1934-1946. 12 ans d'aventures, près de 2000 pages. Nous avions fait la connaissance d'un Terry adolescent, nous le quittons jeune adulte, déjà très mûr et à l'aube d'une longue vie bien remplie.
Je viens de terminer l'intégrale de Terry and the Pirates et je dois avouer que cela ne me laisse pas indifférent. Je ne découvrirai plus de nouvelles péripéties de Terry Lee et Pat Ryan ; je ne lirai plus leurs rencontres toujours renouvelées avec Normandie Drake, Dragon Lady ou l'inénarrable Burma, se faisant systématiquement repérer par Terry en chantant Saint Louis Blues de façon si particulière. J'ai déjà écrit tout le bien que je pensais de ce feuilleton extraordinaire, archétype du roman populaire servi par un dessin d'une clarté, d'une expressivité et d'une beauté réellement uniques. Mais, à l'heure de fermer le dernier volume de cette saga sans équivalent dans la bande dessinée, je ne peux m'empêcher d'y revenir. Terry, ses amis et ses amours, sont des personnages qui m'ont accompagné pendant des années et que je ne quitterai pas une dernière fois sans un pincement au cœur.
Ce sixième volume n'est probablement pas le meilleur de la série, qui a plutôt connu son âge d'or entre 1938 et 1942. Mais lorsque l'on situe à tels niveaux de qualité, cela n'a plus guère d'importance. La guerre du Pacifique se termine. Terry Lee, qui est de plus en plus indépendant de Pat Ryan, termine le conflit en lieutenant de l'aviation ; après quelques mois de démobilisation, il se réengagera pour des missions (plus ou moins) secrètes. Les ressorts de l'intrigue sont toujours les mêmes : exotisme oriental, action et héroïsme, contrebandiers et pirates, femmes fatales et compagnes sans reproches, jalousies et amours multiples. Terry Lee est la plupart du temps accompagné du gaffeur Hot Shot Charlie (archétype des aviateurs coureurs et maladroits de Jean-Michel Charlier, Sonny Tuckson et Ernest Laverdure) et croise, comme à son habitude, Dragon Lady, Burma, Sandhurst, Nasty devenue grande et bien d'autres anciennes connaissances.
En 1946, Milton Caniff décidait d'arrêter Terry, qui appartenait à son syndicat, pour créer un autre personnage, Steve Canyon, qui sera sa propriété et qui sera un adulte mûr, pouvant fumer et jouer les Casanova plus aisément que le jeune et innocent Terry. Cette nouvelle série, malgré d'indéniables qualités, n'aura pas autant de charme que Terry. Il faut que je me fasse à l'idée : j'ai achevé l'intégrale de Terry and the pirates et la fin des rebondissements des aventures du jeune homme explorant l'Orient lointain et mystérieux est cette fois définitive.
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