Disons-le tout net : J'ai trouvé que le 52e tome des aventures de Spirou, La Face Cachée du Z, était un excellent album de détente. Le premier élément qui m'a séduit dans cet album, comme dans le précédent, est le dessin de Yoann. Celui-ci parvient à une bonne synthèse de l'ancien et du moderne. Si j’osais (bon, d'accord, j'ose) cela ressemble à du Franquin mâtiné de Blutch et de Winscluss, un mélange de dessin franco-belge traditionnel et de "nouvelle bande dessinée" ; il allie fidélité aux canons du genre, sens du mouvement et modernité du trait.
Le scénario de Vehlmann atteint un équilibre similaire. Tous les personnages récurrents sont parfaitement "dans leur rôle", de Champignac en vieux sage à Zorglub en savant fou, tiraillé entre désir de puissance et souhait de bien faire, encore obsédé par la Lune ; de Fantasio, journaliste en mal de scoop et inventeur loufoque, à Spip, animal de compagnie rebelle ; et, bien sûr, Spirou, sans peur et sans reproche, toujours prêt à rendre service ou à risquer sa vie pour sauver celle de Spip. Dans ce cadre clairement défini, péripéties et gags s'enchaînent. Spip râle, Fantasio cherche un scoop, Zorglub et Champignac s'opposent, de truculents seconds rôles font leur apparition. Pas de nostalgie exacerbée, l'histoire s'inscrit dans le présent : les personnages sont sexués (à part peut-être Spirou, éternel adolescent), des allusions sont faites aux conflits armés les plus récents. Certes les auteurs jouent clairement la carte de l'humour et du second degré, au détriment du suspense. Et l'album est un peu court (il n'a que 48 pages, alors que Les Géants Pétrifiés en comptaient 62 et Alerte aux Zorkons 56). Mais les deux auteurs nous offrent un très agréable moment de lecture.
Tout à fait d'accord avec votre description du dessin de Yoann. Bien vu !
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