Il est difficile d'aborder Le train ou vont les choses comme un album normal. C'est le premier album de Philémon depuis 25 ans (Le Diable du peintre date de 1987), mais ce n'est pas le plus important dans la mesure où Fred nous a offert plusieurs chefs-d’œuvre dans l'intervalle (L'Histoire du Corbac aux baskets, L'histoire du conteur électrique, etc.). Non, c'est surtout le dernier album de Philémon, et très probablement le dernier de Fred... En effet celui-ci, suite a des problèmes de santé, ne parvient plus à dessiner. Il n'a d'ailleurs réussi à terminer que 28 pages pour ce nouvel album. Il a ensuite dû se résoudre à réutiliser des pages plus anciennes (les premières planches du Naufragé du A, le premier album de Philémon, ce qui est une belle façon de conclure la série, en bouclant la boucle...).
Ce dernier album paraît donc relativement court... Mais est-il réussi pour autant, me demanderez-vous ? Ne vous inquiétez pas... Fred est toujours Fred. Il parvient même à surmonter la panne d'inspiration dont il a souffert pendant la difficile gestation de cet album en l'intégrant dans le récit : Philémon rencontre un engin étrange, la Lokoapattes. C'est elle qui fait avancer le train ou vont les choses. Malheureusement elle est tombée à court de carburant et est sortie du tunnel imaginaire. Or elle carbure a l'imagination. Monsieur Barthélémy et Philémon vont donc lui raconter des histoires...
J'ai retrouvé avec toujours autant de plaisir la logique délicieusement absurde de Fred, son humour si subtil. Et son dessin tellement atypique, bourré de reproductions de gravures, est toujours aussi plaisant.
Une digne, bien qu'un peu courte peut-être, conclusion à un des chefs-d’œuvre de la bande dessinée francophone. Merci Monsieur Fred.
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