L'Association vient de sortir en DVD Edmond, un portrait de Baudoin, le film de Laetitia Carton, consacré à Edmond Baudoin, dont j'ai déjà parlé plusieurs fois et que je continue à recomander. Il est accompagné d'une bande dessinée d'une quarantaine de pages, Éloge de l'impuissance.
Dans ces pages, Baudoin nous livre quelques réflexions sur sa vie et sur son art, au fil de la plume (et du pinceau, pour les planches consacrées à son frère Piero, utilisant ainsi la même technique que celle qu'il avait employée dans l'album éponyme). Au fil, relativement ténu, de discussions avec Laetitia Carton, il évoque brièvement l'ensemble de sa carrière, ses relations avec ses parents et ses enfants, ses rapports avec le dessin et avec les femmes, son lien avec son village d'enfance, Villars-sur Var, et ses camarades de là-bas.
Pourquoi Éloge de l'impuissance ? Il s'agit ici de l'impuissance à dessiner la vie, quête inlassable de Baudoin, mise en avant depuis ses premiers albums. C'est peut-être dans Le Portrait, entre autres, que cette impuissance est la plus richement écrite ("Peindre l'homme, ce rêve impossible", "Dessiner la vie... Le rêve impossible... On ne peut que l'aimer").
Bien sûr, l'ensemble peut paraître assez décousu. Mais quelle importance cela a-t-il ? Baudoin a atteint un tel niveau, une telle grâce dans le dessin, que la moindre pensée dessinée semble prendre vie sous sa plume. Son art dans l'utilisation des silhouettes, notamment, atteint encore des sommets. Tel un peintre oriental, il parvient à insuffler une vie extraordinaire à des personnages brossés en quelques traits.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire