mardi 17 avril 2012

Travers Coda, Index et Divers, de Renaud Camus (2012)

Je souhaitais revenir sur Travers Coda, Index et Divers, maintenant que je l'ai presque terminé (il me reste quelques pages d'index à lire). Je commencerai par un avertissement, en paraphrasant Renaud Cammus lui-même : ne lisez pas ce livre, si vous n'avez pas encore lu les cinq précédentes Églogues. En effet Travers Coda, Index et Divers conclut ce cycle romanesque et n'est guère comprénsible, ou au moins appréciable (tant le terme "compréhensible" peut sembler inadéquat dans le cas présent...) sans une grande familiarité avec les volumes antérieurs (voire avec l'ensemble de l'oeuvre de Renaud camus...).

J'ai déjà abordé les Églogues dans ce blog. Comme je l'ai déjà écrit, j'ai tendance à considérer ces livres comme des romans dans lesquels les personnages seraient remplacés par des groupes de phrases (citations plus ou moins tronquées, plus ou moins trafiquées, tirées d'autres romans, d'essais, de films, voire de journaux de Renaud Camus, Le Journal de Travers (tomes 1 et 2) notamment) : ces groupes de phrases apparaissent à de nombreuses reprises, disparaissent pendant un certain temps, reviennent au premier plan ou en tant que personnages secondaires. Le plus souvent, l'on passe d'un groupe de phrases à l'autre en s'appuyant sur deux mots qui lient ces deux éléments de sens successifs ; ces deux mots peuvent être des homonymes, deux termes dont une lettre est modfiée, des anagrammes, voire des termes s'appelant "naturellement" l'un l'autre... Dans Travers Coda, comme souvent dans les conclusions de longs cycles romanesques, un grand nombre de personnages des livres antérieurs reviennent sur le devant de la scène, comme pour un salut final. Les groupes de phrases indépendants sont donc très nombreux, généralement constitués d'une phrase à peine, et encore, pas toujours complète. La confusion serait donc grande pour tout lecteur qui ne serait pas familier de tous ces groupes de phrase / "personnages"...

Travers Coda conclut donc la tétralogie de Travers mais n'occupe qu'une centaine de pages (ce qui, je dois bien l'avouer, m'a déçu au premier feuilletage de l'ouvrage). Le livre contient également deux autres courtes églogues (d'une quinzaine de pages chacun) parues dans des revues et un index de plus de 600 pages... Le plus surprenant est que la lecture de cet index, partie d'un ouvrage qui généralement peut être consultée rapidement mais non lue, est tout à fait intéressante. L'index récapitule en effet de nombreux mots charnières de l'oeuvre. Sa lecture, dans le cas des Églogues, permet donc de voir à découvert ces termes qui constituent la colonne vertébrale du cycle. De nombreux liens entre ces mots sont explicités, ce qui permet également de mieux appréhender les mécanismes utilisés par l'auteur pour passer d'un groupe de phrases à l'autre. Cet index aide donc les lecteurs passionés des Églogues, dont, vous l'aurez compris, je fais partie, à apprivoiser davantage cet Objet littéraire non identifié. Cela donne d'ailleurs l'envie de se replonger dans les premiers volumes, pour les relire avec un oeil neuf, plus averti.


Pour ceux qui apprécient les Églogues et qui ont envie de creuser un peu le sujet, je recommande chaudement l'impressionant blog de Véhesse. Les sources et citations de Renaud Camus sont recensées, mises en perspective, étudiées avec une belle obstination.

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