samedi 22 février 2014

Une histoire de Tom Strong par Alan Moore et Jaime Hernandez !

Le fait m'avait échapé : Alan Moore et Jaime Hernandez ont collaboré pour une histoire de Tom Strong ! Cette histoire, Tesla Time, a été publiée dans Tom Strong’s Terrific Tales #1, en 2002. Pour être franc, il s'agit d'une courte pochade de quatre pages mais cela n'en reste pas moins très plaisant de voir ces deux grands collaborer.

Ce récit est disponible en ligne, avec un grand nombre d'autres récits courts et illustrations rares des frères Hernandez. Une mine à découvrir !

samedi 15 février 2014

Un album de Xavier Mussat à paraître prochainement

Il est peu de dire que Xavier Mussat est un auteur rare. Il a publié des récits isolés dans la revue Ego comme X entre 1994 et 2000, un album (extraordinaire), Sainte Famille, en 2002, et a contribué à environ la moitié de l'album neaud mussat squarzoni, sorti en 2004 pour les 10 ans de l'éditeur Ego comme X. C'est peu. Malgré cette œuvre peu prolifique, Xavier Mussat est l'un des auteurs francophones de bande dessinée autobiographique parmi les plus talentueux, avec ses collègues d'ego comme x, Fabrice Neaud et Lucas Méthé, et quelques autres comme Edmond Baudoin ou Mattt Konture.

Rien donc de nouveau en bande dessinée de sa part depuis 2004. Et voilà qu'il a récemment annoncé avoir terminé son nouvel album. Quelques 250 pages à paraître prochainement chez Casterman. Je ne connais ni le titre, ni la couverture mais c'est peut-être l'album que j'attends avec le plus d'impatience dans les prochains mois.

mardi 11 février 2014

journal lapin 2008-2009, de Lucas Méthé (2014)

Ego comme X est un éditeur exceptionnel. Non seulement il publie d'excellents livres (un des derniers en date étant le superbe Histoire d'un couple), mais en plus il en offre certains ! Il y a dix ans, à l'occasion de son dixième anniversaire, il avait offert à certains de ses lecteurs un album regroupant de superbes planches de Fabrice Neaud, Xavier Mussat et Philippe Squarzoni (neaud mussat squarzoni). Cette année, pour ses 20 ans, il offre à tous ceux qui en font la demande un recueil de planches de Lucas Méthé, pour la plupart initialement publiées dans la revue Lapin (tous les détails pratiques ici). J'avais évoqué ces planches avec l'auteur il y a quelque temps et il semblait réticent à les voir publiées en volume. Après les avoir lues, je peux aisément le comprendre : Lucas Méthé est perfectionniste et ces planches sont très imparfaites. Mais attention, ici l'imperfection est une part intégrante de la démarche de Lucas Méthé et elle n'empêche nullement ce journal lapin 2008-2009 d'être un excellent livre.

De quoi Lucas Méthé parle-t-il dans ces planches ? Entre 2008 et 2009, soit entre la fin du travail sur Mon Mignon et pendant une partie de l'écriture de L'Apprenti, Lucas Méthé a publié quelques pages de journal dans la revue Lapin. Dans ces planches, il s'interroge sur les possibilités et les impasses de la bande dessinée et sur ce que lui peut en faire en tant qu'auteur. Lucas Méthé est un dessinateur qui doute ; des potentialités du médium, de ses propres capacités, du bien-fondé de ses travaux en cours, etc. Il ne s'agit pas ici d'un ouvrage théorique sur la bande dessinée, qui pose des questions rhétoriques pour y apporter des réponses théoriques bien charpentées. Non, il soulève beaucoup plus de questions qu'il n'en résout ; Lucas Méthé rend clairement perceptibles ses doutes, ses insatisfactions, ses regrets. Il ne se satisfait pas des pistes de réponse qu'il esquisse et fait part au lecteur de cette profonde insatisfaction. C'est en cela que ce livre est imparfait, comme je l'écrivais plus haut : il laisse le lecteur sur des doutes, des questions irrésolues et des impasses. Mais c'est également ce qui fait sa richesse et sa force : le lecteur est invité à participer à cette réflexion sans fin, avec tout l'inconfort mais toute la potentielle fécondité que cela peut faire naître.

Il est intéressant de noter que peu après ces planches Lucas Méthé publiait L'Apprenti. Cet album est très réussi mais représente probablement une impasse. Pas au sens d'échec, loin s'en faut, mais au sens de point au-delà duquel il n'est pas possible de continuer dans la même direction. Dans L'Apprenti, Lucas Méthé séparait fortement texte et dessin. Au-delà, une telle voie conduisait sans doute à la séparation radicale des deux, vers le journal purement écrit d'une part, vers l'illustration d'autre part. Depuis Lucas Méthé s'est consacré à un autre projet de bande dessinée radicalement différent (au moins en apparence) : un pastiche des aventures de Spirou et Fantasio telles que les dessinait Jijé : vives et délirantes, parfois même carrément foutraques ; un retour à une bande dessinée d'apparence moins réfléchie et plus intuitive, comme un retour à l'insouciante jeunesse de la bande dessinée, loin des questionnements réflexifs d'aujourd'hui...

journal lapin 2008-2009 est donc un nouveau passionnant témoignage de la riche démarche de Lucas Méthé. Et un superbe cadeau pour les 20 ans d'Ego comme X.