La revue 9e Art a disparu des kiosques pour se réfugier sur Internet, L'Éprouvette s'est sabordée au bout de trois excellents et copieux numéros, Comix Club semble également avoir sombré... Le paysage des revues d'analyse de bande dessinée de qualité s'est singulièrement clairsemé ces dernières années.
La parution du 3e de la revue Bananas, aux avatars multiples, d'Évariste Blanchet est d'autant plus bienvenue. Moins de publication de récit court (un seul en fait, mais relativement anecdotique) mais essentiellement des analyses variées. J'aurais tendance à regretter cette absence de récits dans ce nouveau numéro, tant j'ai découvert de planches passionnantes, dans des styles extrêmement dissemblables, dans les précédentes livraisons de Bananas, mais je ne vais pas bouder mon plaisir.
Dans un éditorial bien senti, Évariste Blanchet positionne sa revue, aux textes relativement longs, entre les textes courts que l'on peut lire sur Internet et les livres critiques aux analyses beaucoup plus approfondies.
On retrouve dans ce numéro les qualités habituelles (mais si rares par ailleurs) des publications d'Évariste Blanchet : des analyses fouillées, des entretiens inédits, quelques critiques d'albums ; le tout sans aucun a priori, avec un stimulant éclectisme, sans aucune considération de mode et sans se soucier outre mesure de l'actualité. Georges Pichard est ainsi mis à l'honneur avec un long entretien, une superbe couverture et une non moins superbe quatrième de couverture (notons le choix très sûr des illustrations) ; l'accueil par les lecteurs de l'époque des premiers épisodes d'Archie Cash est analysé ; deux autres articles sont consacrés à des récits méconnus d'auteurs fameux (ceux de la période anglaise d'Hugo Pratt et les dernières aventures de Sibylline) ; le tout se concluant sur une analyse richement illustrée de la composition des planches de bande dessinée.
Il ne me reste maintenant plus qu'à attendre la sortie du quatrième numéro...
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