Lyonel Feininger n'est pas le plus connu des pionniers de la bande dessinée états-unienne. Pendant sa courte carrière d'auteur de comics, il a pourtant dessiné quelques chefs-d’œuvre, notamment The Kin-der-Kids, en 1906 et 1907. J'en ai déjà brièvement parlé à propos de ma bédéthèque idéale. Cette histoire d'un groupe de gamins hétéroclites qui partent à l'aventure, poursuivis par quelques adultes pittoresques, est assez amusante. Mais l'aspect le plus marquant de l'art de Lyonel Feininger, comme dans Wee Willie Winkie's World, son autre série de bande dessinée, est son graphisme d'une grande modernité, aux traits anguleux et stylisés. On retrouve des traces très marquées de son style dans l’œuvre de Frank Miller, par exemple. Aux États-Unis, ces quelques soixante pages de bande dessinée ont récemment été rééditées, très bien, par Fantagraphics Books.
Mais si je voulais parler aujourd'hui de cet auteur, c'est à propos de la deuxième partie de sa carrière. En effet après avoir abandonné la bande dessinée, et jusqu'à sa mort en 1956, il s'est consacré à la peinture. Proche de la Sécession viennoise, de l’expressionnisme, du cubisme, il a été membre ou a participé à des travaux de groupes aussi fameux que Die Brücke, Der Blaue Reiter, le Bauhaus, etc. Et l'actualité récente vient nous rappeler que cette deuxième carrière a rencontré le succès puisqu'un de ses tableaux, Hafen von Swinemuende, a été adjugé près de 5,8 millions d'euros fin mai à Paris... Bel exemple de reconversion réussie...
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