g8XJ9nabjPn3aZHyukFg0Oh_jFs07mWYOZcbwtsFs4HP5lB6Reelh/s1600/frustres.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgUFaw5ozd4Zas0G14lJyc3hVmPixbTOiM0t5YUi6VRXSXr8jqPcxbGzObS4D8jvTCbLJ4Rr6lLYmW74N6ZVn4lR75g8XJ9nabjPn3aZHyukFg0Oh_jFs07mWYOZcbwtsFs4HP5lB6Reelh/s320/frustres.jpg" width="224" height="320" data-original-width="800" data-original-height="1143" /></a></div>sebsohttp://www.blogger.com/profile/03339038672229794493noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-4049483376349646206.post-2134870854194102072019-01-20T18:48:00.001+01:002019-02-15T18:23:02.399+01:00Quand un article sur la science fiction en bande dessinée fait entrer dans une autre dimension<p align="justify"><b>Le dernier numéro de la revue Les <i>Cahiers de la BD</i> consacre sa page de couverture et un gros dossier à la science fiction dans la bande dessinée. L'analyse ne va pas très loin mais on peut y lire une revue historique et thématique de nombreuses œuvres de SF en BD considérées comme majeures par l'auteur de l'article. L'absence flagrante de quelques œuvres majeures de la bande dessinée francophone m'a poussé à m'interroger : l'auteur de l'article et moi vivons-nous dans deux dimensions parallèles, avec des corpus d’œuvres différents ? </b></p>
<p align="justify">Vu le grand nombre d'œuvres citées, l'auteur donne l'impression de vouloir être relativement complet plutôt que d'effectuer une sélection critique. Quelle n'a donc pas été ma surprise de découvrir des oublis majeurs aux deux extrémités du spectre chronologique concernant la bande dessinée francophone.</p>
<p align="justify">Il fait commencer la bande dessinée de SF dans la sphère franco-belge avec <i>Valérian</i> en 1967(on pourrait chipoter en pointant qu'il n'aborde que les séries spécialisées, laissant de côté les nombreuses incursions dans la SF de séries "généralistes" telles que <i>Tintin</i>, <i>Spirou</i> ou <i>Blake et Mortimer</i> et bien d'autres ; cependant, pour discutable qu'il soit, ce choix ne me choque pas outre-mesure). Pourtant à cette date Jean-Claude Forest avait déjà créé deux séries majeures de science-fiction (et même deux séries majeures de la bande dessinée en général). </p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg4WFqId7ueNmyIPcSM_Lo3FbPqEaval5PJU500Us4QQHsHc0muHoTvRAcQiaShz6kXrOI1xCbs4kx0Anex3n9YqhDpu16EWQAEGMBG5_7hSIVKc__wJhkOhVp2ockjyp4HbZyUW03QKnHa/s1600/barbarella.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg4WFqId7ueNmyIPcSM_Lo3FbPqEaval5PJU500Us4QQHsHc0muHoTvRAcQiaShz6kXrOI1xCbs4kx0Anex3n9YqhDpu16EWQAEGMBG5_7hSIVKc__wJhkOhVp2ockjyp4HbZyUW03QKnHa/s320/barbarella.jpg" width="241" height="320" data-original-width="800" data-original-height="1064" /></a></div>
<p aligh="justify"><b>Avec <i>Barbarella</i>, apparue dans la revue <i>V Magazine</i> en 1962, Jean-Claude Forest inaugurait brillamment une série majeure de SF</b>, foisonnant de thèmes forts (la télétransportation avec le Tric-Trac-Transfert dans <a href="http://par-la-bande.blogspot.com/2014/08/barbarella-tome-2-les-coleres-du-mange.html" target="blank"><i>Les Colères du Mange-Minutes</i></a>, les univers imbriqués dans <a href="http://par-la-bande.blogspot.com/2017/12/barbarella-tome-3-le-semble-lune-de.html" target="blank"><i>le Semble-Lune</i></a>) et d'inventions marquantes et poétiques (la machine excessive, l'ange aveugle dans le <a href="http://par-la-bande.blogspot.com/2014/07/les-versions-successives-du-premier.html" target="blank">premier tome</a> par exemple). Ses créations eurent même un rayonnement largement international grâce au film que Vadim tira des aventures de cette belle aventurière de l'espace.</p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiS21ZTtpR-I3p8VE3sl7XM3z5xxukpdOE_ZBzbpor01U8fM3vpdiu7MRk3_uEtdunoxskOztYR5vHNg2FMZYkOk0Q9gWw41ahsSrCkKji8QhuhX2j4xD8kCqsAFPoXpirmNbp2EiPGSPCE/s1600/naufrages-du-temps.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiS21ZTtpR-I3p8VE3sl7XM3z5xxukpdOE_ZBzbpor01U8fM3vpdiu7MRk3_uEtdunoxskOztYR5vHNg2FMZYkOk0Q9gWw41ahsSrCkKji8QhuhX2j4xD8kCqsAFPoXpirmNbp2EiPGSPCE/s320/naufrages-du-temps.jpg" width="257" height="320" data-original-width="600" data-original-height="748" /></a></div>
<p align="justify"><b>Deux ans plus tard, le même Forest créait avec <a href="http://par-la-bande.blogspot.com/2011/05/paul-gillon-1926-2011.html" target="blank">Paul Gillon</a> <i>Les Naufragés du Temps</i> dans le magazine <i>Chouchou</i></b>. Le ton est très différent. Située dans un univers post-apocalyptique où la Terre doit être abandonnée, le récit est cette fois véritablement épique et romantique (le sort des deux "naufragés du temps" destinés à s'aimer au travers des siècles). Encore une fois la force de l'imagination de Forest fait merveille et certaines de ses intuitions (L'lombri, passerelle entre des points très éloignés de l'espace-temps) présentent de façon poétique des trouvailles de la science qui ne seront que progressivement vulgarisées (trous noirs et trous de vers). En outre, ce qui ne gâche rien, les dessins de ces deux séries, très différents, sont magnifiques et inventifs.</p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiFoB1t-sMsIDRXap-hSDmh0PUmdspSMigR9YDAZAwa2a7p6VnCQrdZU6v118imwvbhJ21FvbFriM-Q7ArkJyMtLJx4KlrZTI7Jwj98nsl5yhlVJoAvkkZrpDtEjq2rmYoGRv5Rvdq7ol3c/s1600/universal-war.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiFoB1t-sMsIDRXap-hSDmh0PUmdspSMigR9YDAZAwa2a7p6VnCQrdZU6v118imwvbhJ21FvbFriM-Q7ArkJyMtLJx4KlrZTI7Jwj98nsl5yhlVJoAvkkZrpDtEjq2rmYoGRv5Rvdq7ol3c/s320/universal-war.jpg" width="233" height="320" data-original-width="650" data-original-height="892" /></a></div>
<p align="justify">À l'autre bout du spectre chronologique, dans les séries encore en cours, <b>j'ai noté avec étonnement l'absence d' <a href="http://par-la-bande.blogspot.com/2013/09/universal-war-two-tome-1-le-temps-du.html" trget="blank"><i>Universal War</i> de Denis Bajram</a></b>. Cette série est pourtant parvenue à concilier brillamment succès public et reconnaissance critique. Denis Bajram revisite avec brio de nombreux thèmes classiques : la guerre interplanétaire, le voyage temporel, etc. Esprit scientifique, il construit une intrigue très rigoureuse, mais sans brider le souffle épique de sa saga. Et il y adjoint une peinture sociopolitique à même de nous faire réfléchir sur certaines évolutions de nos sociétés actuelles. </p>
<p align="justify">
</p>
<p align="justify">Ce qui est, un peu, rassurant est que parmi les quelques auteurs interrogés sur leurs influences, l'un cite Forest et un autre cite Bajram... Ces deux auteurs sont en effet une influence majeure pour bien des auteurs qui les ont suivis. Nous voici donc revenus dans notre dimension...
</p>sebsohttp://www.blogger.com/profile/03339038672229794493noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-4049483376349646206.post-74991477283586749072018-12-07T17:33:00.003+01:002022-03-03T14:56:45.165+01:00 Les carrières de Jean Giraud – Moebius en quelques phases (6) : Les années de synthèse (2002-2012)<p align="justify">Principales œuvres publiées pendant cette période : </p>
<p align="justify"> - <i>Blueberry</i> (tomes 27 et 28) : fin du cycle de Tombstone (<i>OK Corrall</i> et <i>Dust</i>) ; </p>
<p align="justify"> - <i>XIII</i> : <i>La Version Irlandaise</i> ; </p>
<p align="justify"> - <i>Le Chasseur déprime</i> ; </p>
<p align="justify"> - <i>Inside Moebius</i> (tomes 1 à 6) ; </p>
<p align="justify"> - <i>Arzak</i> : <i>L’Arpenteur</i>. </p>
<br>
<p align="justify">Pendant ses dernières années, Jean Giraud revisite ses œuvres majeures, encore davantage que dans la période précédente. Il ne crée plus de nouveaux univers, mais approfondit ceux qu’il a créés pendant les décennies précédents. L’heure n’est cependant plus à la conquête et les personnes traversent des moments de doute, voire de découragement : Blueberry continue ses aventures, entre alitement et doute dans la fin du cycle de Tombstone ; le Major Grubert revient, dans <i>Le Chasseur déprime</i>, un peu perdu dans l’univers qu’il a créé mais qu’il maîtrise, voire comprend, de moins en moins ; Arzak dans <i>L'Arpenteur</i> ; le cycle d’<i>Edena</i> se conclut avec <i>Sra</i>, dans lequel Stel se demande s’il n’a pas tout rêvé depuis le début. </p>
<p align="justify">Un seul personnage est vraiment nouveau pour Giraud dans cette période. Mais il s’agit d’un héros créé par d’autres ayant déjà connu presque 20 albums, vendus par centaines de milliers depuis plusieurs années. Il s’agit de <i>XIII</i>, best-seller de Jean Van Hamme et William Vance, que Giraud anime pendant un album, le 18<sup>ème</sup> de la série, <i>La Version Irlandaise</i>. Giraud a-t-il mieux dessiné dans cet album que dans ses derniers Blueberry ? Ou bien son dessin a-t-il bénéficié du fait de ne plus être comparé à celui de son âge d'or mais à celui de William Vance ? Celui-ci, dont le dessin était déjà naturellement très figé, complètement inadapté aux scènes d'action, avait en outre abandonné depuis des années toutes les tentatives de mise en page un peu originales qui faisaient son charme quelques décennies auparavant. Le <i>XIII</i> de Giraud, plein de vie et de mouvement, dénote donc très agréablement par rapport aux autres albums de la série. Il permet également de découvrir avec curiosité et plaisir un album de Giraud dans un contexte contemporain, loin du western à la <i>Blueberry</i>. Jusqu’à maintenant, Giraud n’avait publié que quelques pages contemporaines ; et ses seuls albums complets placés à notre époque avaient été signés par Moebius (le cycle de la <i>Folle du Sacré-Cœur</i>) et avaient donc été dessinées dans un style beaucoup plus relâché que celui de la <i>La Version Irlandaise</i>.</p>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiMouRUbW4lo33Usj-oRovOIXd8mLD7gnTUEdST4ywAvu8_wqzMJAHiPujQYO6_uoodk4UH95dSjKwkBnSgDmcO5H2odbPuvqt2zi3LfVyIGzNz92F2R0yA1RvWztVNTLYZjvP6r2FzOJds/s1600/giraud-xiii.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiMouRUbW4lo33Usj-oRovOIXd8mLD7gnTUEdST4ywAvu8_wqzMJAHiPujQYO6_uoodk4UH95dSjKwkBnSgDmcO5H2odbPuvqt2zi3LfVyIGzNz92F2R0yA1RvWztVNTLYZjvP6r2FzOJds/s320/giraud-xiii.jpg" width="242" height="320" data-original-width="400" data-original-height="529" /></a></div>
<p align="justify">La principale nouveauté, et l’une des meilleures surprises, de la période n’en est pas vraiment une puisqu’il s’agit en fait d’une œuvre de synthèse, qui se replonge dans l’ensemble du corpus de Giraud-Moebius : <i>Inside Moebius</i>. Moebius nous livre un carnet improvisé dans lequel l'auteur se retrouve face à ses principaux personnages (Blueberry et Geronimo, Arzak, le Major et Malvina du cycle du <i>Garage</i>, Stel et Atan du cycle d’<i>Edena</i> ; on peut noter l’absence des héros créés avec Jodorowski). Giraud met tout ce beau monde face à son propre "moi", mais son moi de différentes époques de sa vie (celui de son enfance, celui des années 1970…), et à ses blocages créatifs. Les principaux déclics ayant poussé Giraud à la création de cette série sont les difficultés créatrices rencontrées pour continuer <i>Blueberry</i>, l’effroi ressenti après l’attentat contre le World Trade Center en 2001 et la multiplication des bandes dessinées autobiographiques des auteurs de la « nouvelle bande dessinée » : Giraud s'était déjà mis en scène ainsi, notamment à l'occasion d'un entretien avec Numa Sadoul dans les <i>Cahiers de la bande dessinée</i> en 1974 ; voir toute une génération de jeunes auteurs, Trondheim et Sfar en tête, publier des carnets improvisés a contribué à lui donner l'envie de publier à son tour quelque chose qu'il avait déjà réalisé des années auparavant mais sans avoir pensé jusqu'à maintenant à une publication sérieuse. Tout au long des six tomes, l’auteur met donc en scène ses questions existentielles et ses angoisses créatives. L’objectif affiché est d’amener un sourire sur les lèvres du lecteur, d’après les dires du personnage représentant l’auteur. Et c’est très réussi. Alors que les scénarios de Moebius peinent le plus souvent à captiver l’attention (c’est généralement bien davantage son dessin qui donne envie de tourner la page), dans <i>Inside Moebius</i>, le mélange réussi entre introspection et dérision rend la lecture des six volumes très intéressante. Si le dessin est très relâché dans les premiers chapitres, improvisation oblige, l’auteur ne peut s’empêcher de le travailler progressivement davantage, nous offrants ainsi quelques très belles pages.</p>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgLG6iDhxrz3xe279SvcqVq_nM0yrq9bHTyXHpZTUi-_JcWFsch9EIloLPGEf0vmDR2VSvB8ZSmMIj452_nigK7KvLrszgZrqEBSq6RhrJeTKKLgKKLhhFenaLQIaef6F3A1KyhZN06rxc6/s1600/moebius-im.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgLG6iDhxrz3xe279SvcqVq_nM0yrq9bHTyXHpZTUi-_JcWFsch9EIloLPGEf0vmDR2VSvB8ZSmMIj452_nigK7KvLrszgZrqEBSq6RhrJeTKKLgKKLhhFenaLQIaef6F3A1KyhZN06rxc6/s320/moebius-im.jpg" width="229" height="320" data-original-width="358" data-original-height="500" /></a></div>
<p align="justify">Dans de nombreuses pages d’ <i>Inside Moebius</i>, principalement les dernières du sixième volume, ainsi que dans bien d’autres dessins, extraits du <i>Chasseur déprime</i>, de carnets ou d’illustrations isolées, Moebius poursuit les délires graphiques des <i>40 jours dans le désert B</i> et nous offre des dessins aux compositions foisonnantes peuplés de créatures étranges et d’intrigantes métamorphoses.</p>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjvBoAqWSvpj8LK1LyzfJ7FzaXgoBEuM_5QE-tINEuHeiYI5VtLgtt_MQX4nCeH1kaPTa0Zs0fvm-32t_GdSgwn9kfOIgLNdoAaVFZ93NNaIN6B8tvpebeq-eJN6OA1FKKb7qxn45fJxVCi/s1600/moebius-im2.png" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjvBoAqWSvpj8LK1LyzfJ7FzaXgoBEuM_5QE-tINEuHeiYI5VtLgtt_MQX4nCeH1kaPTa0Zs0fvm-32t_GdSgwn9kfOIgLNdoAaVFZ93NNaIN6B8tvpebeq-eJN6OA1FKKb7qxn45fJxVCi/s320/moebius-im2.png" width="320" height="227" data-original-width="1159" data-original-height="821" /></a></div>
<p align="justify">Du point de vue graphique, une nouveauté de la période provient de la méthode de colorisation informatique développée alors. De plus en plus adepte de la palette graphique, Moebius utilise l’informatique pour mettre en œuvre un nouveau style de couleurs ; celles-ci envahissent toute la page, y compris l’espace intericonique et les phylactères, et ne laissent des espaces en blanc sur tout l’espace de la page que lorsque cela relève d’une nécessité du récit. Les couleurs choisies sont très franches, donnant un charme nouveau à un album comme <i>L’Arpenteur</i> (on peut d’ailleurs noter qu’une des grandes nouveautés des premiers récits d’<i>Arzach</i> provenait aussi d’innovations liées à la couleur, à savoir l’utilisation de la couleur directe).</p>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg051HDimVabVGEBt8H2GSvk2QnjJb-7_S1f8snCtELK5mV1qWyUECf8dvvCG6U_de3SJrLUAJWt98g3QSUJ-x0iNfo9TnJWfNRYaeu1o62E4jTt1OebgGJHrlt8Fbg8KKl1F73PS4qiFGX/s1600/moebius-arzak-arpenteur.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg051HDimVabVGEBt8H2GSvk2QnjJb-7_S1f8snCtELK5mV1qWyUECf8dvvCG6U_de3SJrLUAJWt98g3QSUJ-x0iNfo9TnJWfNRYaeu1o62E4jTt1OebgGJHrlt8Fbg8KKl1F73PS4qiFGX/s320/moebius-arzak-arpenteur.jpg" width="320" height="288" data-original-width="850" data-original-height="766" /></a></div>
<p align="justify">Malheureusement, à l’issue de cette décennie pendant laquelle il a encore fait preuve d’une capacité d’invention toujours renouvelée, Jean Giraud – Moebius meurt en 2012. Il laisse inachevé plusieurs albums : le deuxième volume de <i>L’Homme du Ciguri</i> (dont les premières planches ont été publiées aux États-Unis), la suite de l’<i>Arzak</i> (dont certaines des premières pages ont été montrées lors d’une exposition) et la continuation du cycle d’<i>Edena</i>. Il laisse surtout derrière lui une œuvre d’une richesse et d’une imagination inouïes, remplie d’images capables de marquer durablement bien des lecteurs. </p>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiYTco-O0BckYJPFUMm0d00hUvX99Av9OSVv384TqJghEJJQ1wSSi0feJDw3F2xt8SnE_lhDUbNequrxVkGt-3mAJZ1G5dySyBpHt5JAX7xSt3Eq8TrBdc8qJMuzDGrDgTJ-oLVwLbcdd9u/s1600/moebius-arzak-fin.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiYTco-O0BckYJPFUMm0d00hUvX99Av9OSVv384TqJghEJJQ1wSSi0feJDw3F2xt8SnE_lhDUbNequrxVkGt-3mAJZ1G5dySyBpHt5JAX7xSt3Eq8TrBdc8qJMuzDGrDgTJ-oLVwLbcdd9u/s320/moebius-arzak-fin.jpg" width="248" height="320" data-original-width="480" data-original-height="620" /></a></div>
sebsohttp://www.blogger.com/profile/03339038672229794493noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-4049483376349646206.post-73570246993218743952018-11-23T00:17:00.000+01:002019-01-10T09:50:43.275+01:00Quand Wikipedia rejoint Kafka<p align="justify">Au cœur même du projet de Wikipedia, cette impressionnante encyclopédie en ligne, se pose la question de la fiabilité des contributions. Comment faire en sorte que n'importe qui ne raconte pas n'importe quoi ? Comment laisser tout le monde contribuer à cet ambitieux projet d'un genre nouveau, tout en assurant la fiabilité des informations compilées, sans laquelle un tel projet encyclopédique perdrait tout son sens ?</p>
<p align="justify">Je suis admiratif de la quantité d'informations très instructives rassemblées dans cette encyclopédie et je n'ai pas en tête de solution miracle pour trouver le juste équilibre entre libre contribution de chacun et fiabilité de l'ensemble. Pour Wikipedia, une des façons privilégiées de contrôler cela semble être de se référer à des sources fiables. Il faut "sourcer" (affreux néologisme) toutes les informations. Et, surtout, il faut privilégier les sources secondaires. Je cite les définitions et recommandations de Wikipedia (disponibles ici sur ce sujet : https://fr.wikipedia.org/wiki/Wikip%C3%A9dia:Sources_primaires,_secondaires_et_tertiaires) : "Les sources primaires sont des travaux originaux, ou des rapports d'événements, ou encore des déclarations personnelles. Ce matériau brut constitue une base pour des travaux d'analyse ou de recherche effectués et publiés par des spécialistes qualifiés. Les contributeurs de Wikipédia n'ont pas à se substituer à ces spécialistes. (...) Les sources secondaires sont des documents dans lesquels les auteurs ont réalisé une analyse, une synthèse, une explication ou une évaluation d'un sujet sur base des sources primaires à leur disposition. (... Les articles de Wikipédia se fondent habituellement sur des sources secondaires fiables et de qualité. Celles-ci fournissent les analyses, synthèses, interprétations ou explications indispensables à la rédaction. Il s'agit des livres ou des articles écrits par des spécialistes du sujet de l'article." Les sources primaires ou les articles écrits par des non-professionnels sont donc implicitement considérés comme non pertinents pour rédiger les articles Wikipedia.</p>
<p align="justify">Ces recommandations sont justifiées par une recherche de fiabilité mais soulèvent des questions et quelques difficultés. Première remarque : en s'appuyant ainsi sur des sources secondaires et en bannissant toute analyse des contributeurs, Wikipedia s'éloigne de l'idéal de l'encyclopédie comme synthèse réfléchie d'un savoir à un certain moment (idéal qui a donné lieu à de belles réalisations, depuis l'<i>Encyclopédie</i> de Diderot et d'Alembert jusqu’aux grandes encyclopédies du siècle dernier (telles que l'Encyclopédie Larousse ou l'<i>Encyclopedia Britannica</i>)). <b>Wikipedia vise en fait à n'être qu'un agrégateur de contenus, et à exclure le plus possible toute analyse d'un contributeur, suspectée a priori d'être source potentielle d'erreurs</b>.</p>
<p align="justify"><b>Mais cette crainte des erreurs des contributeurs peut en fait être contre-productive et non seulement générer d'autres erreurs, mais, surtout, empêcher la correction de celles-ci. Et c'est là que la situation de vient véritablement kafkaïenne...</b> </p>
<p align="justify">En voici un exemple : il est écrit sur la page Wikipedia consacrée à Fabrice Neaud que "Le Journal raconte l'histoire du coming out du narrateur". Or ce n'est pas le cas, pas du tout. Le narrateur est bien homosexuel, mais dans le <i>Journal</i>, dès les premières pages, son homosexualité est considérée comme acquise et connue de tous les protagonistes. À aucun moment, il n'y a le récit de son coming out (ni dans le temps du récit, ni même au titre de souvenirs). Un coming out a peut-être eu lieu mais c'était avant les événements racontés dans le <i>Journal</i>. Il s'agit donc d'une erreur factuelle. Mais, et les ennuis commencent, cette erreur provient d'un "source secondaire", qui plus est écrite par un "professionnel" ; on peut lire en effet dans un article de L'Obs, oublié en 2002 quand Fabrice Neaud a reçu le prix du scénariste au festival de Saint Malo : "Il en est au quatrième tome de son "Journal", un "coming out" commencé il y a dix ans". Un journaliste professionnel (car un professionnel est forcément plus fiable qu'un amateur), ou un attaché de presse, a fait un raccourci très rapide (l'auteur est homosexuel et il parle de son homosexualité dans son œuvre, donc il s'agit forcément d'un "coming out") et cette erreur est maintenant sacralisée car elle provient d'une source secondaire professionnelle. (On peut en outre relever le glissement dans l'utilisation de la citation : l'article considère que le <i>Journal</i> est un coming out ; l'article de Wikipedia utilise cette source pour écrire que "le Journal raconte l'histoire du coming out du narrateur", ce qui ne veut pas dire la même chose)... </p>
<p align="justify"><b>Il y a donc une erreur factuelle et il n'est pas possible de la corriger (et ce n'est pas faute d'avoir essayé) dans la mesure où cette affirmation s'appuie sur une source secondaire dûment référencée</b>. Que vaut une simple observation d'un amateur face à une information provenant d'une source secondaire écrite par un professionnel ? Cette façon de verrouiller les corrections soulèvent à mon sens deux problèmes de fond.</p>
<p align="justify"><b>Premier problème : quelles sont les sources prioritaires ?</b> Nous parlons ici des thèmes abordés dans une œuvre. Il peut sembler évident que la source prioritaire est l’œuvre elle-même. Il est facile de vérifier que le <i>Journal</i> ne raconte pas le coming out du narrateur ; il suffit pour cela de lire le <i>Journal</i> lui-même. Quoi de plus simple ? Oui, mais voilà, le <i>Journal</i> est une "source primaire", que le contributeur de Wikipedia n'est pas habilité à analyser lui-même. Il faut donc se référer aux quelques lignes écrites un peu rapidement (mais sans doute avec bonne volonté) par un journaliste ou, plus probablement, l'attaché de presse du festival. <b>Nous arrivons donc à une situation paradoxale dans laquelle, lorsqu'il s'agit de parler d'une œuvre, il vaut mieux s'appuyer sur une source secondaire, prémâchée et rapide à utiliser (mais parfois fautive, comme c'est le cas ici), qu'à la source primaire, l’œuvre elle-même</b>. </p>
<p align="justify"><b>Deuxième problème, propre à la bande dessinée : Il est patent que la bande dessinée souffre d'un manque de reconnaissance par les milieux culturels et journalistiques, ce qui limite très fortement l'existence de sources secondaires fiables et pertinentes</b>. Très peu de journalistes professionnels de la presse écrite sont capables d'écrire des articles pertinents et originaux (c'est-à-dire non repris d'un article antérieur ou d'un dossier de presse) sur la bande dessinée. Seuls quelques journalistes spécialisés, écrivant pour des revues tout aussi spécialisées semblent capables d'apporter un éclairage pertinent sur ce médium : En France, Thierry Groensteen, Benoît Peeters, Thierry Smolderen, par exemple ; aux États-Unis, la rédaction du <i>Comics Journal</i> et quelques autres passionnés. Les points de vue les plus instructifs viennent le plus souvent soit d'entretiens avec les auteurs eux-mêmes, soit de documents écrits par des amateurs, des rédacteurs de revues très spécialisées, de sites ou de blogs (et ce, depuis la création du Club des bandes dessinées, en 1962 par quelques fameux amateurs de bande dessinée comme Alain Resnais, Chris Marker, Jean-Claude Forest, etc.) ; on peut citer parmi bien d'autres le site <a href="www.du9.org" target="blank">du9</a> ou <a href="https://par-la-bande.blogspot.com/2010/10/bananas-critix-les-revues-devariste.html" target="blank">les revues d'Évariste Blanchet</a>. <b>Si l'on se contente de sources secondaires, provenant de journalistes professionnels, on risque de se focaliser sur les tropismes clés de ces professionnels, à savoir les plus gros tirages, les séries adaptées au cinéma et les reprises de personnages des années 1950 et 1960</b>. Mais la bande dessinée d'aujourd'hui ne se résume pas, heureusement, à <i>Largo Winch</i>, à la reprise de <i>Blake et Mortimer</i> et aux films de super-héros Marvel... </p>
<p align="justify">Autre exemple de biais provoqué par ces méthodes : Numa Sadoul, le journaliste auteur de quelques-uns des entretiens les plus célèbres avec des auteurs de bande dessinée (il est d'ailleurs quasiment l'initiateur de l'exercice avec ses fameux entretiens avec Hergé dans les années 1970 ; il a ensuite publié des livres d'entretiens avec notamment Moebius, Franquin, Uderzo et bien d'autres). En plus d'interviewer des auteurs, il est également (et même majoritairement en termes de temps passé), homme de théâtre. Malheureusement pour lui, ce travail de théâtre, intéressant à connaître pour qui s'intéresse à lui, est très peu documenté dans des "sources secondaires" ; tout ce pan de la carrière de Numa Sadoul a donc été supprimé de la page Wikipedia qui lui est consacrée...</p><p align="justify">Si Wikipedia veut pouvoir mettre en ligne des articles à jour et pertinents sur la bande dessinée d'aujourd'hui, il est nécessaire d'accepter les analyses reposant sur les œuvres elles-mêmes et (lorsqu'elles sont argumentées et constructives, bien entendu) les contributions d'amateurs. Se contenter d'agréger des extraits d'articles professionnels risque de déboucher sur des articles manquant clairement de fond, et cumulant parfois erreurs et poncifs... Et tout cela, par crainte de potentielles erreurs des contributeurs...</p>
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