lundi 25 octobre 2010

Trois Christs, de Valérie Mangin, Denis Bajram et Fabrice Neaud (2010)

Les publications auxquelles participe Fabrice Neaud sont suffisamment rares pour ne pas en rater une seule.

Vient de paraître chez Quadrants un album original à plus d'un titre, Trois Christs.

Ce livre joua longtemps l'Arlésienne. Annoncé avec quatre dessinateurs pour une publication en 2008, il est finalement sorti ce mois-ci avec deux dessinateurs.

La participation de Fabrice Neaud à un album de 80 pages en couleurs chez Quadrants, maison dépendant de Soleil, a pu en surprendre quelques-uns. Pourtant Fabrice Neaud n'a jamais caché ni son amitié pour Denis Bajram, ni son intérêt marqué pour des formes de bande dessinée apparemment éloignées de l'autobiographie 'indépendante', des comics de super héros à la science fiction.

Valérie Mangin nous a concocté, selon les crédits de l'algum, un "puzzle scénaristique". De quoi s'agit-il ? D'une seule histoire, celle de la redécouverte au Moyen-Âge du Suaire de Turin (le linceul qui aurait enveloppé le Christ après sa mort sur la croix), mais racontée trois fois, selon trois hypothèses, ou 'variations', différentes : "Dieu existe", "Dieu n'existe pas" et "Dieu est radioactif"... Pour Valérie Mangin, il s'agit de "trois histoires différentes se passant au même endroit, en même temps, avec les mêmes personnages, racontant le même événement et… n'ayant quasiment rien à voir les unes avec les autres, tant elles reposent sur des visions du mondes opposées". Pour corser l'affaire, les trois récits utilisent le plus possible les mêmes images et les mêmes textes, mais placés dans des contextes différents.

Denis Bajram dessine l'essentiel de l'album, à savoir ces trois récits (initialement prévus pour trois dessinateurs différents). Il adopte pour cela un dessin en couleurs directes, très éloigné des images sombres de Universal War I. Ce nouveau style lui permet de mettre en scène des jeux de lumière avec beaucoup de talent.

Quant à Fabrice Neaud, il dessine les trois pages du prologue, les trois de l'épilogue et quelques dessins venant en conclusion de chacun des trois chapitres. Ces pages sont purement historiques et récapitule ce que l'on sait vraiment du linceul qui a enveloppé le Christ puis du linge connu sous le nom de Saint Suaire de Turin.

Bref, deux excellents dessinateurs au service d'un scénario habile sur un thème, la mort et la Résurrection (réelle ou imaginaire) du Christ ainsi que les conséquences de celles-ci sur les hommes de toutes les époques, qui n'a pas fini de faire discuter et réfléchir...

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