J'avais acheté Susceptible, de Geneviève Castrée, quasiment dès sa sortie. Cet album paraissait dans un contexte particulier : il s'agissait en effet du premier livre publié par L’Apocalypse, la nouvelle maison d'édition fondée par Jean-Christophe Menu après son départ de L’Association. Pour diverses raisons, le livre est resté sur une pile pendant plusieurs mois et je viens à peine de le lire.
Comme souvent avec ce type d'ouvrage autobiographique, je ne peux m'empêcher de m'interroger, probablement un peu vainement, sur ce qui m'y plaît : est-ce une réelle valeur esthétique, ou bien avant tout une qualité de témoignage ? Mais dans quelle mesure cette question est-elle réellement pertinente ? Quoi qu'il en soit, cet album m'a vraiment séduit. La narratrice relate son enfance et son adolescence québécoise, entre sa mère, avec qui elle vit près de Montréal, et son père, qui vit à moitié reclus en Colombie britannique et dont, enfant, elle ne parlait même pas la langue (elle étant francophone, lui anglophone). Elle évoque ses racines familiales, sa relation intime mais difficile avec une mère qui n'est pas toujours la plus adulte des deux, ses difficultés avec les amants de sa mère, etc.
Le ton est suffisamment distant pour montrer que de l'eau a passé sous les ponts et pour ne pas tomber dans le mélo, mais assez proche pour que l'on puisse partager ses tourments. Le dessin est sensible et élégant. Les chroniques autobiographiques en bande dessinée fleurissent depuis quelques années ; peu ont la subtilité de celle-ci.
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