Comme d'habitude chez Antonioni, le rythme est lent, le réalisateur laisse s'installer une certaine atmosphère ; les scènes semblent ne jamais finir, comme les routes parcourues en voiture par l'héroïne ; les plans sont magnifiques, en particulier dans les scènes de désert.
Dans ses films précédents, Antonioni avait décrit la jeunesse italienne, notamment dans L'Éclipse, puis londonienne, dans Blow up. Ici il dépeint les désarrois de jeunes Américains du début des années 1970, errant des combats universitaires pour les droits civiques aux immensités désertiques de Californie. Les mots sont rares, les désirs, les hésitations, les angoisses ne sont pas verbalisées ; mais les longs plans séquences, les silences et les rêves de Mark, étudiant ayant volé un avion, et de Daria, secrétaire, permettent de décrire un certain état d'esprit de la jeunesse américaine de l'époque mieux que tous les longs discours que j'ai pu lire à ce sujet.
J'ai laissé pour la fin un autre point capital du film : la musique, celle des Pink Floyd en premier lieu. Plusieurs de leurs morceaux participent admirablement à l'ambiance du film. Et, surtout, leur titre « Come in Number 51, Your Time Is Up » (version de « Careful with That Axe, Eugene » retravaillée pour l'occasion) accompagne magistralement la colère muette de Daria à la fin du film et fait de ce moment une de mes scènes favorites de l'histoire du cinéma.
Bonjour,
RépondreSupprimerJ'écris une communication de socio./philo. pour juillet 2011, à Grenoble, comparant la colère de ce film et celle de Fight Club (1999). Voudriez-vous échanger qq points de vue ?
Cordialement,
DMU.