La fin de l'année approche. C'est le bon moment pour en dresser un rapide bilan. Cette année, je vais me plier à l'exercice pour la bande dessinée. Certaines années, c'est un peu difficile de distinguer plusieurs titres qui nous ont marqués parmi les sorties des 12 derniers mois. Ce n'est pas le cas cette fois-ci : l'année 2012 a été riche pour les amateurs de bande dessinée.
Elle fut riche et variée. En effet, nous avons pu découvrir des chefs-d’œuvre de France, du Japon et des États-Unis.
En France sont sortis L'Enfance D'Alan, magnifique album, qui, sous des dehors très simples, est une magnifique réflexion sur l'enfance et la mémoire, et Dali par Baudoin, dans lequel Edmond Baudoin, à 70 ans, parvient encore à se renouveler et à nous surprendre. On peut noter aussi la publication du premier album de Fabrice Neaud en tant qu'auteur complet depuis 10 ans, Nu Men, et les débuts de la nouvelle maison d'édition de Jean-Christophe Menu, L’Apocalypse.
Du Japon, nous avons pu découvrir la fin de la saga Kamui Den, extraordinaire épopée sociale de 6000 pages parue dans les années 1960 au Japon et sortie en France en quatre gros volumes (j'en ai parlé ici, ici, là et encore là).
Aux États-Unis, les frères Hernandez ont fêté les 30 ans de Love & Rockets. Ils ont également sorti la cinquième livraison annuelle de Love & Rockets: New Stories. Celui-ci n'a pas atteint les sommets des deux numéros précédents mais n'en reste pas moins d'un excellent niveau. Jaime Hernandez a en outre publié God and Science: Return of the Ti-Girls compilation augmentée d'un récit initialement paru dans les deux premiers numéros de Love & Rockets: New Stories. Quand Jaime Hernandez, pilier de la scène alternative américaine se lance dans le comics de super héros, cela donne des résultats surprenants et fort riches. Enfin Chris Ware a sorti Building Stories, son recueil le plus important depuis Jimmy Corrigan, paru il y a plus de 10 ans. En soi, c'est déjà un événement mais quand, en plus, l'album est aussi réussi que ce dernier opus, on est vraiment face à une œuvre majeure.
Dans les nouvelles plus tristes, on a regretté en 2012 les disparations de Jean Giraud, alias Moebius, et, hors du registre de la bande dessinée, de Maurice Sendak, père des Maximonstres et de Henry Bauchau.