Je viens d'apprendre le décès de Paul Gillon.
Digne représentant de l'école française réaliste classique, sur les traces notamment de quelqu'un comme Poïvet, il a traversé plus de 60 ans d'histoire de la bande dessinée française. Il travailla pour Vaillant ou Pif, publia un strip quotidien (genre relativement peu implanté sur nos rivages), 13, rue de l'Espoir, dans France Soir, aborda les années 1980 avec la vague de l'érotisme en bande dessinée (La Survivante et Jehanne) et continua à travailler jusqu'à sa mort, à plus de 80 ans.
Son dessin élégant, au trait fin, ses personnages élancés ont apporté un charme subtil aux nombreux scénarios qu'il a illustrés.
Cependant la seule oeuvre de lui qui m'a réellement marqué est Les Naufragés du Temps, plus précisément les quatre premiers tomes, sur des textes de Jean-Claude Forest. L'alliance de ces deux auteurs fait merveille : l'imagination débridée, les dialogues littéraires, le romantisme de l'histoire de ces deux naufragés élaborée par Forest sont parfaitement mis en valeur par l'élégance du trait de Gillon. Un chef-d'oeuvre de la bande dessinée de science-fiction...
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