Je viens de terminer le 6e (et pour l'instant dernier) volume de Georges et Louis romanciers, série phare de Daniel Goossens et je me suis aperçu que, sauf oubli, je n'avais jamais parlé de cet auteur sur mon blog. J'avais pourtant lu avec beaucoup de plaisir Sacré Comique, publié l'année dernière.
Dans ces deux albums, comme dans le reste de sa bibliographie, Daniel Goossens allie un humour jubilatoire et un dessin d'une époustouflante technique.
Son humour est particulier, très original dans la bande dessinée francophone ; il est axé le plus souvent sur l'absurde des situations, sur le décalage entre les objectifs grandioses, ou grandiloquents, de ses personnages et leurs réalisations dérisoires. Proche parfois du « nonsense » si britannique chers aux Monthy Python, il se rapproche beaucoup d'un humour « glacé et sophistiqué », tel que le prônait à longueur de bandes (comique de répétition oblige) le saint tutélaire de Fluide Glacial, Gotlib himself.
Le dessin de Daniel Goossens est parfaitement adapté à son humour : il navigue entre réalisme et caricature grotesque, dépeignant au mieux des personnages qui passent aisément, comme je l'écrivais plus haut, des ambitions les plus grandioses aux réalisations les plus dérisoires. Le plus frappant cependant est peut-être son utilisation du lavis : il parvient avec cette technique à un rendu des volumes, à des nuances dans le traitement des surfaces qui ont peu d'équivalent en bande dessinée.
Je viens de lire ce recueil suite à ce post. Effectivement très bon. Merci.
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