Dans Le Rideau, Milan Kundera continue avec brio le travail de réflexion qu'il avait entamé dans L'Art du roman. Le roman est toujours pour lui un art de la connaissance, qui permet d'explorer les méandres du réel, de façon complémentaire à la philosophie ou aux sciences humaines. Kundera approfondit également des thèmes qui lui sont chers depuis des années, le kitsch, le sort de l'Europe centrale et des petits pays (un petit pays étant notamment, d'après lui, un pays dont l'existence ne va pas de soi, qui peut disparaître au cours de l'histoire).
Ces réflexions s'appuient sur des exemples tirés d'auteurs dont Kundera ne se lasse pas de parler, Cervantes, Broch, Flaubert, Fuentes, Sterne. Milan Kundera est d'ailleurs très probablement la personne, avec Renaud Camus et Alain Finkielkraut, qui m'a fait découvrir, et grâce à qui j'ai appris à aimer, le plus d'écrivains...
À tous ceux qui ont lu et apprécié L'Art du roman, je leur conseille fortement de lire Le Rideau qui complète richement ce premier essai. Pour les autres, lisez donc d'abord L'Art du roman, probablement le texte le plus riche que j'ai lu sur cette forme artistique, dont Kundera vante si brillamment les mérites.
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