mercredi 9 mars 2011

Le Journal des Faux-Monnayeurs, d'André Gide (1926) et Le Journal du Docteur Faustus, de Thomas Mann (1946)

Les Faux Monnayeurs, d'André Gide, et Docteur Faustus, de Thomas Mann, sont deux romans que je trouve très riches et dont il m'intéressait, pour des raisons sensiblement différentes, de connaître un peu mieux la genèse. Les Faux Monnayeurs parce que je considère ce livre comme un des plus grands romans francophones et qu'André Gide y a mis une folle inventivité, dans le fond comme dans la forme. Docteur Faustus parce que j'ai la sensation de ne pas avoir toujours perçu où Thomas Mann voulait en venir : mélange de thème dissemblables (le mythe de Faust, la vie intellectuelle de l'époque, la naissance du nouvelle musique...), assimilation du dodécaphonisme à une musique d'origine satanique, etc.

J'ai donc lu, à peu de temps d'intervalle, Le Journal des Faux-Monnayeurs et Le Journal du Docteur Faustus. J'espérais y découvrir comment ces deux auteurs avaient élaboré leur œuvre respective, quels étaient leurs objectifs de départ, quels moyens ils avaient choisi d'utiliser pour aboutir à leurs fins. Je souhaitais jeter un œil dans leur processus de création, entr'apercevoir leurs doutes et leurs repentirs, avoir une idée, aussi vague soit-elle, du chemin artistique qui avait débouché sur ces deux chefs-d'œuvre.

Eh bien, ce n'est pas, ou marginalement, ce que j'ai trouvé dans ces deux ouvrages. Thomas Mann a davantage écrit un "journal couvrant l'époque de l'écriture du Docteur Faustus" qu'un "journal du Docteur Faustus : il y relate sa vie lorsqu'il écrivait ce roman, notamment ses problèmes de santé, mais n'aborde quasiment pas son processus créatif proprement dit. André Gide, lui écrit effectivement un livre ne contenant que des notes sur l'écriture de son roman. Mais ces notes sont extrêmement fragmentaires, couvrant des moment épars de l'écriture et constituent un ouvrage très succinct. Bref, quelles que soient les qualités littéraires de ces deux journaux, je n'y ai guère trouvé d'éclaircissement sur le processus créatif de ces deux romanciers.

Ceci m'a d'ailleurs paru en soi un enseignement intéressant. Il semblerait en effet que même des auteurs réfléchis, pour ne pas dire intellectuels, comme Gide ou Mann, aient eu du mal à verbaliser, à expliciter leur processus artistique et à analyser un acte créateur essentiellement intuitif.

1 commentaire:

  1. Salut, j'ai trouvé ton blog en cherchant un truc sur Breccia. Tu peux voir des trucs sur mon blog http://troesmas.blogspot.com/

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