Cet été, la lecture dans le Monde Magazine du tome 2 de Quai d'orsay confirme tout le bien que j'avais pensé de cette série lorsque j'en avais découvert le premier tome.
Blain est à mon avis, avec Blutch et Crécy, un des dessinateurs les plus talentueux de ces quelques personnalités francophones parfois regroupées sous l'appelation de 'nouvelle bande dessinée'. Cependant, malgré toute la virtuosité de ces trois auteurs, je n'ai jamais vraiment réussi à me passionner pour les scénarios qu'ils ont illustrés (exception faite du premier volume de Léon la came dans le cas de Nicolas de Crécy).
Grâce à l'aperçu des coulisses de notre ministère des affaires étrangères, à l'époque d'un ministre qui rappelle furieusement Dominique de Villepin, l'excellent dessin de Blain, tout en expressivité et mouvement, est pour une fois au service d'un texte passionnant. Les tribulations d'Arthur Vlaminck, jeune thésard, travaillant comme plume d'Alexandre Taillard de Worms, ministre des affaires étrangères, nous fait pénétrer dans l'intimité du Quai d'Orsay, du ministre et de son cabinet.
L'on se rend compte, une fois de plus, que les motivations des individus et les jeux de pouvoir sont toujours les mêmes, même lorsque l'on négocie la guerre ou la paix : ce deuxième album relate les différents épisodes des négociations entre la France et les États-Unis à propos d'une résolution devant être votée par l'ONU ; celle-ci concerne le Lousdem, pays très proche de l'Irak ; l'enjeu est donc le déclenchement de la seconde guerre du Golfe. Les vociférations et les disgressions littéraires du ministre, l'art de ses conseillers pour le ramener à des réalités plus terre-à-terre, les crocs-en-jambe que se font les différents conseillers entre eux, tout cela dépeint ce microcosme avec réalisme, subtilité et humour...
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