Après le 11 septembre 2001 et l'effondrement des tours jumelles, la vie de Stanley a lentement dérivé... Sa compagne, Marion, est partie. Lui s'isole progressivement et s'enfonce dans un état second, sans travail, sans réelle vie sociale, sans but. World Trade Angels est le récit de cette dérive. La narration n'est pas linéaire, les flash-backs s'enchaînent aux rêves, les méditations solitaires de Stanley deviennent divagations...
Une des grandes forces de cet album provient du style pictographique du dessinateur, Laurent Cilluffo. Ses personnages stylisés, ses formes géométriques pour les décors, quelques à-plats de couleurs, illustrent à merveille la détresse de Stanley et son errance plus ou moins solitaire au milieu des gratte-ciels de New York... Son hiératisme d'une grande élégance confère à cet album une sourde beauté et beaucoup de mélancolie.
En lisant World Trade Angels, j'ai pensé à la Cité de Verre de Paul Auster, qui décrit aussi la dérive progressive d'un individu dans une mégalopole nord-américaine, ainsi qu'à Asterios Polyp, de David Mazzucchelli, autre chronique d'une errance personnelle, utilisant également une mise en image stylisée... Mais World Trade Angels a assez d'originalité et de force pour ne pas être éclipsé par ces comparaisons. Un album atypique qui mérite d'être découvert.
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